dimanche 13 mars 2016

A la découverte des oiseaux du jardin des plantes d'Avranches et de ses environs


    Nous étions 28 personnes pour cette sortie de fin d’hiver avec un beau temps ensoleillé accompagné d’un petit vent frais de nord-est.
Sous un banc du jardin des plantes, le rougegorge.

    Le jardin des plantes fait partie du réseau des refuges du GONm depuis la signature, en avril 2015, d’une convention avec la municipalité d’Avranches. Le site fait l’objet d’un suivi régulier (1/2 h d’observation tous les 2 mois) depuis 2003 et à ce jour 56 espèces différentes y ont été identifiées.

Dans sa pelouse de pâquerettes, le merle noir.
    A cette époque de l’année le printemps est proche, les espèces sédentaires sont maintenant bien cantonnées et chantent pour défendre leur territoire tandis que les premiers migrateurs arrivent et une grande partie des hivernants sont encore présents.

Le héron cendré.
    Dès notre arrivée les choucas des tours se font entendre et nous survolent faisant des allers retours ville/campagne. Ce petit corvidé, noir à tête grise et à l’œil clair, mesure 30 cm de long. Il est l’oiseau le plus abondant de la ville d’Avranches avec environ 400 couples qui nichent dans les églises et les cheminées de la cité.

Pas facile de faire rentrer cette longue branche dans la cheminée !
    En entrant dans le jardin nous entendons chanter le pigeon ramier qui a investi les bourgs et les faubourgs en quelques décennies, le pinson des arbres, le merle noir, le rougegorge et la corneille noire

Le discret grimpereau des jardins

    Au dessus de l’allée Paul Féval un chant attire l’attention : une brève strophe au rythme sautillant et constant. Il s’agit du grimpereau des jardins. Nous avons alors la chance  d’observer à distance raisonnable, à la cime d’un arbre, ce petit passereau de 12 cm de long avec un long bec recourbé vers le bas. Il explore inlassablement les troncs et les branches à la recherche des araignées et petits insectes dont il se nourrit.
D’autres espèces arboricoles sont vues ou entendues dans le jardin : la petite mésange bleue, la mésange charbonnière. Dans les buissons le troglodyte mignon, l’accenteur mouchet et la fauvette à tête noire dont 2 mâles et 1 femelle sont observés. Chez cette espèce le mâle se reconnaît à sa calotte noire tandis que celle de la femelle est brune, il s’agit là probablement de migrateurs de retour du sud.



    En contrebas du jardin dans une prairie une mouette rieuse est posée, l’espèce va bientôt nous quitter pour aller nicher dans les zones humides de la Belgique à l’Estonie. Juste à côté 2 grives draines se nourrissent également au sol, c’est la plus grande de nos grives sédentaires puisqu’elle mesure de 26 à 29 cm et elle se nourrit beaucoup de baies de gui, qu’elle propage d’arbre en arbre.

Comparaison de taille entre le choucas et la grive draine.
    En plus des oiseaux vivant ou séjournant dans le jardin certains le survolent au cours de leur migration ou de déplacements occasionnels, c’est ainsi que nous avons noté le héron cendré se dirigeant vers le nord est en luttant contre le vent. L’espèce a été observée par le responsable des espaces verts il y a une dizaine d’années car il avait repéré le bassin avec les poissons rouges. En quelques jours ils avaient tous disparus ...
Aux abords du Théâtre, un couple de pies bavardes construit son nid reconnaissable à son dôme, au sommet d’un grand arbre. Ce corvidé est très commun dans la périphérie d’Avranches.

La pie devient citadine.
    Une petite troupe de moineaux domestiques se tient dans les buissons bordant l’aire réservée aux campings cars, l’espèce a maintenant pratiquement disparu du centre ville. 3 mésanges à longue queue nous survolent, reconnaissables à leur petite taille  avec la queue dont la longueur est égale à celle du corps. La tourterelle turque  est également présente .

Le plumage bariolé du moineau domestique peut aussi le rendre presque invisible.
    Nous empruntons alors le chemin de la Boutonnière, 1 étourneau est observé dans la cime d’un grand peuplier et un pouillot véloce est entrevu au sommet d’un buisson.



La mésange charbonnière.
     Nous arrivons aux Abeillaux. Propriété de Daniel Quérel, un refuge de nature s’étendant sur pratiquement un hectare, comprenant un vieux verger, un potager et des prairies entretenues par des moutons de la race locale « avranchin »

    Les passereaux sont évidemment nombreux dans ce lieu, la grive musicienne chante en répétant plusieurs fois les mêmes motifs, le verdier d’Europe, le pic épeiche tambourine à plusieurs reprises  et un chardonneret élégant gazouille sans pouvoir être observé.

Dans un tapis de perles de rosées, l'accenteur mouchet quitte,
 inquiet, l'abri protecteur des buissons.
 
Petite ocelle de papillon sur l'aile, le roitelet huppé.
Corneille noire.
    Après un moment de convivialité autour d’un café gentiment offert par Daniel, nous reprenons le chemin de la Boutonnière. En sortant nous sommes quelques-uns à observer un roitelet huppé dans un grand résineux. Ce passereau est, avec le troglodyte mignon, le plus petit oiseau d’Europe puisqu’il ne mesure que  9 cm  mais son observation n’est pas aisée car il est sans cesse en mouvement et de plus il passe sa vie dans les résineux.

Nous regagnons tranquillement notre point de départ en longeant le jardin des plantes.

Bilan de cette sortie : 27 espèces identifiées

Merci à Daniel pour son café et la visite de son refuge de nature

Luc Loison

Visite du refuge de nature des Abeillaux.


Prochaine sortie le dimanche 17 avril vallée de la Bourdonnière à Saint Martin des Champs
RDV à 9h parking de l’église à Saint Martin des Champs



    Le pommier creux déraciné par la tempête montre le processus de création de cavités, ce qui en fait un arbre très utile pour la biodiversité de notre région. En plus des sites de nidification possibles pour les oiseaux, certains insectes très spécialisés se nourrissent de l'humus en formation dans le bois pourrissant.