dimanche 9 juin 2024

Tombelaine, dimanche 9 juin

Sortie à Tombelaine, le dimanche 9 juin 2024


    Nous étions 18 personnes pour cette dernière sortie avant la trêve estivale. L’accès à l’îlot, distant de 4 km du Bec d’Andaine/Genêts n’est pas aisé en ce moment, car plusieurs zones vaseuses doivent être traversées. Il faut donc compter une heure de marche pour arriver aux abords de Tombelaine.

Goéland argenté

    Tombelaine est une ancienne réserve du GONm, créée en 1985  suite à la signature d’une convention de réserve libre avec le maire de Genêts de l’époque : Mr Tropée.

Goéland marin

    Acquis en 2011 par le Conservatoire du Littoral, celui-ci n’a pas renouvelé notre convention de gestion à compter du 1er janvier 2022. Quel dommage de na pas pouvoir travailler en bonne intelligence avec  cet organisme !

Une aigrette garzette dans la colonie

    Depuis 1985, des dizaines de bénévoles du GONm ont participé aux dénombrements des nicheurs et aux chantiers de gestion (dératisation, débroussaillage, ramassage des déchets…).
Depuis 40 ans 121 espèces d’oiseaux, dont 21 nicheuses, ont été vues ou entendues sur ce rocher de seulement 4 hectares.

Héron garde-boeufs

    Le GONm peut-être fier du travail accompli qui a permis l’installation de nouvelles espèces nicheuses : l’aigrette garzette en 1997, le héron gardeboeufs en 2008 et le faucon pèlerin en 2012..

Faucon pèlerin

    Cette année, comme en 2023, la population nicheuse de goélands est extrêmement réduite avec seulement une quarantaine de couples maximum, dont une dizaine de goélands marins, ¾ de goélands bruns et le reste de goélands argentés. Très loin des 700 couples dénombrés au début des années 2000.
Pendant notre court séjour au pied de l’îlot nous avons pu observer les 3 espèces de goélands ainsi que l’accenteur mouchet, le pigeon ramier et entendre la fauvette à tête noire, le troglodyte mignon et un verdier d’Europe, espèce non nicheuse, rarement observée à cette époque de l’année.

Longue planée du faucon pèlerin, face au vent.

    Nous avons aussi observé le couple de faucons pèlerins nichant probablement au Pic de la Folie cette année. Cette espèce est maintenant commune en Normandie avec environ  une centaine de couples nicheurs.

     Autre observation remarquable : une spatule blanche en vol au dessus du site. Cette espèce pourrait elle aussi nicher sur le site, attirée par la colonie de hérons existante.

Timide, l'accenteur mouchet va pourtant sur l'estran.

    Quelques aigrettes garzettes et hérons gardeboeufs ont été observés, quittant la colonie installée sur le sommet.
 


    Au cours de notre marche de retour nous avons observé pas mal de tadornes de Belon qui se dirigent déjà vers la mer de Wadden pour muer au cours des mois de juillet et août, ainsi que des petits limicoles qui remontent vers le nord pour nicher.
 

La mue commence pour les tadornes ...

    Bravo aux participants qui ont marché pendant 2 heures pour s’approcher de Tombelaine.

Attitude inquiète du goéland marin : le nid est proche.

Nid du goéland argenté dans la végétation.

 Goéland marin

 

Texte : Luc Loison

Photos : Luc Loison, Thierry Grandguillot


dimanche 19 mai 2024

Le Bois Dardennes, le 19 mai 2024

 Sortie ornithologique du dimanche 19 mai 2024 

au Bois Dardennes, à Ducey


    Nous étions 28 participants pour cette sortie au bois Dardennes situé sur la commune de Ducey ; d’une superficie d’environ 80 hectares, ce bois constitue l’un des plus grands massifs forestiers du département de la Manche (le moins boisé de France). Situé sur une zone alluvionnaire, il est humide et présente un grand intérêt pour les amphibiens. Le boisement, varié et assez ancien, abrite une avifaune forestière remarquable tels que pics, mésanges, sittelle torchepot et grimpereau des jardins.


    À notre arrivée vers 9h sur le parking situé à l’entrée du bois, il y avait un véritable concert de chants ! Pas facile pour les novices d’identifier chaque espèce présente. À ce moment, nous avons pu observer assez longuement la sittelle torchepot, commune dans le bois mais devenue rare dans le bocage remembré. Cet oiseau mesurant de 12 à 14 cm se reconnait à son ventre orangé, son dos gris bleu. Elle niche dans les trous d’arbres pouvant être des anciennes loges de pic, voire même dans un nichoir à mésanges. Elle a pour habitude de maçonner l’entrée de son nid avec de la boue, d’où son nom de torchepot. 

Une loge de pic, réutilisée cette année par un couple de mésanges charbonnières.

    Autre observation intéressante : la mésange à longue queue, maintenant dénommée "orite à longue queue" car elle n’a rien de commun avec les mésanges. Contrairement à ces dernières qui nichent dans des cavités, elle construit un nid globuleux constitué de mousse, de crin  et de plumes. C'est véritable chef d’œuvre, qui demande plusieurs semaines de travail.

Les strates herbacée, arbustive et arborescente.

    Les chanteurs entendus autour du parking étaient le pinson des arbres, le troglodyte mignon, la mésange charbonnière, le pouillot véloce, le merle noir et le grimpereau des jardins.


Un tronc mort laissé en place nourrit des insectes qui nourrissent des insectivores, en particulier les pics.

    Ensuite nous avons constitué 2 groupes afin de faciliter l’observation et l’écoute des oiseaux dans le bois. Pendant notre progression nous avons entendu le pic vert, le pic épeiche qui remplace le chant pour marquer son territoire par le tambourinement. Vers 10 h, un des 2 groupes  a entendu l’oiseau faisant l’objet de cette sortie : le loriot d’Europe. Son chant qui est un sifflement fluté « didelio didelio ». Le loriot d’Europe est un bel oiseau, mais difficile à voir car il vit dans la frondaison des arbres. Le mâle est jaune vif, avec les ailes noires, tandis que femelle est moins colorée. C’est un migrateur tardif qui arrive à la fin du mois d’avril et repart discrètement dans le courant du mois d’août. Dans le sud-Manche il n’est pas commun en dehors des environs de Pontorson et du bois Dardennes. Malgré un arrêt prolongé, près de l’endroit où il chantait, nous n’avons pu le voir. Quel  dommage !
Au cours de cette sortie 26 espèces d’oiseaux ont identifiées et surtout entendues.

Sous les hêtres, le sous-bois est plus ouvert.

    Cette balade a été l’occasion d’apprendre à reconnaitre les chants des oiseaux forestiers, dont un certain nombre sont aussi communs dans nos jardins.

Texte : Luc Loison
Photos : Thierry Grandguillot
Chemin forestier





dimanche 14 avril 2024

La Rochelle Normande, le 14 avril 2024

 La Rochelle Normande, 14 avril 2024


Cette haie alterne arbres de haut jet et arbustes.

     Nous remercions Monsieur et Madame Mésange qui nous ont reçus sur leur ferme de la Bélangerie. Le site est exemplaire : de belles haies ont été replantées il y a plus de 20 ans reconstituant un maillage de qualité. La longueur de haies entourant le corps de ferme dépasse les 200 m/ha ce qui est remarquable. 


    Notre groupe de 36 participants a parfois rendu les commentaires ou les écoutes imparfaites mais le plaisir de l’échange reste la base de nos rencontres. Au départ, l’observation est facile : les moineaux domestiques nicheurs des toits ne sont pas concernés par notre présence et circulent sans crainte. Avec le rougequeue noir bref chanteur, ces deux espèces sont franchement liées aux bâtiments comme le seront les hirondelles pas encore revenues sur les nids de l’étable à l’arrière.

Troglodyte mignon

    En attendant les derniers arrivants, le rouge gorge chante perché au dessus de nos têtes, rejoint par la mésange bleue et le pinson des arbres ! Premiers témoins de l’attachement à l’arbre et à la haie, comme le pigeon ramier qui quitte précipitamment  le laurier-sauce où il niche probablement. Une seule exception au cours de cette promenade : sur le chemin d’entrée, des arbustes décoratifs relativement bas retiennent un chanteur plutôt coutumier des ronciers : l’accenteur mouchet. Car tous les oiseaux n’ont pas besoin d’arbres élevés : ceux des landes aiment les buissons, ronces, ajoncs et genêts, ceux des plaines fuient même l’arbre !  

Pinson des arbres

    La suite du circuit le long d’une jeune haie puis en lisière du bois du château fera la démonstration que l’âge du boisement commande la présence de certaines espèces. Il faudra encore attendre plusieurs dizaines d’années avant que des branches et peut être un tronc mort apparaissent dans la haie replantée. Ce bois mort est déjà présent en grande quantité dans le parc voisin ce qui explique la présence du pic épeiche que nous entendons tambouriner brièvement : il frappe en rafale une branche morte choisie pour sa résonnance. Ce bruit sec portant loin vaut un chant pour marquer son territoire auprès des voisins ! Le reste du temps, ces vieux arbres lui fournissent en quantité des insectes qu’il extrait en creusant le bois mort, de même que le grimpereau des jardins récolte des petites proies dénichées dans les fissures des vieilles écorces. 

Cette haie a été recépée il y a 5 ans.

    La visite de cette partie de la ferme est aussi l’occasion de noter des particularités inscrites dans le paysage : le grand résineux marqueur de l’entrée de la ferme, le magnifique vieux chêne planté à l’angle du champ, la vieille saulaie écroulée du vallon en déprise, tous résultat de choix de l’homme au cours du temps mais participant à la vie sauvage. Le résineux est le passage obligé du roitelet, le vieux chêne offre la table mise pour quantité d’oiseaux dont le plus connu, le geai « des chênes » est grand amateur de glands. Le très vieux frêne têtard qui conclut la visite illustre bien l’accord possible entre l’exploitation de la haie et la place laissée à la vie sauvage : la taille en têtard est une invention ancienne des paysans, produisant du bois de feu et créant au fil du temps des cavités où s’installent oiseaux nicheurs et insectes originaux de l’humus des cavités. Des chercheurs suisses ont compté plus de 12 000 petits invertébrés dans un kilo de terreau extrait d’un vieux châtaignier !   

Très vieux têtard de frêne.


Liste des oiseaux observés


  1. Le lierre, visible avant la pousse des feuilles.
    Rouge-gorge
  2. Pigeon ramier
  3. Troglodyte mignon
  4. Rougequeue noir
  5. Moineau domestique
  6. Pinson des arbres
  7. Mésange bleue
  8. Merle noir
  9. Grive draine
  10. Accenteur mouchet
  11. Grimpereau des jardins
  12. Pouillot véloce
  13. Roitelet à triple bandeau
  14. Geai des chênes
  15. Fauvette à tête noire
  16. Pic vert
  17. Buse variable
  18. Mésange charbonnière
  19. Verdier d’Europe
  20. Pic épeiche
  21. Linotte mélodieuse
  22. Rougegorge familier


Texte : Jean Collette
Liste : Sébastien Crase
Photos : Thierry Grandguillot




Plan annoté du refuge de nature (cliquer pour agrandir).

Le sous-bois du parc du château est couvert de jacinthes des bois.

Certains vieux arbres aux branches sèches offrent des cavités.

La zone humide, occupée par les saules qui tombent d'eux-même puis repoussent ...

Corneille noire

Chêne en fleur

Le coléoptère Méloé

Les jeunes graines de pissenlit sont appréciées des moineaux, des linottes, des chardonnerets ...










dimanche 17 mars 2024

Chavoy, le 17 mars

 Sortie du 17 mars 2024 à Chavoy


 Avec 24 personnes présentes, c'est encore une sortie qui a attiré du monde !


 Le petit bourg nous permet d'observer le moineau domestique, les étourneaux sansonnets, le pinson des arbres, l'accenteur mouchet, le merle noir. Sur le clocher, le choucas des tours.  Certains transportent des matériaux de construction des nids.

Construction du nid du choucas

 Notre circuit traverse un paysage très ouvert, avec des champs cultivés. Un faucon crécerelle se dirige vers cette zone. Peu d'oiseaux rencontrés, mais une troupe de linottes, un peu loin, est repérée. Sur les arbres, elles chantent. Le site accueillera-t-il des nicheurs ? Cela vaudrait la peine d'y retourner en avril pour suivre leur présence. La linotte est en Normandie à nicheur peu commun, qui préfère éviter le bocage. La lande est son milieu de prédilection.

Paysage remembré, très ouvert

 À la limite entre la partie cultivée et le bocage, un verdier chante (un zzzz descendant). Ce granivore est de moins en moins répandu, en partie parce qu'il est sensible à certaines maladies, en partie parce que les milieux agricoles évoluent.

Accenteur mouchet

 Une buse se fait houspiller par des corneilles. Elle n'est pourtant pas une menace pour celle-ci, mais un territoire, ça se défend !

Buses variables

 Des goélands argentés, venant de la baie, circulent, probablement en direction du Centre d'Enfouissement Technique de Cuves. La plupart des mouettes, elles, sont en route vers leur site de nidification. Nous les reverrons en juillet.

Nid de pie bavarde (avec un toit)

 Dans le bocage qui comprend quelques très vieux arbres préservés, le pic vert, le pic épeiche, la pie, la mésange bleue, la mésange charbonnière se manifestent.

Nid de corneille (sans toit)

 À l'extrémité de notre circuit, le vallon humide de la Guérinette nous permet d'entendre et d'apercevoir le tarin des aulnes, en migration actuellement. Les bergeronnettes grises semblent danser au cours de poursuites aériennes.

Vallée humide

 Au total, 25 espèces ont été observées.

Bergeronnette grise

 texte et photos:  Thierry Grandguillot 



La Gérinette, gonflée par les pluies


étourneau sansonnet