dimanche 14 mai 2023

La vallée de la Guérinette à Ponts

Dimanche 14 mai 2023

La vallée de la Guérinette à Ponts

 
    L'annonce de notre sortie de mai, bien relayé par la presse, a encouragé de nombreuses personnes: nous étions 39 !

    Le parcours que nous avons suivi, en gros le long de la déviation, croise le cours de la Guérinette, se jette à Ponts dans la Sée, et celui du bief alimentant le Moulin de Cavigny.
Mésange charbonnière

    Le paysage a été très fortement chamboulé depuis les travaux de la déviation. On voit sur cette carte le tracé de la nouvelle route en surimposition du paysage précédent. Deux zones humides, des étangs, ont été impactées. L'une, « l'étang de pêche »,  a été déplacée vers le nord ; l'autre a été transformée en marais ou domine le Typha (le roseau massette), jusque sous le viaduc.


    De loin en loin, des bassins de rétention des eaux de pluie peuvent accueillir des oiseaux, à condition d'avoir au moins une berge en pente douce, pour avoir soit une plage ou le chevalier cul-blanc fera des haltes à l'automne et au printemps, soit une végétation aquatique. Nous avons pu voir une famille de poules d'eau juste avant qu'elle ne s'y cache, et un grèbe castagneux. Mais ces eaux de ruissellement de la route peuvent contenir une grande quantité de polluants.
Un des bassins de rétention des eaux de ruissellement.

    Les abords proches de cette autoroute ont subi un remembrement et de nombreuses coupes d'arbres. Le nouveau milieu est plus ouvert, facilitant l'installation d'espèces liées aux végétations basses : l’hypolaïs polyglotte est une fauvette de couleur gris-jaune, migratrice. Un mâle se laisse  longuement observer. Le traquet pâtre (ou tarier pâtre) occupe son territoire toute l'année. Mâle et femelle sont vus. Nous repérons plusieurs territoires au long de notre parcours.
Traquet pâtre. En arrière-plan, le bord du tablier du viaduc.

    Nicher sur ces territoires tout neufs, c'est bien, mais il y a le danger permanent de se faire percuter par un véhicule. L'étape de l'émancipation des jeunes est particulièrement problématique. Certaines espèces, par exemple les rapaces nocturnes au vol bas et lent, sont particulièrement touchées. Les études que nous avons faites sur les routes proches montrent que la mortalité des oiseaux est proportionnelle à la vitesse des voitures.
Hypolaïs polyglotte

    Les paysages que nous avons vus à proximité de la déviation seront très différents dans 10 à 20 ans : un grand nombre d'arbres ont été plantés. La fermeture du milieu programmé s'accompagnera d'une évolution du cortège des plantes, insectes et oiseaux de ces endroits.

Le bief a été conservé.

    Le marais à typhas commence à se faire coloniser par les saules, ce qui aboutira à une banalisation du milieu. Une coupe de ces saules, en période sèche, devrait réduire cette évolution.

Hirondelle rustique

    Près du village des Pigannières, une zone bocagère humide est bien préservée : grive musicienne, mésanges charbonnière et bleue, grimpereau des jardins, accenteur mouchet. Si la corneille noire exploite la zone, les corbeaux freux la survolent, allant de la colonie près de la mairie de Ponts jusqu'aux zones de gagnage dispersées dans les environs.

Pigeon ramier et merle noir
 
Liste des espèces rencontrées :

  1. Corbeau freux
    Une buse, dans la vallée en contrebas.

  2. Troglodyte mignon
  3. Rougegeorge familier
  4. Fauvette des jardins
  5. Corneille noire
  6. Pouillot véloce
  7. Hypolaïs polyglotte
  8. Merle noir
  9. Moineau domestique 
  10. Mésange charbonnière
  11. Choucas des tours
  12. Étourneau sansonnet
  13. Tourterelle des bois
  14. Grive musicienne
  15. Pinson des arbres
  16. Traquet pâtre (ou Tarier pâtre)
  17. Pic vert
  18. Accenteur mouchet
  19. Locustelle tachetée
  20. Bruant zizi
  21. Hirondelle rustique 
  22. Pigeon ramier
  23. Fauvette à tête noire
  24. Mésange bleue
  25. Poule d'eau
  26. Grèbe castagneux
  27. Buse variable
  28. Faucon crécerelle
  29. Bergeronnette grise
  30. Grimpereau des jardins
  31. Grive draine
  32. Tourterelle turque
  33. Corneille noire
  34. Martinet noir
La Guérinette

Texte : Thierry Grandguillot
Liste : Sébastien Crase
Photos : Christian Rodet, Jacky Richard, Thierry Grandguillot
 
étourneau sansonnet

Prochains rendez-vous :


Date : Mercredi 7 juin 20h30
Lieu : Avranches, place d'Estouteville, salle Bindel
Description : Café ornitho : réunion des adhérents du Sud-Manche
Contact : Thierry Grandguillot 02 33 68 39 16
_______________________________________
Date : Dimanche 11 juin 9h
Lieu : Juilley, rdv place de l'église
Description : Circuit varié, entre le bourg et la campagne
Départ d’Avranches, place Carnot 8h30
Contact : Luc Loison 02 33 58 11 78


Une prairie humide, bordées de saules et d'autres arbustes ; des plantations ont été faites au bord du chemin.

La corneille noire profite de ce milieu varié.

Le corbeau freux circule au-dessus de notre terrain d'observation.

La grive musicienne dans la zone bocagère préservée.

Le long du cheminement, des pancartes explicatives ont été installées par la commune.



dimanche 16 avril 2023

Tirepied, dimanche 16 avril 2023

 Réserve de l’Orange, Tirepied-sur-Sée, dimanche 16/04/23

Ambiance brumeuse, au petit matin


    La grande parcelle de l’Orange (17 ha) a été acquise par le GONm il y a 5 ans. Nous venons de terminer les travaux initialement prévus (remise en eau des bras morts et de certains fossés). L’objectif, outre la protection de l’eau (en particulier la nappe sous le sol de la prairie) est de gérer le site au mieux des intérêts des oiseaux, spécialement les espèces des zones humides. 

20 participants à cette sortie

    Nous ne verrons pas beaucoup d’oiseaux (mais quand même un couple de tadornes en vol, 5 aigrettes garzettes posées, la querelle entre les corneilles et la buse « qui traverse » le territoire du couple, un grand cormoran et les goélands argentés matinaux vers le stockage nourricier de Cuves  – et le lièvre habituel). Par contre quelques chants confirment bien la localisation en vallée humide : la bouscarle de Cetti, le phragmite des joncs (en migration pour l’instant), une foulque posée sur le bras mort rive droite, un chevalier culblanc en vol local,  le grèbe castagneux chanteur sur la mare à gabion...


La Sée et sa jeune ripisylve

Une partie de la propriété n’est pas louée à l'exploitant :
    • Le GONm reste maître de la gestion des rives clôturée de la Sée (1,5 m) et laissera la végétation de la ripisylve (nom de la haie de la rive et forêt des zones inondables sauvages des fleuves) se développer librement. Un nid de rat des moissons de l’an dernier est encore visible dans le roncier. C’est là que chantent pouillots véloces et troglodytes. Les saules et les aulnes constituent l‘essentiel du boisement, chaque essence jouant un rôle différent selon la saison et les oiseaux ;    • Les méandres fermés (certains en cours de boisement) sont typiquement recherchés par le troglodyte, amateur de fouillis végétal au sol ;
    • Les fossés recreusés et clôturés sont encore trop jeunes pour attirer des oiseaux en nombre. Moustiques, têtards d’Amphibiens et premières plantes installées sont de bon augure ;
    • Trois bras morts ont été recreusés, l’objectif étant de conserver de l’eau affleurant en mai si possible, période de migration des limicoles. Pour l’instant, le chevalier culblanc fréquente le site depuis un mois et demi !
Un bras mort en eau
 

     La visite aura été l’occasion d’exprimer l’incertitude des observations à venir. Le pipit farlouse, ancien nicheur des prairies humides de la Sée retrouvera t-il un site attractif ? Vu sa tendance démographique en déclin à l’échelle européenne, probablement pas... Quelles autres espèces seront attirées par nos aménagements ? Il y a 20 ans, aucun de nous n’aurait parié sur la présence des 5 aigrettes garzettes ce matin ! 

Liste des oiseaux observés :

  1. Choucas des tours
    Un méandre en cours de boisement

  2. Hirondelle rustique
  3. Grèbe castagneux
  4. Étourneau sansonnet
  5. Troglodyte mignon
  6. Pouillot véloce
  7. Pic vert
  8. Corneille noire
  9. Canard colvert
  10. Foulque macroule
  11. Fauvette à tête noire
  12. Grive musicienne
  13. Chevalier culblanc
  14. Chardonneret élégant
  15. Aigrette garzette
  16. Tadorne de Belon
  17. Moineau domestique
  18. Merle noir
  19. Pigeon ramier
  20. Mésange charbonnière
  21. Pinson des arbres
  22. Accenteur mouchet
  23. Cisticole des joncs
  24. Grimpereau des jardins
  25. Tarier pâtre
  26. Héron cendré
  27. Bouscarle de Cetti
  28. Grand cormoran 
  29. Phragmite des joncs
  30. Buse variable

Un tas de souches utilisé par le troglodyte


Texte : Jean Collette
Liste : Sébastien Crase
Photos : Luc Loison, Claude Rouault, Thierry Grandguillot


Dans le méandre en cours de boisement, les jeunes arbres qui ne sont pas protégés attisent la gourmandise du chevreuil ...

Un manchon protège la majorité des plantations.

Un aigrette garzette attend que les humains quittent "sa" prairie !

Des fossés, qui ne s'écoulent pas dans la rivière, restent longtemps en eau. Comme les bras morts, ils permettent à la nappe souterraine de se recharger en eau. Ensuite cette nappe, en été, soutiendra le débit du fleuve.

Derrière la zone verte régulièrement fauchée et pâturée se trouve une zone de joncs : c'est la nouvelle acquisition du GONm, qui va compléter la réserve de l'Orange. Nous y repérons la cisticole des joncs.

Le pinson des arbres fréquente la ripisylve.

Le pouillot véloce a besoin de buissons, on le trouve autour de la prairie.

La cardamine des prés en est au début de sa floraison.

Les aigrettes garzettes sont souvent vues sur les zones où l'eau n'est pas profonde : elles y trouvent des têtards de grenouille agile, qui ont pondu en hiver.

Les goélands argentés ne se posent pas souvent sur la réserve, mais ils suivent chaque jour le fond de la vallée pour passer des dortoirs, en baie, jusqu'au centre d'enfouissement technique de Cuves, où la nourriture est abondante.

Après le "grand nettoyage" des rives de la Sée il y a quelques années, rares sont les vieux troncs restés en place. Celui-ci, année après année, nourrit des insectes, puis des pics mangeurs d'insectes ...

Article d'Ouest-France, suite à notre visite.





dimanche 12 mars 2023

Sougeal, le 12 mars 2023

 Sougeal le 12 mars 2023


    26 personnes sont présentes. Notre visite mensuelle sort de nos habitudes, car nous nous sommes écartés (de très peu …) de la Manche : le marais de Sougeal est en effet de l’autre côté du Couesnon, donc en Ille-et-Vilaine.
    Cette visite nous donne un aperçu de ce que pourraient être les différentes vallées de nos régions, si la parcellisation n’était pas intervenue. En effet, les marais proches des rivières étaient autrefois un bien commun, les marais communaux. Leur utilisation était essentielle pour les gens qui n’avaient pas de terre, car ils pouvaient y faire paître leurs bêtes. Un peu partout, à partir du XVIII ème siècle, ces prairies ont été vendues petit à petit, occasionnant une installation des haies. Dans la seconde moitié du XXème siècle, la culture du maïs a encore transformé les paysages.


    Mais les marais de Sougeal (ne pas dire ni écrire Sougéal …) sont restés en indivision et les agriculteurs voisins peuvent à la belle saison y faire paître bovins, équins et oies. Cette gestion a conduit à conserver un paysage très ouvert, ce qui est sécurisant pour une bonne partie des oiseaux que nous rencontrons aujourd’hui.
    Pour ces oiseaux, la vallée du Couesnon est en lien direct avec la baie du Mont Saint Michel et à ce titre elle est intégrée au site Ramsar Baie du Mont-Saint-Michel et à la Zone de Protection Spéciale Baie du Mont Saint-Michel.
    De plus, une gestion appropriée de l’eau en vue de faciliter la reproduction des poissons, en particulier du brochet, correspond aux besoins des canards migrateurs. Grâce à des vannes, l’eau est retenue en fin d’hiver et durant une partie du printemps. Le site est maintenant classé « Espace remarquable de Bretagne » et « Réserve naturelle régionale »


    Les conditions d’observation, lors de cette matinée lumineuse, ont été très bonnes, permettant de distinguer plusieurs espèces de canards : le canard souchet, à la silhouette ramassée, sont aujourd’hui très nombreux. Leur très large bec plat leur permet de filtrer l’eau en surface, retenant de très petites proies et végétaux.

Les canards en étape migratoire

    Le canard pilet est presque aussi abondant. Très élancé, au long cou dressé et rendu en apparence plus fin par un trait blanc qui remonte presque jusqu’à la tête. Le ventre blanc du mâle est parfois teinté de roux. Cette couleur est due à la terre d’Afrique, la latérite, que ce migrateur a fréquenté durant son séjour hivernal. Elle disparaîtra petit à petit au cours du printemps.
    Le canard colvert n’est finalement pas le plus visible aujourd’hui. Présent toute l’année, le passage migratoire est moins marqué pour cette espèce.


6 espèces : grand cormoran, foulque, canards pilet
et souchet, mouette rieuse, goéland argenté


    La sarcelle d’hiver est le plus petit des canards de nos régions. Le bon éclairage nous permet de distinguer les couleurs de la tête, dont une partie est due à un reflet et non à une couleur de la plume.
Le canard siffleur est un brouteur d’herbe, essentiellement nocturne. Il est donc là au repos. Il arrive qu’on en rencontre de grandes quantités en hiver sur les herbus, mangeant la puccinellie, l’herbe préférée des moutons. Mais ces observations deviennent rares. Le soleil éclaire devant nous la ligne crème qui part du bec et remonte jusqu’à la nuque. Un bel oiseau.
    Deux autres canards plus rares sont vus : la sarcelle d’été et le canard chipeau.
    Le tadorne de Belon montre que la baie n’est pas loin, à vol d’oiseau. On voit aussi des cormorans, dont un en plumage nuptial. Les courlis cendrés arpentent les bords de la nappe d’eau.

Cygne tuberculé sur son nid

    Les cygnes tuberculés sont déjà sur leur énorme nid : l’un au nord du site, à notre premier arrêt ; l’autre devant le second observatoire. Quelques cygnes noirs, originaires d’Australie, fréquentent le marais depuis quelques années. Ils sont d’origine férale, c’est-à-dire qu’ils se sont échappés de captivité, puis sont revenus à l’état sauvage. Comme l’ouette d’Égypte, une espèce d’oie.
La poule d’eau reste proche d’un abri : roseaux, saules ; alors que la foulque macroule nage en pleine eau. Certaines d’entr’elles ont construit leur nid, peu discret.
Les limicoles sont peu nombreux : un bécasseau variable, un grand gravelot, et quelques combattants variés.

Tarin des aulnes

En dehors des oiseaux d’eau, nous profitons d’une belle observation de tarins des aulnes. Cet oiseau hivernant va bientôt disparaître de nos contrées. C’est un granivore au bec assez fin pour se glisser dans les strobiles des aulnes pour y récupérer les fines graines. Son cri plaintif attire l’attention vers cet oiseau acrobate, qui se comporte un peu comme une mésange.
Nous avons recherché les hirondelles, qui souvent fréquentent les zones humides au retour de leur migration, car c’est là qu’il y a le plus d’insectes volants en début de saison. Mais nous n’en avons pas vue.

Liste des oiseaux observés :
Foulque sur son nid



  1. Le cygne tuberculé
  2. La mésange bleue
  3. La mésange charbonnière
  4. Le canard pilet
  5. Le canard colvert
  6. Le courlis cendré
  7. La corneille noire
  8. La mouette rieuse
  9. La foulque macroule
  10. Le tadorne de Belon
  11. La bergeronnette grise
  12. Le grand gravelot
  13. Le bécasseau variable
  14. Le corbeau freux
  15. L'accenteur mouchet
  16. Le troglodyte mignon
  17. La grande aigrette
  18. La fauvette à tête noire
  19. Le pouillot véloce
  20. Le cygne noir
  21. Le canard souchet
  22. L'ouette d'Égypte
  23. Le tarin des aulnes
  24. Le grand cormoran
  25. Le canard chipeau
  26. La buse variable
  27. Le pic épeiche
  28. La sarcelle d'été
  29. Le combattant varié
  30. Le héron cendré
  31. Le canard siffleur



Texte : Thierry Grandguillot
Photos : Luc Loison, Jean-Paul Poidevin, Thierry Grandguillot
Liste : Sébastien Crase

La bues variable miaule en passant



Les prochaines sorties en avril :

Date : Mercredi 12 avril 20h30 - 22h
Lieu : Avranches, place d'Estouteville, salle Bindel
Description : Café ornitho : réunion des adhérents du Sud-Manche
Contact : Thierry Grandguillot 02 33 68 39 16
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Date : Dimanche 16 avril 9h - 11h30
Lieu : Tirepied, réserve de l’Orange, rdv devant le cimetière
Description : Une réserve ornithologique dans la vallée de la Sée ; les choix de gestion. Bottes utiles.
Covoiturage au départ d'Avranches, place Carnot, 8h30.
Contact : Jean Collette 02 33 48 95 63



dimanche 12 février 2023

Parc du château de Chantore, le 12 février 2023

 

  Chantore, c’est  le succès assuré ! 34 participants... Le soleil, les premiers chanteurs et surtout le magnifique parc riche de ses vieux arbres et de ses plans d’eau. Nous avons choisi de nous séparer en deux groupes. Je peux témoigner de « mon » parcours. 

Le rouge gorge et surtout la grive musicienne entament le concert. Le chant de la grive est facile à repérer : un motif répété 3 fois (en général), puis un autre motif, etc... Quelle imagination !  Nous avons pris le temps de repérer les premières strophes hésitantes du pinson des arbres. D’ailleurs aucun des pinsons n’est allé au bout du chant complet ! 

Le héron cendré en chasse
 

Plus facile, nous entendrons la mésange charbonnière. Signe de grande qualité du boisement âgé, la sittelle torchepot et la mésange nonnette chantent aussi ; ce sont des espèces devenues très rares en bocage depuis les années 1970 : le remembrement a supprimé de telles longueurs de haies que les espèces les plus forestières ont disparu de notre bocage. Le parc est riche de nombreux vieux arbres : les écorces, les branches mortes, les cavités dont celles creusées par le pic épeiche (où nichent les mésanges) sont propices à la vie de ces oiseaux des forêts. Le plus discret que nous entendons chanter sera le grimpereau des jardins. Mais nous ne le verrons pas... 

Le même, en vol

Plaisir fugace, une bande de mésanges à longue queue circule entre les branches, plus difficiles à voir que le héron statique qui chasse dans la grande prairie extérieure en aval. S’il fallait citer deux mesures de gestion riches de potentialités pour la vie sauvage, ce seraient les souches, les chandelles d’arbres et les troncs morts laissés au sol d’une part, la prairie fleurie extensive du verger d’autre part. Là, abeilles et papillons trouvent leur bonheur en été : sans engrais, le sol pauvre est favorable aux plantes à  fleurs riches en pollen et nectar (les centaurées en particulier). 

Les mammifères sauvages sont bien présents aussi : le lièvre décampe à notre arrivée dans le verger, les chevreuils aussi, le blaireau signe son passage de ses « latrines », l’écureuil a construit la boule de son nid de branches feuillées bien haut dans un arbre (et apprécie les noix laissées sur place).  

Un nid d'écureuil
 

Le second groupe a abordé le parc par l'autre côté. L'un des intérêts du parc de Chantore, outre son aspect paysager, se trouve dans la variété des milieux présentés.


 La partie boisée présente des arbres d'âge différent, dont un impressionnant châtaignier. Nous y avons rencontré les mésanges bleues et charbonnières, le merle noir et la grive musicienne. La belle lumière encourage les oiseaux à chanter. Nous prenons le temps de regarder le grimpereau des jardins sur les pierres de la citerne, puis la sittelle torchepot, qui est un bon indicateur de la qualité du boisement : elle est en effet plus exigeante que le grimpereau sur le nombre et l'âge des arbres de son territoire. Le pic épeiche et l'écureuil roux fréquentent le même secteur. Ce dernier a installé à plusieurs endroits, haut perchés, ses nids de rameaux feuillus.

Une loge du pic noir

Au carrefour des chemins, des trous ovales sur des troncs de hêtres marquent l'entrée des loges du pic noir. C'est le plus grand des pics français, et un nouvel arrivé dans la région. Ce forestier en expansion vers l'ouest de la France possède un très grand territoire, dont le parc du château fait visiblement partie.
 Enfin, nous profitons d'une longue observation d'un roitelet à triple bandeau. Rapide, nerveux même, il passe d'un buisson de houx à un arbre couvert de lierre, s'arrêtant une demi-seconde sur un arbre dénudé. Pas facile de le voir aux jumelles tellement il bouge, mais il reste longtemps près de nous.
Les prairies. Entretenues par des chevaux ou par la tondeuse, elles sont fréquentées aujourd'hui par des chevreuils, un héron cendré, des corneilles noires, des merles noirs.

2 chevreuils au pied du château (cliquez pour agrandir)

Le vallon est plus paysager : bambous, rhododendrons, cyprès chauves se mêlent aux noisetiers ! La présence de l'eau (ruisseau, bassins, étang) attire la bergeronnette des ruisseaux.

La bergeronnette des ruisseaux

 Tout à coup, les pinsons et mésanges se taisent, puis la mésange bleue alarme. C'est le signe du probable passage d'un épervier, trop furtif pour nous, mais que tous les passereaux ont bien repéré. Après quelques minutes silencieuses, c'est le pinson des arbres qui le premier reprendra sa ritournelle printanière : le danger est passé !
Les abords du château, enfin, nous permettent de regrouper nos deux équipes. Nous faisons le bilan avec le voisinage bavard de chardonnerets.

Bilan avec les deux groupes

Le parc du château de Chantore fait partie des refuges de nature du Groupe Ornithologique Normand. Pour intégrer ce réseau, il vous suffit de joindre le secrétariat de notre association. Vous pourrez alors bénéficier des visites régulières d'un ornithologue et souvent même de conseils de gestion.

Merci à Bernard et Iñaki pour leur accueil.


Chardonneret élégant


Un peu à part ... à la question posée : "Comment donner un avis (les 5 étoiles) sur le château et son parc ?", voici un lien utile. Il faut un compte Google.

 

Texte : Jean Collette, Thierry Grandguillot

Photos : Claude Ruault, Thierry Grandguillot