dimanche 19 juin 2016

Ducey, le bois Dardennes

    La sortie commence par un cafouillage bien inhabituel : une personne n'a pas trouvé le bois ; 3 ont trouvé le bois, mais pas le bon parking ; 9, enfin, ont trouvé le bois et le bon départ ! Ce petit compte-rendu reprend pour l'essentiel les observations de ces derniers, et ajoutera quelques observations faites par le petit groupe dans la moitié ouest du bois.

    Observer les oiseaux en juin dans un bois relève de la gageure (attention ! ça se prononce gajure !) : en une matinée, nous n'en avons réellement vu que très peu. Trop d'arbres, trop de feuilles aux arbres !

    Mais tout au long de ce parcours nous avons pris le temps d'écouter, d'analyser et de mémoriser des chants.
La grive musicienne. Chaque phrase comporte la répétition du motif. Les motifs sont très variés.
Le merle noir. début de la phrase très flûtée, fin souvent embrouillée.

Le pouillot véloce. Le seul que nous ayons bien vu. Chant très simple, tsip-tsiep ou tchiff-tchaff (for Shana and Raymond !) Comme nous étions près, nous avons aussi entendu entre deux chants le discret trr-trr-trr.
Tiens, encore une photo du même, parce qu'il n'y a pas d'autre photo d'oiseaux aujourd'hui ...

Le troglodyte. Chant très trillé, puissant, venant des buissons. Peu de variété, mais la phrase n'est pas toujours complète.
La fauvette à tête noire : Celles que nous avons entendues ont un chant bien sifflé, mais certaines réservent cette partie sifflée pour la fin de la phrase, le début évoquant alors la fauvette des jardins (que nous n'avons pas entendue aujourd'hui).
Pigeon ramier. La voix enrouée prononce 3 "rou" en appuyant le second, puis 2 "rou" plus sourds. Il faut s'entrainer pour le distinguer du chant de la tourterelle turque (voix douce), du pigeon domestique (autre rythme) ou de la tourterelle des bois (pas vraiment de rythme) qui a été entendue côté ouest.
Rougegorge. Chant très riche, car chaque phrase est différente de la précédente. Sifflements très aigus alternant avec des trilles bien maîtrisées. On peut l'écouter longuement, c'est tellement beau ...
Accenteur mouchet. Nous ne l'avons entendu qu'une fois car il chante principalement en fin d'hiver et dans la première moitié du printemps. Sa phrase évoque le troglodyte par les trilles, mais sur un ton beaucoup plus discret. Il se perche souvent en haut d'un buisson pour chanter.
Pinson des arbres. Chant sonore en cascade de trilles, toutes les phrases sont à peu près identiques.

    D'autres oiseaux sont repérés par leurs cris : le grimpereau des jardins, le pic vert probablement à l'extérieur du bois, le pic épeiche qui est probablement celui qui a attaqué cette branche pleine d'insectes.

    Le martin pêcheur : un seul cri lorsque nous sommes proches de la Sélune. Sa présence en juin permet d'espérer une reproduction. La corneille  noire, le geai des chênes qui mêle ses cris d'alarme insistants à ceux du merle noir. On peut penser qu'ils ont repéré un prédateur. La mésange charbonnière est bien discrète, mais quelques-unes crient.
Le tronc est mort, des branches prennent le relais. Le pic a profité du bois mort pour creuser sa loge.

    Le second groupe peut ajouter à cette liste la mésange huppée, plutôt rare dans les bois de feuillus, le gobemouche gris, le roitelet à triple bandeaux (3 individus). Enfin, le loriot est entendu, proche de la route.

    Les mammifères ont aussi attiré notre attention. Le chemin semble labouré : une probable souille de sanglier, dont nous trouvons la trace vers la fin de notre parcours.

Par deux fois, nous apercevons un écureuil.

    Un peu de botanique, aussi, au moins pour expliquer que le lierre, qui semble étouffer les arbres, ont un rôle important dans la forêt en restituant au sol des feuilles mortes à contre-saison, en apportant nectar et pollen en automne, en fournissant aux oiseaux frugivores ses baies en fin d'hiver, en abritant les nids avant que les arbres ne se couvrent de feuilles ...
    Le bois Dardennes est aussi le refuge d'une flore originelle : tilleul à petites feuilles, peuplier tremble, pommier sauvage ...
Une galle du chêne. Le cynips est parti ! Pour en faire de l'encre, faire bouillir la galle et ajouter de la gomme arabique.

    Bref, une sortie ornitho où on ne voit pas d'oiseaux, mais où on ne s'ennuie pas !

Thierry Grandguillot

Prochaines sorties

Pause estivale pour les "sorties en Avranchin" avant le dimanche 11 septembre, RDV à 9h à la Roche Torin sur Bas-Courtils pour les oiseaux de l'herbu. Covoiturage possible à 8h30 au jardin des plantes d'Avranches.

Plusieurs orties sont prévues durant l'été autour de Carolles, Genêts, Saint Pair sur mer. Voir pour cela le calendrier du GONm.


samedi 4 juin 2016

La Turfaudière à Avranches

Un quartier bien vert.

Avranches, fête de quartier à La Turfaudière : le GONm participe.

Le groupe pendant la visite.

    Samedi 4 juin 2016, nous étions 13 à déambuler dans les rues du quartier de la Turfaudière, 5 adhérents mais aussi des habitants du quartier pour qui cette animation avait été plus particulièrement proposée, et Madame Payen, conseillère municipale. Florence et Hervé, de l’association Quartier Nature qui nous aide dans cette organisation, nous accompagnaient aussi.
La petite chenille du laiteron qui fait le spectacle.

    Depuis mars, les oiseaux du quartier sont comptés à travers le suivi d’un « quadrat » (des relevés sur plan qui permettront de calculer le nombre de couples en fin de saison de reproduction). Les connaissances acquises ont permis de mettre l’accent sur certains aspects originaux de l’avifaune du site. Entre les immeubles ou les barres de maison, des zones vertes et bien boisées occupent un espace finalement très ouvert. Les moineaux domestiques sont regroupés en colonies sur certains secteurs (ils vont probablement payer cher les travaux de rénovation en cours...).

    Une haie de bambous sert de dortoir nocturne à une partie de ces oiseaux. Les pelouses sont leur terrain de chasse, de même que pour les nombreux merles. Les immeubles sont occupés par les choucas, les hirondelles de fenêtre et les martinets. Les deux derniers sont des chasseurs d’insectes en vol contrairement aux choucas patrouilleurs au sol à la recherche de déchets divers.
Luc et son guide ... inséparables !

    L’heure tardive n’est pas propice aux chants mais deux pinsons des arbres se manifestent quand même illustrant la définition d’un « contact simultané », outil essentiel pour compter les territoires en fin de saison sur les cartes du quadrat. Cette espèce sert d’exemple sur le document qui sera exposé l’après-midi au moment de la fête du quartier. On admirera au passage le support créé par notre collègue Charles Legeleux dont je ne manque pas de louer le caractère astucieux chaque fois que je dois exposer des panneaux !...
Panneau exposé l'après-midi durant la fête :
quelques exemples d'oiseaux locaux et leur distribution.

    Le parcours ne fut pas strictement ornithologique ; d’autres sujets se présentèrent illustrant la vie sauvage du quartier : pucerons, galeries des chenilles de microlépidoptères dans les feuilles du laiteron, plantes pionnières des carrés en travaux, richesse botanique du dernier tronçon de haie de l’ancien bocage préexistant... Nous avons regretté que la végétation ait été coupée même dans les recoins qui avaient été repérés auparavant comme terrains de « démonstration » botanique. Les oiseaux ont aussi besoin de graines sauvages. La table est bien pourvue dans la quartier à condition de laisser quelques espaces « vierges », c’est à dire non fauchés durant certaines périodes de l’année.

Beaucoup de fenêtres disponibles pour les hirondelles ...
si l'occupant de l'autre côté de la vitre le veut bien !

    D’autres considérations pourraient améliorer l’installation des oiseaux : qu’en est-il des abreuvoirs ? Serait-il possible de poser des nichoirs pour renforcer les actuelles populations pauvres de mésanges (2 chanteurs de mésanges bleues et 1 couple de mésanges charbonnières avec des jeunes hors du nid pour 12 ha) ; renforcer les surfaces occupées par les buissons ? L’accenteur et la grive musicienne sont actuellement rares ; copier le reliquat de vieille haie bocagère riche de ses aubépines et fusains dont les fruits sont si nourrissants en automne... Des idées à faire germer un peu plus tard ?

Moineau domestique posté au-dessus de son nid qui est sous le toit.
Texte Jean Collette
Photos Hervé Schmoor