dimanche 17 avril 2016

Vallée de la Bourdonnière à Saint-Martin-des-Champs


Nous étions 15 (+ 1 journaliste de la Gazette de la Manche) pour cette sortie  printanière dans la vallée de la Bourdonnière à Saint Martin des Champs. Ce site, propriété de la commune, ouvert au public en 2014,  s’étend sur 9 hectares. Le site est traversé par un ruisseau et son boisement nous rappelle le bocage normand des années 50 et 60 avant les remembrements nécessaires mais si dévastateurs pour la biodiversité.
En refuge du GONm depuis octobre 2014 cette vallée fait l’objet d’un suivi régulier ainsi depuis 2013. 58 relevés, d’une heure trente en moyenne, y ont été effectués soit près de 90 heures et 60 espèces observées.
Avril est le début de la période de reproduction de nos espèces sédentaires qui défendent leurs territoires en chantant.
La merlette (la femelle du merle)

La traversée du bourg nous permet d’entendre nombre d’oiseaux sédentaires et déjà bien cantonnés parmi lesquelles la grive musicienne au chant puissant, le pinson  des arbres dont la ritournelle se termine par « citoyen », le merle noir au chant flûté et très mélodieux, le troglodyte mignon, le discret accenteur mouchet, la tourterelle turque et le moineau domestique..

Moineau domestique mâle.
Le choucas des tours est présent dans le bourg et niche dans les cheminées des maisons anciennes telles que la mairie. Deux d'entre eux récoltent des brindilles.

Choucas. Selon l'angle, la couleur va du noir au gris.
A proximité de la salle polyvalente, le chardonneret élégant et le verdier sont présents, ces 2 espèces granivores devraient profiter dans les prochaines années de l’interdiction d’utiliser les désherbants dans les communes.
Verdier d'Europe.

Peu après, nous arrivons en haut de la vallée de la Bourdonnière et nous sommes survolés par des corbeaux freux, souvent par paire, lors de leurs déplacements entre la colonie de Baffé, toute proche, qui compte cette année au moins 36 nids, et la campagne où ils se nourrissent.

Corbeau freux en vol.
La linotte mélodieuse se tient dans un grand châtaignier sans pouvoir être observée, cette espèce granivore des campagnes figure maintenant sur la liste rouge des espèces normandes.

Le pinson des arbres.
Au dessus de la partie est de la vallée une hirondelle rustique chasse les insectes volants, c’est pour beaucoup l’annonciatrice des beaux jours. Cette espèce niche à l’intérieur des bâtiments mais se raréfie elle aussi probablement victime des insecticides.

2 mouettes rieuses nous survolent alors que la plupart de leurs congénères ont déserté la région pour nicher dans les zones humides de la Belgique à l’Estonie.
L'orme, devenu rare, en fleurs.

Dans les arbres bordant le ruisseau nous entendons le pouillot véloce, le "compteur d’écus", ainsi nommé par nos amis anglais à cause de son chant ; les mésanges bleue et charbonnière, le pigeon ramier et le pivert.
Pouillot véloce (en fin de parcours).

Au bord du chemin, un couple d’étourneau sansonnet occupe, comme chaque année, une cavité dans un vieux merisier. Le rougegorge familier fait entendre son chant mélodieux.

Rougegorge flou chantant.
Dans la partie la plus boisée, le geai des chênes, corvidé de 35 centimètres de longueur, au plumage coloré brun gris rosé, avec au poignet des plumes bleues, couleur rares chez les oiseaux de notre région est vu à plusieurs reprises.

Tout en bas du site, la fauvette à tête noire chante timidement en cette matinée fraîche ainsi que le roitelet huppé dont le chant au motif aigu répété 4 à 6 fois est à peine audible pour certains. Il est étonnant de l’entendre chanter à cet endroit dans un bois de feuillus car il a une nette préférence pour les conifères, peut-être a-t-il trouvé dans le lierre un milieu de substitution qui lui convient.

Grive draine en bas du parcours.
Non loin de là, de l’autre côté du chemin retentit le chant discret du pouillot fitis de retour d’Afrique.
Lors de la remontée de la vallée, nous pouvons observer dans de bonnes conditions le grimpereau des jardins, ainsi que la jolie mésange à longue queue, à cette époque les bandes hivernales se sont dispersées et les couples sont occupés à construire les nids, véritables chefs d’œuvre architecturaux composés de quantités de plumes, poils et brins de mousse.

Un cri de poule d’eau est entendu à proximité de la mare creusée non loin du ruisseau, il s’agit là de la 61e espèce identifiée sur le site en 3 ans.

Une des entrées du village de blaireaux.
Avant de regagner le parking, le pic épeiche est entendu et 2 corneilles noires nous survolent.
Au total, 30 espèces d’oiseaux ont été identifiées au cours de cette sortie  prouvant la richesse de ce refuge.

Luc Loison

Prochaines sorties le dimanche 22 mai :
  • au Val Saint Père en partenariat avec l’association Vélocité pour une sortie cyclo-ornithologique. RDV avec votre vélo, vos jumelles dans la sacoche place de l'église du Val Saint Père à 9h. Circuit d'une dizaine de km environ.

  • à Bellefontaine près de Mortain (renseignements auprès de Jean Collette au 02.33.48.95.63). RDV à la Fermette (la Cour de Haut) à 9h. Observations dans un refuge du GONm.