dimanche 16 décembre 2012

16 décembre 2012, Brécey

Résumé des observations réalisées au cours de la sortie du 16 décembre 2012
à Brécey (Étang de Pont-Roulland et chemins environnants)
Météo très favorable, 15 participants…

Habitat
Espèce
Remarques
Étang
Canard colvert

 Majorité de mâles, quelques comportements de parade nuptiale
Présents aussi sur flaque dans la prairie où ils se nourrissent
Grand cormoran
2 arrivent en vol en fin de visite
Foulque macroule
Présentes, non comptées, nage caractéristique (« coups de tête »)
Arbres des rives
Grive draine
Présente dans les peupliers porteurs de gui (elle consomme les baies)
Tarin des aulnes

(10+) Vus suspendus aux branches des aulnes (graines recherchées)
Chardonneret
Même objectif, moins acrobatique ! ; vu 2 au sol
Mésange bleue
Même objectif, la recherche des graines, mais aussi la chasse aux insectes sur les branches, les bourgeons…
Pinson des arbres
Vu un peu partout au cours de la sortie, en groupes (hivernants)
Merle
Chasse au sol, spécialiste des humus et des feuilles mortes
En vol
Buse variable
Au moins 2 ensemble
Pigeon ramier
Groupes d’hivernants en vol haut d’évitement des tirs (20+, 120+, …) et locaux bas.
Chemin creux
Troglodyte mignon
« Spécialiste » des talus à lierre
Verdier
Présence à mettre en relation avec les jardins et habitations proches
Tourterelle turque
Même remarque, plus l’attractivité des silos à grain du dépôt
Rougegorge
Noté à plusieurs reprises, chasse au sol rapide
Accenteur mouchet
Haies basses, buissons, talus à ronciers ; le seul chanteur de la matinée ! (avec une tourterelle turque cependant)
Geai des chênes
Plusieurs observations, bruyant !
Maisons et jardins
Moineau domestique
 Cris ; peu vu
Pipit farlouse
Sur une pelouse, peu à sa place…
Plaine hippique,
Rive Sée
Grive mauvis
(25) Non observées (Pb lumière) ; cris aigus caractéristiques
Faucon crécerelle
Un mâle bien éclairé et coloré perché à l’affût




D’autres espèces vues ou entendues, plus ou moins brièvement et pas forcément signalées : les choucas sur la prairie et aux abords des bâtiments, 2 pies dans les peupliers, des corbeaux freux entendus vers l’est, la bergeronnette des ruisseaux crie en vol, la bergeronnette grise sur labour (et proche du tas de fumier), les corneilles noires, le pic épeiche perché bien évidence, la grive musicienne (une seule audition…) En vol, les goélands argentés et les mouettes rieuses remontent vers l’amont, venant du dortoir en baie du Mont où ces oiseaux ont passé la nuit. Cet après-midi, les oiseaux feront le chemin inverse pour reconstituer le dortoir.
Geai des chênes
L’information la plus riche pour le fichier d’observation du GONm sera l’audition d’au moins 2 fauvettes à tête noire (peut-être une 3e) dont les cris d’alerte trahissent leur présence, rare observation d’une espèce de fauvette normalement en hivernage dans la région méditerranéenne, et qui maintenant résiste à nos hivers. Avec le pouillot véloce, autre hivernant devenu de moins en moins rare, ce sont des témoins vivants du changement climatique en cours.
De même, le groupe local d’au moins 10 tarins des aulnes sera transmis, ce passereau méritant toute l’attention des observateurs.
À noter que la grive draine est classée « espèce vulnérable » dans la liste rouge des oiseaux de Basse-Normandie en hiver. Voir la liste à :
Pic épeiche
L’espèce la plus nombreuse est le pinson des arbres (et au moins un pinson du nord, croupion blanc, malheureusement sans le cri caractéristique) : ce sont de hivernants venus du nord et de l’est de l’Europe. Ces granivores grégaires exploitent aussi bien le pied des haies (graines diverses de plantes sauvages) que les chaumes et labours, mais jamais très loin de la haie où ils se réfugient en cas d’alerte.

Prochaine sortie : dimanche 20 janvier 2013 ; RV 9h30 au parking du jardin des plantes d’Avranches.
Pour consulter le site du GONm :
http://www.gonm.org/  

Compte-rendu proposé par Jean Collette,
photos Thierry Grandguillot





samedi 15 décembre 2012

15 décembre 2012, Avranches

Les mouvements des oiseaux en fin d'après-midi.

  En hiver, nombreux sont les oiseaux qui se regroupent en dortoirs plus ou moins importants. Le but de la sortie de ce jour était d'observer les déplacements de différentes espèces, en fin d'après-midi, vers leurs dortoirs nocturnes. Nous avions choisi pour cela un site dominant le fond de la vallée de la Sée, route de Saint-Brice. Pour cette dernière animation célébrant le quarantième anniversaire du Groupe Ornithologique Normand, nous étions 15 participants.
Notre poste d'observation

  L'espèce dominante de l'après-midi a été le goéland argenté. Avec beaucoup de régularité, cette espèce est passée d'est en ouest devant nous, quittant ses lieux de nourrissage diurnes (prairies, centres d'enfouissement des ordures ménagères de Cuves et de Juvigny) pour rejoindre le grand dortoir de laridés situé en baie, aux environs de Tombelaine.
Un seul goéland marin a été vu en leur compagnie.
Les mouettes rieuses, peu nombreuses au début, sont devenues plus abondantes après 16 heures. Le maximum du passage des laridés s'est produit à partir de 16h30, montrant que la vallée peut devenir une autoroute aérienne.

  Les choucas des tours nous ont posés plus de problèmes car nous les avons vu quitter le quartier de Saint Etienne ou la ville d'Avranches, prendre la direction de l'est. Normal, un dortoir de choucas existe depuis longtemps près de Tirepied. Mais de nombreux oiseaux faisaient le chemin inverse, montrant une réticence à quitter leur domaine quotidien. Vers 16h45, les départs vers le dortoir sont devenus plus francs. A noter que les choucas d'Avranches se répartissent entre 3 dortoirs au moins : Tirepied, le Val Saint Père et Marcey.
Les corneilles (flèches bleu foncé sur la carte), peu nombreuses, sont parties vers l'est. Elles ne se décident que tard à rejoindre leurs dortoirs.

  Les bergeronnettes grises (ou Yarrell) semblaient rejoindre l'hôpital ou les toits du supermarché Leclerc. Une vérification de ces dortoirs serait intéressante. (flèches violettes)
  Les étourneaux sansonnets (flèches bleu clair) sont peu nombreux ; ils volent bas, ce qui ne permet de voir que ceux qui passent assez près de nous. Leurs dortoirs, parfois très importants, sont à rechercher en ville, dans les arbres persistants ou dans les bambous.
le courlis cendré

  Les courlis cendrés (flèche marron) sont passés en 4 troupes serrées : 70 ; 43 ; 40 et 5. Dans la journée, ils se nourrissent dans les prairies humides de la vallée. Le soir, ils rejoignent les vasières de la baie.
  Les pinsons des arbres (flèches oranges) se regroupent en une petite troupe sur un peuplier, puis passent au-dessus de nous. Tout au long de nos observations, nous avons vu passer plus d'une centaine de pinsons, souvent par 2 à 5.
  Vers 17h, 3 tourterelles turques filent droit vers un laurier palme et se cachent dans son feuillage épais. L'endroit idéal pour dormir !

grive draine et boule de gui
  Quelques autres oiseaux sont vus ou entendus, ils ne montrent pas de mouvement vers des dortoirs mais méritent d'être cités :
La grive draine reste à proximité des peupliers envahis de touffes de gui. En effet, elle se nourrit de leurs baies visqueuses. Si elle peut digérer la pulpe, les graines traversent intactes le tube digestif et sont semées au hasard des envies de la grive.
le pic épeiche dans un jeune peuplier
Le pic épeiche nous surprend : 3 viennent devant nous et se chamaillent, évidemment, car ce n'est pas une espèce grégaire !
Enfin, nous apercevons et entendons la mésange charbonnière, la mésange à longue queue, le rougegorge, l'accenteur qui a même chanté, la pie et le merle.

Quelques comptages antérieurs
depuis le même poste d’observation
En italiques, des espèces dont les vols sont (probablement) dirigés vers des dortoirs.
Le 17 décembre 1993 : en 1h10, 10 790 Laridés rentrent en baie ainsi que 32 courlis cendrés.
Notés aussi le pipit farlouse, la bergeronnette grise, le pinson des arbres, la grive musicienne, le merle, le verdier
Le 19 décembre 1998 : en 2h05, 5 624 Laridés sont comptés, ainsi que 24 courlis cendrés.
Sont notés le moineau domestique, la bergeronnette grise, l’étourneau, la pie, la buse, le choucas, la corneille, le troglodyte, le pinson, le rouge-gorge, le merle, la mésange à longue queue, le pigeon ramier, l’accenteur, le grand cormoran, la mésange bleue, la mésange charbonnière, la linotte, la grive mauvis, le pipit farlouse, le pipit spioncelle.
Le 17 décembre 2011, en 2h05, 6 296 Laridés sont comptés (dont 2 goélands marins), ainsi que 65 courlis et 47 vanneaux.
Sont aussi notés le choucas, le merle, le troglodyte, le roitelet à triple bandeau, le pigeon ramier, la tourterelle turque, la grive draine, le rouge-gorge, le chardonneret, la pie, la corneille, le bouvreuil, la mésange à longue queue, l’étourneau, le pinson, l’accenteur, la mésange charbonnière, la mésange bleue, le pouillot véloce, la bergeronnette grise, le bruant zizi, la grive musicienne, le faucon crécerelle.



Compte-rendu et photos proposés par Thierry Grandguillot

dimanche 25 novembre 2012

17 novembre 2012, Pontorson

Quelques observations du dimanche 17 novembre 2012 à Pontorson

     Durant cette journée, des membres du Groupe Ornithologique Normand ont tenu un stand au salon bio de Pontorson, en se relayant.
Luc et Marie-Madeleine présentent des ouvrages du GONm
 La sortie oiseaux était programmée au départ du salon bio vers 14h.

     De 14h30 à 16h30, il n’y a pas une activité débordante du côté des oiseaux, mais 30 espèces ont cependant été notées.
La bergeronnette grise à dos noir est une visiteuse d'hiver venue de Grande-Bretagne: c'est la bergeronnette de Yarrell. Photo Pierre Fosse.
     Encore en ville, sur les toits des bâtiments, le rouge-queue noir est longuement vu : un mâle, au plumage contrasté avec un croupion roux bien repérable (si on voit l’oiseau de dos…) La bergeronnette grise vient se poser sur le même toit, bien reconnaissable à sa longue queue. D’autres seront vues en vol (ondulant) et un individu posé dans une parcelle de maïs battu a le dos bien noir de la sous espèce Yarrell qui est originaire de Grande-Bretagne et d’Irlande. En vol, le grand cormoran rejoint la baie, un peu plus tard mouettes rieuses et goélands argentés suivent le même chemin. Les pigeons ramiers volent aussi en petits groupes, assez haut pour éviter les tirs qui vont se faire plus fréquents en fin d’après midi.


La technique de chasse du rouge-gorge : perché à l'affût sur les chaumes de maïs ! Photo Pierre Fosse.
     Dès les premiers champs faisant suite aux pavillons, la pie est vue posée sur une prairie. Le rouge-gorge chante, le bruant jaune (5) n’est pas loin de la parcelle de chaume de blé où il peut chercher des graines au sol. Malheureusement trop traitée, cette parcelle porte probablement peu de plantes sauvages à graines.
Dans les haies des parcelles bocagères, le merle, le pinson des arbres, le verdier, la mésange charbonnière, le geai, l’accenteur sont vus ou entendus. Au total, peu de chants, question de saison : rouge-gorge, tourterelle turque, accenteur, verdier.
Le pinson des arbres, l'espèce la plus notée au cours de la promenade : de nombreux migrateurs sont arrivés. Photo Pierre Fosse.
     En avançant sur le chemin au milieu des prairies humides, les fossés occupés par les roseaux (phragmite et baldingère) servent aux déplacements du troglodyte. Le pouillot véloce est repéré à son cri : cet hivernant devenu assez fréquent dans le secteur de la baie est normalement migrateur et absent à cette date. C’est un bon marqueur du changement climatique en cours. Le bruant des roseaux est aussi à sa place dans cet habitat humide. Le râle d’eau crie en réponse à un coup de fusil. En vol, le pipit farlouse et le pipit spioncelle sont aussi dans leur élément. Deux corneilles chassent au sol sur un pâturage. Des nids de cette espèce sont vus dans les arbres dénudés.
     Sur le chemin du retour, le pic épeiche crie au loin, l’étourneau est posé bien en évidence, la mésange à longue queue et le roitelet à triple bandeau chassent dans un jardin, le choucas est posé sur la route.
Un groupe d’oiseaux particulier aura été notable durant la sortie : les fringilles (pinson des arbres, linotte mélodieuse, verdier) forment des vols typiques de l’hivernage. Par exemple, au passage du train, un vol de 50 à 100 oiseaux quitte la haie de bordure.
CR proposé par J Collette
Article paru dans la Manche Libre du 24 novembre 2012


Pour en savoir plus sur les activités du Groupe ornithologique normand : http://www.gonm.org/
Prochaines sorties proposées :
Samedi 15 décembre, à Avranches, route de St Brice 15h (300 m après le carrefour du pont sur la Sée)
Dimanche 16 décembre à Brécey à 9h30, sur le parking de l’étang de Pont Roulland (près de la piscine)


lundi 29 octobre 2012

14 octobre 2012, Beauvoir

Sortie du dimanche 14 octobre 2012

à la ferme du Manoir à Beauvoir


La météo avait annoncé une matinée pluvieuse et venteuse, mais nous n'avons eu ni pluie, ni vent !
Notre visite de la ferme nous a permis de voir différents milieux :
  • Près des bâtiments : le moineau domestique est très facile à voir, il fréquente aussi l'intérieur des étables. Notons qu'il y a quelques années, on pouvait voir aussi le moineau friquet, qui devient très rare dans notre région. Les pinsons des arbres sont bruyants, ils crient et font même parfois entendre quelques morceaux de chants. Les derniers avant le milieu de l'hiver. Des étourneaux sansonnets s'arrêtent dans les peupliers. Des corneilles noires, des pigeons bisets (domestiques), des pigeons ramiers et 3 grives draines passent hauts dans le ciel. Le rougegorge chante, on l'entendra toute la matinée. Quelques oiseaux sont entendu, mais pas vus : troglodyte, pouillot véloce, chardonneret, roitelet à triple bandeau, mésange bleue et charbonnière. Au pignon, on aperçoit le nichoir qu'occupe une chouette effraie, elle élève actuellement (14 octobre, tout de même !) des jeunes. Un pic vert passe et rit bien fort. Une bécassine des marais, probablement dérangée par la chasse, nous survole. La bergeronnette grise fréquente les toits.
Bergeronnette grise
La bergeronnette  grise a niché une année sous la remorque du tracteur. La nidification la plus surprenante est celle d'une mésange bleue qui s'est installée dans le support de la désileuse, ce qui lui valait un voyage chaque jour au silo. Malgré cela, la mésange a construit son nid, pondu, couvé et élevé ses petits !
  • En descendant vers les champs, on rencontre les haies (les bourriers sont les buissons) où se cachent les merles noirs, friands des nombreuses baies, le grimpereau des jardins, le geai des chênes, la poule d'eau (un cri), la buse, la pie et deux perdrix grises qui s'enfuient bruyamment.
La buse aux ailes très horizontales lorsqu'elle plane.
Très haut dans le peuplier, le nid de la pie apparaît à la chute des feuilles.
  • Les champs les plus bas ont été gagnés sur la mer, ce sont des polders. Ce milieu plus ouvert nous permet de voir le pipit farlouse, l'alouette des champs, 50 vanneaux huppés qui cherchent à se poser mais repartent (les coups de fusils s'entendent partout), quelques canards colverts, des mouettes rieuses ainsi que des corbeaux freux dont une corbeautière est proche, quelques choucas et un faucon crécerelle au loin. La station de lagunage d'Ardevon n'est pas accessible, mais de la hauteur nous voyons un bon nombre de foulques macroules.
Les points blancs sont des mouettes rieuses !

En bref, une sortie qui nous a permis de voir de nombreux oiseaux dans des milieux différents, mais le hasard nous a empêché de nous attarder sur quelques oiseaux faciles à montrer, comme cela arrive souvent. Ce sera pour la prochaine fois !

Prochaines sorties le 18 novembre à Pontorson, au salon bio, rdv à 14h30 ;
le 15 décembre, les oiseaux au dortoir, rdv à 15 h à Avranches, route de Saint Brice à 300 m de la rue de la Liberté ;
le 16 décembre à 9h30, pour l'étang, la Sée et les chemins du bocage de Brécey (covoiturage à 9h au Jardin des Plantes à Avranches).

dimanche 16 septembre 2012

16 septembre 2012, le Val Saint Père


Cette sortie s'est déroulée sur les herbus, entre l'aérodrome et la Sée.
17 participants et 32 espèces vues ou entendues

RESUME DES OBSERVATIONS :

A cette période la migration postnuptiale est à son apogée;
Migrateurs notés :
- 1 hirondelle de cheminée, 1 traquet motteux, 3 geais des chênes et 1+ pipit farlouse

Festival de rapaces puisque 5 espèces ont été observées :
- 2 balbuzards pêcheurs posés assez loin sur l'herbu de Vains, 1 faucon pélerin, 1 faucon
crécerelle, 2 buses variables et 1 femelle de busard St Martin.

Peu de limicoles :
- 7+ vanneaux huppés, 1+ chevalier culblanc et des cris de pluviers dorés.

Les espèces "classiques" de l'herbu :
- 4 contacts d'alouettes des champs, 2 cisticoles des joncs dans une zone de chiendent
maritime non fauchée, quelques dizaine d'étourneaux sansonnets, 110+ corvidés dont 50% de
choucas des tours le reste étant constitué de corbeaux freux et de corneilles noires

Les oiseaux de l' estuaire et des vasières :
- 3 hérons cendrés, 5+ aigrettes garzette, 1 grand cormoran, 500+ mouettes rieuses, 1
goéland marin, 20+ goélands argentés, 1 goéland brun, 1 canard colvert en vol

Autres espèces notées près des habitations ou dans le bocage voisin ;
- pigeon ramier, tourterelle turque, rouge-gorge, accenteur mouchet et pie bavarde.

A cela il faut ajouter :
1 lièvre, 1 renard et un nid de rat des moissons trouvé dans une touffe de chiendent
maritime.
Compte-rendu proposé par Luc Loison

dimanche 8 juillet 2012

8 juillet 2012, Carolles


Quelques observations relevées le dimanche 8 juillet 2012
à Carolles : la vallée des peintres
8h-9h30 ; météo « gênante », en particulier vent et faible luminosité.
La période est peu favorable à l’observation des passereaux : les chants sont devenus rares, la saison de reproduction étant terminée pour beaucoup d’espèces ; la période de mue qui a commencé est un moment de grande dépense d’énergie pour les oiseaux qui doivent renouveler entièrement leur plumage, ils sont donc beaucoup au repos. Enfin, la nourriture abondante en cette saison raccourcit la période d’alimentation au cours de laquelle les oiseaux en déplacement sont plus visibles. Dernière difficulté, les cris des jeunes récemment sortis du nid ne sont pas très discernables…
Au total, 19 espèces ont été entendues, parfois vues :
  1. le merle noir, couple au sol (pelouse où les vers sont particulièrement recherchés) puis vu sur la litière en sous-bois, habitat caractéristique de l’espèce ; cris d’alerte, dont certains caractéristiques, très aigus, en présence de jeunes. Un bref chant après notre passage sur un secteur à jeunes hors du nid.
  2. Choucas des tours, en vol sur l’agglomération ; les ailes sont incomplètes, la mue des rémiges a commencé.
  3. Verdier d’Europe, un mâle chante sur un des résineux du camping (long « grincement »). Un jeune suit en quémandant un adulte en vol.
  4. Martinet noir, en vol haut sur l’agglomération.
  5. Pouillot véloce, un des rares chanteurs (deux notes balancées et répétées), et le cri « uit » est aussi entendu ;
  6. Roitelet huppé, le cri est émis dans un groupe de quelques thuyas ; présence marquant bien l’attachement de cette espèce aux résineux ; au retour, l’oiseau est encore exactement au même endroit !
  7. Pic vert, le cri est entendu à plusieurs reprises.
  8. Grive musicienne, un seul cri bref en vol ; (et une erreur de détermination au départ, animateur pas top !)
  9. Fauvette à tête noire, plusieurs chanteurs : le phrasé limpide est assez caractéristique, surtout quand la séquence de chant est complète : elle débute par quelques notes un peu éraillées avant que « la gorge ne s’éclaircisse ».
  10. Troglodyte, chants et cris.
  11. Rouge-gorge, cris aux abords des secteurs occupés par des familles ; le cri d’alerte aigu est semblable à celui du merle, ces deux espèces sont de la même famille (les Turdidés), et ont aussi en commun les horaires de chant à l’aube et au crépuscule, et de grands yeux pour voir dans la pénombre…
  12. Grimpereau des jardins, une famille notée grâce aux cris de jeunes ; un adulte vu grimpant sur un des gros troncs du secteur : cet oiseau capture de petites proies dans les anfractuosités des écorces. Sa présence, de même que celle de la sittelle en bocage, est un marqueur de la qualité du boisement des haies.
  13. Pigeon ramier, entendu assez loin : on peut compter les 5 notes du chant, la 3e plus longue, les deux dernières brèves.
  14. Mésange charbonnière, seule mésange repérée, quelques cris…
  15. Pinson des arbres, chant en cascade stéréotypée, toujours identique, terminée par une sorte de pirouette.
  16. (La sittelle est entendue au loin, puis se rapproche, mais elle restera invisible haut perchée dans le feuillage où elle chasse en cette saison.)
  17. Accenteur mouchet, d’abord perché sur le fil téléphonique, puis au sol où il se nourrit des graines éjectées par le broyeur qui a « nettoyé » la berme. Son bec fin le différencie bien du moineau ; les Anglais le nomme « moineau des haies », les Normands « Traîne-buisson ».
  18. Tourterelle turque et son chant sur trois notes.
  19. Pigeon biset, forme semi domestique du pigeon sauvage des falaises.

Je suis allé vérifier quelques chiffres un peu douteux dans mes souvenirs : pour le nombre de plumes : 25 000 pour un cygne, environ 2 000 pour les petits passereaux ; pour le poids relatif des plumes au poids du corps, je n’ai pas retrouvé ma source, j’ai lu par contre pour un aigle 14% du poids, pour une mésange 12% (c’est moins que ce que je vous dit ; ceci dit pour un homme de 80 kg , ça représente quand même près de 10 kg de tissu vivant à reconstituer en quelques semaines ; ça mérite bien quelques heures de sieste par jour !)

Prochaines sorties en juillet dans le sud Manche: Carolles (11/07 SPr), Chausey (13, 14, 15, 16 & 17/07 SPr), Vains et Carolles (18/07 SPr), Genêts (20/07 SPr), St Georges de Livoye (entre Tirepied et Brécey, le 24/07 JCo.)

samedi 9 juin 2012

9 juin 2012, Avranches

Quelques observations relevées au cours de la sortie
du samedi 9 juin 2012 à Avranches (chemin des Mares)

Le printemps est déjà bien avancé et les chants deviennent plus rares. De plus, c’est plus tôt, après le lever du jour, que l’activité est plus marquée. Cependant, quelques espèces sont encore bavardes après 9h30; ce sont les mâles qui sont ici les « bavards » puisqu’il n’y a qu’eux qui émettent des chants ! D’autres espèces seront plus discrètes, l’élevage des jeunes étant une activité prenante (pas de chants de mésanges par exemple)
Le pouillot véloce est entendu à plusieurs reprises, son chant sur deux notes répétées, genre « tchif tchaf tchif tchaf… » est le plus simple. Le chant du pinson des arbres est plus complexe, mais facile à comprendre : une cascade de notes descendantes se terminant par une roulade. La séquence est toujours identique. Plus difficiles, le troglodyte mignon et la fauvette à tête noire
Le merle noir, le rouge-gorge et la grive musicienne chassent au sol (essentiellement des vers de terre) sur les prairies : ces espèces appartiennent à la même famille, les Turdidés, des oiseaux des humus et des forêts initialement. La grive musicienne est spécialisée dans la consommation des escargots qu’elle sait extraire des coquilles qu’elle casse d’abord en les frappant sur une « enclume », pierre ou sol dur (vu sur le trottoir). Des jeunes merles sortis du nid crient pour se faire nourrir par les adultes.
Peu de mésanges observées… Une mésange charbonnière chasse dans la végétation basse le long d’un talus. Plus rare, la mésange nonnette est repérée par un chant un peu spécial ; la présence d’un couple est peu fréquente en bocage, cette espèce forestière a besoin d’espaces très boisés. Elle était beaucoup plus répandue en bocage avant les remembrements des années 1970.
Autre oiseau picorant des graines sur le chemin, le discret accenteur mouchet est aussi observé brièvement dans le lotissement au retour, chantant même perché sur une antenne ce qui est original pour cette espèce des buissons !
En vol, quelques oiseaux sont faciles à repérer. Le martinet noir chasse les insectes dont il se nourrit : noir, longues ailes arquées et pointues, battements rapides entrecoupés de vols planés, le martinet est bien différent des hirondelles. Nous ne verrons que l’hirondelle de fenêtre côté lotissement, repérée à son petit cri roulé. Les buses variables tournoient et prennent de l’altitude sans un battement d’aile, utilisant le vent et les courants d’air chauds ascendants. Quelques goélands argentés passent. Et c’est en vol qu’on reconnaît le plus facilement le geai des chênes, grâce à son croupion blanc bien repérable, plus visible que les magnifiques taches bleues de ses ailes. Deux autres espèces auraient pu être reconnues uniquement au vol, le pigeon ramier et le pinson des arbres, tous deux porteurs d’une barre blanche bien visible sur l’aile étalée en vol. Le premier est vu posé sur le trottoir près du lycée, se nourrissant sans crainte. Ce comportement confiant et urbain est récent, le pigeon ramier a commencé à s’habituer au voisinage de l’homme au siècle dernier et des ramiers nichent maintenant dans toutes les villes et les villages de la région. L’après-midi, lors de la visite de la propriété des Mares autour de laquelle nous avons tourné le matin, une bande d’une trentaine de pigeons ramiers est posée sur la prairie pâturée. Une « plumée » de ramier est vue sur la prairie fauchée dont nous avons fait le tour, attirés par le chant de la nonnette. Ces plumes arrachées sont le signe qu’un prédateur a capturé et mangé un pigeon. Les plumes étant parfaitement « neuves » (l’extrémité n’est pas du tout usée comme celle d’un pigeon qui a volé un an et qui va muer au cours des mois d’été), on peut en déduire que c’est un jeune né ce printemps qui a été capturé. Le chant du pigeon ramier entendu depuis la rue est facile pour qui sait compter jusqu’à 5, alors que la tourterelle turque, elle aussi vue sur une antenne du lotissement, n’émet qu’un chant à 3 notes.
Deux autres oiseaux sont caractéristiques des zones bâties : le moineau domestique, nicheur des toits (sauf là où l’en empêche avec les « cache-moineaux » !) et le verdier d’Europe dont un couple se pose sur les arbustes des jardins. Le mâle de couleur vert bronze est bien reconnaissable. Cette espèce est très liée aux parcs et jardins et au contraire quasiment absente en bocage loin de l’homme.
D’autres oiseaux ont été vus ou entendus brièvement : les choucas des tours en vol, le pic épeiche au cri sec, la pie, la corneille. D’autres n’ont pas été signalés parce que trop lointains ou rapidement muets : le pic vert, le grimpereau des jardins, le rougequeue noir, le roitelet huppé, le chardonneret élégant…
Au total, j’ai une liste de 29 noms, à laquelle il faut ajouter la présence certaine de l’écureuil (« non volant »…), trahit par les noisettes fendues d’un coup de dent original, et d’un rongeur dans le talus (mulot probable)

Animation proposée par Thierry Grandguillot et Jean Collette ; résumé : Jean Collette

dimanche 13 mai 2012

13 mai, Saint Michel de Montjoie

Quelques souvenirs de la promenade ornithologique du 13 mai à Saint-Michel-de-Montjoie

  1. Le bourg, un espace minéral : les choucas des tours volent et se posent sur les cheminées, nourriture au bec : les jeunes occupent les nids construits dans le conduit des cheminées (ainsi que dans le clocher de l’église). Au pignon d’une maison, étourneaux et choucas semblent se chamailler ; c’est l’époque de sortie du nid des jeunes étourneaux que nous entendrons un peu plus tard. Une hirondelle rustique est perchée sur un fil en bord de route. Cet oiseau est très attaché aux espaces ruraux et à l’élevage bovin : c’est l’hirondelle des étables traditionnelles, mais elle boude les stabulations modernes trop aérées et claires.

  1. Le parc : arbres d’ornement et buissons décoratifs créent un milieu artificiel très attractif : la fauvette des jardins de retour de migration (Afrique transsaharienne) déroule son gazouillis un peu fouillis et rapide ; le pinson des arbres (le chant en cascade), le troglodyte, la fauvette à tête noire (les notes claires et pures) sont aussi à leur place. Le moineau domestique chante sur le rebord du toit ; on aurait pu le noter aussi dans le bourg, c’est un commensal de l’homme (là où les graines restent accessibles, sauvages ou cultivées : il a régressé dans les grandes agglomérations « trop propres »!)


  1. Près du verger haute tige : le merle noir chante en haut du poteau électrique ; il « répond » à un autre merle assez proche : entre ces deux oiseaux passe la frontière des deux territoires, espace défendu par le couple pour le temps de la reproduction. Dans les résineux voisins, un chant aigu et de peu de puissance trahit la présence du roitelet huppé. Cette espèce comme quelques autres a profité de l’extension de la culture des résineux, d’abord dans les parcs puis en forêt, pour étendre son aire de reproduction en Normandie au siècle dernier. Dans le ciel, le martinet noir reconnaissable à ses grandes ailes en faux, chasse les insectes. Lui aussi est un nicheur probable du bourg, dans les anfractuosités du clocher ou sous les corniches des toits. Mais il peut aussi venir de 10 km à la ronde… ou beaucoup plus !

  1. Le long des haies du bocage : le pouillot véloce chasse les insectes dans le feuillage des hêtres ; c’est un mâle car il chante (sur deux notes, « chiff chaff » comme traduisent les Britanniques dans leur langue). Le mâle chante assez haut, mais la femelle a besoin de buissons bas pour cacher son nid en boule d’herbes sèches. Le troglodyte aime les talus où il cache son nid (ses nids, car le mâle est un grand bâtisseur, il doit ensuite être grand séducteur !)

  1. Sur la route de la forêt : une « crotte de saison »… La couleur violette et les graines roses prouvent que l’oiseau (origine certifiée par les traces blanches dues à l’excrétion particulière chez les oiseaux) a mangé les fruits du lierre. Cette plante fleurit en automne et porte des fruits murs en début de printemps, ce qui permet à de nombreux animaux de s’en nourrir (merles, grives, fauvettes, pigeon ramier, fouine…) Le lierre fabrique des fruits coûteux en énergie (pulpe riche en glucides et lipides), mais il y gagne des « transporteurs-semeurs » efficaces ! (les graines germent là où les crottes sont déposées si le sol le permet). La mésange charbonnière, le troglodyte, le pouillot véloce chantent en bordure de route. Cela rappelle que les oiseaux des haies du bocage sont d’abord des oiseaux forestiers à l’origine. Deux geais des chênes traversent la route. Le roitelet huppé est encore entendu, prouvant que le bois de hêtres est ici mélangé de résineux. Le grimpereau des jardins chante, il illustre bien l’ambiance forestière. Il peut être observé en bocage si les haies sont riches de vieux arbres.

La conversation a parfois débordé sur d’autres sujets : la place de l’eau stockée dans les sols agricoles de cette région pluvieuse, une richesse à venir… ; l’évolution actuelle du bocage ; les vieux talus à cépées de hêtres qui ne sont plus entretenus que par la coupe régulière du bois produit ; les plantes à fleurs de la prairie naturelle, nourricières des insectes (la cardamine et le papillon Aurore, les fleurs de la centaurée, du « chardon » = cirse de son vrai nom) ou directement des oiseaux (le pissenlit) ; les plantes invasives, nouveau fléau (la renouée du Japon au bord de la route).
Pour le Groupe ornithologique normand,
14/05/2012 Jean Collette

dimanche 25 mars 2012

25 mars 2012, le Petit Celland

Le Chœur de l’aube

Le PETIT-CELLAND / les Trois Croix
25 mars 2012

L’exercice consiste à noter les espèces au fur et à mesure qu’elles se manifestent par des chants à partir du lever du jour. Les premiers chants sont isolés, puis pour chaque espèce, un « créneau » de paroxysme est marqué avant que les émissions de chant de l’espèce ne deviennent plus rares ou nulles. Les premiers chanteurs (merle, rouge-gorge, grive musicienne…) atteignent ce paroxysme lorsque la « seconde vague » commence à chanter (troglodyte, fauvette à tête noire, pouillot véloce, puis pinson, accenteur…). C’est le moment où le concert est le plus puissant.
Un premier relevé a été effectué le 23 mars pour comparaison sur le même site. La météo étant identique, seule l’heure de lever du soleil a changé entre les deux dates, soit 4 minutes plus tôt.
Bien que présentant de fortes similitudes, les deux listes ne sont pas exactement superposables, d’une part parce que le comportement des oiseaux n’est pas mécanique au point de caler de façon précise chacune de leurs activités dans le temps ; d’autre part les deux séquences ne sont pas exactement identiques : la première, réalisée en solitaire, est parfaitement silencieuse, la seconde en groupe plus bavarde (du coup, quelques espèces entendues ont été oubliées dans la liste…); de même, les déplacements vers le bourg ou les Trois croix n’ont pas été identiques et les occasions de noter certaines espèces ont été décalées.
Certains oiseaux ne sont pas repérés l’une des deux fois : ce sont des espèces présentes en petit nombre sur le site, la sittelle, le grimpereau, le rouge-queue noir, le roitelet huppé, la buse, le verdier ou en migration (pipit farlouse). La migration « de printemps » (migration prénuptiale) est notée les deux matins : grive mauvis, grive musicienne, pipit farlouse et pinson des arbres sont entendus ou vus, en groupe ou isolés, en vol plein est pour la plupart. Autre déplacement particulier, celui des pies venant du dortoir pour regagner leur territoire. Le groupe remarqué par des cris secs caractéristiques de ce type de déplacement, circule en « sous-groupes » se dirigeant vers le même secteur où les couples se séparent ensuite pour occuper leur territoire dans la journée. Le soir, un déplacement inverse a lieu vers le dortoir, situé ici dans un secteur de taillis de châtaignier (choisi sur le critère de hauteur des perches.)
L’écoute s’est partagée entre deux habitats : le bocage et le bois d’une part, le village et les fermes proches d’autre part. Certaines espèces sont communes aux deux, même si nous avons commencé par les entendre côté bocage/bois (pigeon ramier, merle, rouge-gorge…). Par contre, le moineau domestique, la tourterelle turque, le choucas des tours, le rougequeue noir, l’accenteur mouchet sont plus particulièrement typiques des zones habitées. Inversement, la sittelle, le grimpereau, la buse, l’épervier ont ici besoin des espaces boisés pour fréquenter le bocage voisin. Cas particulier, le roitelet huppé ne figure dans la liste que parce que quelques résineux ont été plantés, aussi bien dans une parcelle du bois voisin que sur le site des Troix Croix lui-même.
Au total, 34 espèces ont été notées en 150 m de déplacement et deux séquences d’une heure trois-quart : un beau bilan à mettre au compte de la qualité du bocage environnant où prairies naturelles et taillis se côtoient à la limite des fortes pentes des collines du flanc sud de la vallée de la Sée. De plus, le bourg du Petit-Celland a offert un beau concert de moineau domestique, remarque rassurante sur la résistance locale de cette espèce en fort recul dans bien des zones agricoles ou urbaines.

L’animation « chœur de l’aube » est organisée dans le cadre du quarantième anniversaire du Groupe ornithologique normand. Merci aux neuf participants pour le lever matinal et la patience dont il faut faire preuve au début de la séance (surtout quand les hulottes sont malencontreusement timides comme ce matin !), merci à Monsieur Serrant, maire du Petit-Celland de nous avoir accompagné ce matin.
Pour le GONm,
Jean Collette




Liste ordonnée des observations depuis les Troix Croix au Petit-Celland/50

Remarque : L’assurance de la réalité du rang de « premier » chanteur est donnée par le laps de temps s’écoulant sur place avant cette première audition (arrivée à 5h05 le 23/03 et 5H30 le 25). Seules les chouettes hulottes se manifestent alors.