dimanche 15 décembre 2013

Ponts, le dimanche 15 décembre 2013

La dernière sortie de l’année a réuni 14 personnes et a permis de découvrir à Ponts-sous-Avranches un secteur vallonné riche d’une grande biodiversité.
Le freux sur la friche
À coté du magasin Mutant, sur une petite friche industrielle qui est en fait une partie du parking de l’ancien hypermarché Carrefour, nous commençons par observer une petite troupe de 25 choucas des tours, 1 corbeau freux et 4-5 pipits farlouses. Cette petite zone envahie par les herbes sauvages est attractive pour la faune sauvage et en particulier les oiseaux granivores.
Nous traversons un lotissement où nous repérons les oiseaux vivant à proximité de l’homme : le moineau domestique, l’accenteur mouchet, le rouge-gorge, la tourterelle turque, la pie bavarde, la bergeronnette grise.
Choucas
La proximité de l’A84 génère un bruit de fond désagréable et peu propice à l’écoute de l’avifaune.
Nous empruntons un agréable chemin piétonnier bordé de haies et de nombreux arbres, qui chemine au milieu des prairies ; quelques dizaines de grives mauvis sont présentes mais difficiles à voir, elles se manifestent principalement par leurs « sifflements prolongés fins et incisifs », une dizaine d’entre elles nous survolent. Espèce hivernante dans nos contrées, elle est reconnaissable à son sourcil blanc et à ses flancs roux. À l’automne, elle se nourrit des pommes non récoltées dans les vergers. Dans les arbres, nous identifions le pinson des arbres, 3 verdiers d’Europe, la mésange bleue, la mésange charbonnière, de nombreux merles noirs, 2 corneilles noires.
Tourterelle turque
En arrivant sur la route de Chavoy bordée de grands arbres dont certains sont plus que centenaires, le discret grimpereau des jardins qui parcourt inlassablement les troncs et les branches à la recherche de proies animales se fait entendre, 2 geais des chênes crient et s’envolent nous montrant leur plumage bariolé.
En arrivant à l’étang de pêche de Fumeçon, l grand cormoran et 1 aigrette garzette s’envolent, 3 poules d’eau nagent en direction du petit îlot central, 2 buses variables « miaulent » et planent au-dessus du bois.
Après une petite pause, nous nous dirigeons vers le second étang qui se trouve à moins d’un kilomètre de là.
Les abords de ce plan d’eau ont beaucoup souffert de la tempête de décembre 1999, pour preuve les vieux têtards qui gisent à terre.
Grand cormoran au-dessus de l'étang
L’étang est désert, pas un oiseau en vue sur l’eau, par contre 4 mouettes rieuses et un goéland argenté sont posés non loin de là sur un pylône EDF moyenne tension : les oiseaux d’eau auraient-ils perdu la tête ?
Une troupe de 8 pigeons ramiers et 1 pigeon biset nous survolent à grande hauteur nous rappelant que le dimanche en cette saison est un jour de chasse.
En quittant ce lieu, nous entendons et observons un troglodyte mignon dans les fourrés de la zone humide et une jolie bergeronnette des ruisseaux nous survole. Ce passereau sédentaire mesure de 17 à 20 cm et se reconnaît bien à sa longue queue et à son ventre jaune, il vit au bord des ruisseaux et plans d’eaux douces.
Une troupe d’environ 200 vanneaux huppés passe au-dessus de nous en direction du nord-est, l’espèce n’est pas très nombreuse cet hiver car il n’y a pas encore eu de grand froid dans le nord de l’Europe.
Sur le chemin du retour, 2 grives draines passent au-dessus de nous en alarmant « dr’r’,r’,r’,r’,r ‘ », c’est la plus grande des grives de notre région puisqu’elle mesure de 26 à 29 cm ; elle apprécie beaucoup les baies de gui dont elle disperse les graines d’arbre en arbre.
Mouettes et goéland
Juste après, un roitelet triple bandeau, le plus petit oiseau d’Europe est identifié, exercice difficile pour cet oiseau qui bouge tout le temps.
Au cours de notre périple, 33 espèces d’oiseaux ont été vues ou entendues ce qui est remarquable à cette époque de l’année où les oiseaux sont peu loquaces.

Merci à Sébastien pour cette remarquable sortie automnale qui nous a permis de découvrir des chemins inconnus à seulement 5 km du centre ville d’Avranches, et pour son commentaire historique sur le moulin de Cavigny dont nous avons longé le beau bief un moment.



Prochaine sortie "en Avranchin" le dimanche 19 janvier 2014 à Saint-Martin des Champs pour une découverte de la vallée de la Bourdonnière récemment aménagée. Rendez-vous place de l'église à 9h30.

dimanche 17 novembre 2013

17 novembre 2013, Pontorson

Sortie du 17 Novembre 2013 au marais de Sougéal /35
26 participants

  A l’occasion du 13e salon Bio de Pontorson, nous avons proposé une sortie dans les marais de Sougéal/35. L’évènement ayant été annoncé par radio France Armorique, plusieurs «bretons» étaient présents.
Le stand du GONm au salon bio.

  Par une météo clémente, fraîche, avec un soleil timide nous avons effectué un petit parcours d’environ 1 km en bordure du marais aux abords de l’observatoire situé en contre bas du bourg de Sougéal /35.
Le niveau d’eau du marais est très bas avec seulement les canaux de drainage remplis et une mare au sud de la zone.
  A mon arrivée, je suis surpris par le peu d’oiseaux, ce qui contraste avec la période de migration prénuptiale, et ceux-ci sont concentrés aux abords de la mare. L’espèce la plus visible est sans conteste le cygne tuberculé, l’un des plus grands oiseaux d’Europe soit 1,5 m de longueur et plus de 2 m d’envergure. 6 individus sont présents 2 adultes et 4 juvéniles de l’année. C'est une espèce férale. l’espèce n’est heureusement pas très abondante dans le secteur car elle nuit par son agressivité à l’avifaune sauvage.
  A proximité, nous observons 2 hérons cendrés et 2 aigrettes garzettes : d’un blanc immaculé et surtout aux pieds jaunes, ce qui permet de la différencier facilement des autres hérons.
  4 grands cormorans sont posés non loin. Ce palmipède amateur de poisson fréquente aussi bien les eaux douces que le littoral, contrairement à son cousin le cormoran huppé.
  A coté de ces oiseaux noirs, une petite troupe bruyante de mouettes rieuses anime le marais de ses « rires » en attendant de rejoindre des milliers de congénères pour dormir dans la partie estuarienne de la baie du Mt St Michel.
  Aucun canard en vue, ni même un vanneau huppé probablement à cause de l’activité cynégétique pratiquée à cette saison.
  Seuls 3 courlis cendrés se nourrissent sur la prairie humide, non loin du Couesnon. Cet échassier de taille moyenne reconnaissable à son long bec (jusqu’à 15 cm) recourbé vers le bas et à son plumage brun est très méfiant et se tient toujours dans des milieux ouverts afin de ne pas se laisser surprendre par les prédateurs.
Cette vaste zone humide, située seulement à 15 km de la mer, est un maillon essentiel de cet ensemble naturel exceptionnel qu’est la Baie du Mt St Michel.
  Aux abords des habitations bordant le marais, un pipit farlouse au plumage marron très rayé se laisse longuement observer sur un fils électrique, en émettant son cri d’alarme « Sitt-itt ».
  Une fauvette à tête noire alarme dans un buisson sans se montrer, l’espèce est maintenant un hivernant régulier sur la côte et les marais littoraux où elle subsiste en se nourrissant de baies de gui.
  Un seul moineau domestique piaille. L’espèce se raréfie dans nos villes et campagnes. Espérons qu’il ne subira pas le même sort que son cousin le moineau friquet qui a pratiquement disparu de Normandie.
  Sur environ 700 m nous longeons une haie ancienne avec de nombreux arbres mais les passereaux y sont très discrets, un rouge gorge chante timidement ce sera le seul chant entendu au cours de notre balade d’une heure et demie. Au moins 3  roitelets se font entendre : des triples bandeaux probablement, car évidemment, nous n’avons pu les observer.
  Un peu plus loin nous entendons le discret pouillot véloce.
  Arrivés à l’observatoire nous pouvons identifier sur le marais des choucas des tours, des corbeaux freux et des corneilles noires.
  Autres espèces vues ou entendues : geai des chênes, pie bavarde

  Au cours de cette sortie 19 espèces d’oiseaux ont été vues ou entendues.







dimanche 13 octobre 2013

La Haye Pesnel, dimanche 13 octobre 2013

Visite d'un refuge de nature

Lecture de paysage avec Carl

    La visite du refuge de nature (en convention avec le Groupe Ornithologique Normand) nous a permis de comprendre les divers aménagements que Carl et sa compagne installent progressivement depuis 2007.
Les 17 participants ont arpenté les 3 hectares du refuge qui comprend plusieurs zones différentes : le verger, les pâtures, la zone boisée, les haies bocagères, la zone humide et la prairie de fauche tardive. Carl est intarissable sur le sujet, et grâce à lui nous comprenons le cheminement des réflexions qui aboutissent aux décisions de gestion.
Le verger pâturé


Rougegorge
    Le verger, installé en hautes tiges dont beaucoup de variétés anciennes, est entretenu par un petit troupeau de moutons. Ceux-ci ont fait l'objet d'une recherche pour avoir des animaux pas trop gros, "manipulables", pas trop petits pour être vendables, assez solides pour éviter les maladies et pour mettre bas sans surveillance particulière. Le croisement ouessantin / cotentine s'avère répondre à ces critères. Des rougegorges chantent, s'assurant un territoire personnel pour l'hiver.

Buse

    Les pâtures dont les clôtures sont l'objet de soins fréquents permettent de changer de place le petit troupeau pour réduire les risques de parasitisme intestinal et pour gérer l'herbe avec précision. Nous avons vu la buse, elle vient souvent y chasser. Aujourd'hui, l'alouette lulu en migration, les grives mauvis les survolent.
Notre groupe, dans la jeune bande boisée

Nichoir à faucon
    La zone boisée est plantée depuis 2008 sur une longue bande à l'ouest du terrain. 800 arbres ont été plantés, parmi lesquels dominent le chêne et le châtaignier, auxquels s'ajoutent ceux déjà présents depuis longtemps. Cette partie du refuge a vu l'arrivée de nouveaux oiseaux, dont le bruant jaune qui est peu fréquent dans la Manche. Il profite là des nombreuses graines disponibles, car l'herbe n'est jamais fauchée. Le chevreuil apprécie le calme de l'endroit, une chevrette vient y mettre bas au printemps. Le refuge a été mis en réserve de chasse, mais il arrive que certains chasseurs franchissent les clôtures ... Le vieux châtaignier sert de perchoir à de nombreux oiseaux. Carl y a installé un nichoir à faucon crécerelle qui n'est pas encore utilisé. Un faucon crécerelle est d'ailleurs vu ce matin.

    Les haies bocagères, autour du terrain, ne subissent qu'une taille par an. Le bouc aux splendides cornes (race "chèvre des fossés") est parfois utilisé pour les contenir, mais son travail n'est pas sélectif ! La haie abrite le discret bouvreuil que nous n'avons pas vu, les pouillots véloces (quelques chants), les pinsons, les merles noirs, le verdier, la mésange bleue et la mésange charbonnière.

Dans la zone humide, on protège contre le chevreuil
    La zone humide est située dans un vallon au fond duquel coule un ruisseau. Des ronciers demandent à être maîtrisés, la tondeuse autoportée les contient. Dès que des clôtures de qualité seront installées, des chèvres viendront réduire une partie de la végétation.

    Nous terminons notre visite par la prairie de fauche tardive, dans laquelle les achillées fleurissent encore. Cette zone n'est entretenue qu'une fois par an, en été, ce qui permet à une flore variée de se développer : plantain, achillée, petite oseille ... Mais le développement des fougères aigles et des chardons pose problème, Carl envisage une rotation de cette zone. Les insectes, dont des papillons, y sont nombreux aux beaux jours.

    Si le principal objectif de notre visite était de comprendre les aménagements améliorant la biodiversité, nous avons aussi rencontré des oiseaux. En plus de ceux déjà cités, nous avons vu la corneille, l'étourneau, le troglodyte qui niche tous les ans sous la table du jardin, le pic  épeiche, le pipit farlouse en migration, la pie, le moineau domestique, le verdier, la grive musicienne, l'accenteur, le geai, le corbeau freux et le pigeon ramier. Soit 23 espèces.

Thierry Grandguillot



Depuis 2008, le refuge est suivi très régulièrement par Jean Collette, voici un aperçu de ce qui est observé :
Liste des espèces :
(agrandir pour mieux lire ...)
La liste des 76 espèces notées au moins une fois comprend à la fois des oiseaux vus ou entendus uniquement en vol ou sur les parcelles extérieures (23 espèces) et celles qui sont vues ou entendues sur le refuge lui-même (53 espèces).
Si la durée de chaque relevé est en moyenne d’une heure, les 65 relevés correspondent à 65 heures, soit environ 8% de la durée diurne potentielle d’activité des espèces concernées par les relevés : en réalité, on ne note qu’une petite partie des observations potentielles ; par exemple certaines espèces ont un rythme d’activité décalé par rapport au passage, elles peuvent être actives très tôt (rouge-gorge, merle) ou plus tard. En matinée (les granivores au sens large). Ainsi, les linottes toujours notées en vol ou à l’extérieur ont probablement échappé aux décomptes sur site.
La somme des contacts par espèce donne un indice d’abondance relatif au temps passé. Il ne faudrait normalement pas comparer les espèces entre elles avec ce simple calcul qui est faux d’un point de vue scientifique ! Les premières espèces sont cependant celles qui sont actuellement les plus courantes en bocage normand. Une remarque cependant : le moineau domestique bien représenté marque ici la présence de l’homme. Cette espèce très anthropophile est absente du bocage pur loin des fermes. Le moineau domestique est actuellement en déclin partout en Europe, en particulier des zones urbaines modernes (voir le dernier décompte des oiseaux de la vieille ville d’Avranches.)
Quelques espèces sont notables si l’on se réfère à la liste rouge des espèces menacées de Normandie : le bouvreuil pivoine, le bruant jaune, la grive draine (et la linotte mélodieuse dans l’environnement proche) figurent sur cette liste aussi bien en tant que nicheurs qu’hivernants. La présence de buissons et pas seulement d’arbres favorise ces espèces des stades pionniers du boisement. Le secteur en cours de reboisement est probablement très attractif. Le vallon boisé et buissonneux en déprise est particulièrement intéressant : les tarins (sur les aulnes), les roitelets à triple bandeau sont ici chez eux. L’observation de la bouscarle de Cetti dans les ronciers fut une surprise, preuve que les migrateurs circulent aussi dans des secteurs inattendus.
Les goélands et mouettes circulent fréquemment en vol, utilisant l’axe de la vallée du Thar, se posant sur les parcelles labourées extérieures. La parcelle en culture située immédiatement à l’est du refuge est un cas typique d’habitat recherché par l’alouette lulu en hivernage (chaumes, pente sud, ligne électrique !)
Jean Collette



Prochain rendez-vous le dimanche 17 novembre au salon bio de Pontorson où nous tiendrons un stand, sortie à 14h30.


Le bouc aux longues cornes ...


dimanche 15 septembre 2013

Dimanche 15 septembre 2013, la Roche Torin


Dimanche 15 septembre 2013

La Roche Torin


Vanneau en vol
  Nous sommes 15 participants à explorer les herbus et l'estuaire des fleuves Sée et Sélune. La mer est loin, en ce jour d'ouverture de la chasse les vanneaux restent sur les grandes zones bien dégagées.

Vanneaux :

observer que l'éclairage

semble modifier les couleurs.
  Sur les vases découvertes, de nombreuses corneilles noires explorent tout ce qui peut se manger, les goélands se reposent. On observe les goélands argentés, goélands cendrés, goélands bruns et goélands marins. Des courlis cendrés montrent leur silhouette au loin. Des tadornes sont vus, ce sont des jeunes car les adultes sont encore sur les lieux de mue de juillet à septembre dans la mer des Wadden (Pays-Bas, Allemagne). Des hérons cendrés, toujours calmes, sont visibles à plusieurs endroits, quelques-uns se regroupent en fin de matinée à l'abri du vent au pied d'une microfalaise près de Saint-Léonard. A plusieurs reprises, un balbuzard pêcheur passe, assez loin de nous. Il vient peut-être d'Ecosse et repartira dans quelques jours vers l'Afrique. En vol, une petite troupe de sarcelles d'hiver file rapidement.
Héron cendré

Les sarcelles
  Les rivières attirent des grands cormorans dont l'un a bien du mal à avaler son poisson, des mouettes rieuses. 3 barges rousses déjà en plumage internuptial s'approchent en sondant la vase. 5 grands gravelots se posent assez près de nous, un chevalier gambette crie « tiu tu tu ». Des bécasseaux variables, nerveux, passent. Toute la matinée, de très nombreuses hirondelles rustiques chassent au-dessus de l'eau ou sur les herbus, elles sont probablement en migration, même si nous ne décelons pas de mouvement vers le sud. Point d'orgue de notre sortie, une spatule vient se poser dans la rivière et pêche longuement. C'est une jeune, car la pointe des rémiges (les grandes plumes des ailes) est noire. Un martin pêcheur est vu juste avant de rejoindre les voitures.
Un traquet motteux
La spatule

  Sur les herbus, les oiseaux se font plus discrets. Les linottes mélodieuses nous survolent en criant. Un faucon crécerelle fait le « vol du Saint Esprit », il se fait pourchasser par une corneille. Quelques pipits farlouses et une bergeronnette grise crient. Sur l'herbu de Vains, nous apercevons un faucon pèlerin : la tête très foncée contraste avec le ventre gris clair. Une buse variable est posée non loin de lui sur un piquet de clôture. Mais c'est bien loin, la lunette est indispensable ! Le traquet motteux est rencontré trois fois, dont une fois perché sur un arbre, ce qui n'est pas habituel. Il est en migration postnuptiale, et s'arrête dans ces zones d'herbe rase. Il niche souvent en bord de mer, dans des terriers de lapin, ou en montagne, où il retrouve les mêmes pelouses rases.
Cormoran en cuisine

  Quelques autres oiseaux liés aux bâtiments ou au bocage sont aussi observés : pigeon ramier, verdier d'Europe, moineau domestique, pinson des arbres, ou une grosse dizaine de tourterelles turques près d'une ferme.
Observation du traquet

  Une belle matinée (32 espèces tout de même!), un peu dérangée par des décollages de parapentes à moteur tout près de nous, mais ponctuée d'observations très sympathiques !
Prochaine sortie le dimanche 13 octobre, 9h30 place de la mairie à la Haye Pesnel. Covoiturage possible à 9h au jardin des plantes d'Avranches.
Thierry Grandguillot

Aigrette garzette aux pieds jaunes
La spatule pêche, le bec ouvert,

les goélands marins partagent un poisson,

le grand cormoran s'approche, intéressé.

Une mouette rieuse très peu farouche.

Au décollage, cet oiseau est très bruyant !

La spatule se pose.

c'est une jeune, on aperçoit

du noir à la pointe des ailes.
Les barges rousses

mardi 6 août 2013

Tombelaine dimanche 4 août 2013

A la découverte de l’îlot de Tombelaine


Héron cendré
Sortie organisée dans le cadre de l’année des réserves du GONm

16 personnes venues de basse Normandie se sont retrouvées au Bec d’ANDAINE à Genêts à 11 h pour cette expédition en Baie du Mt Saint Michel.
Après la traversée du Lerre un héron cendré en vol vers le nord ouest est observé.
Au terme d’une heure de marche, nous arrivons à Tombelaine où nous commençons par la pause déjeuner car il est déjà 12h15.
Barge à queue noire

La période de reproduction est maintenant terminée et l’îlot est ouvert au public depuis 4 jours.
la barge en vol
Cette année la saison de reproduction a été catastrophique à cause de la présence d’au moins un renard pendant tout le printemps, des dizaines de goélands ont été retrouvés morts
et la reproduction a été nulle pour toutes les espèces nichant au sol (goélands, tadorne de Belon et colvert) même le faucon pèlerin a abandonné le site début mai, seuls l’aigrette garzette et le héron gardeboeuf ont niché normalement..
L’ilot est anormalement silencieux pour un début août, les goélands l’ayant
totalement déserté après avoir abandonné les nids.
Peu d’observations sur le site :
Notre groupe
1 goéland brun en vol, 1 accenteur mouchet, 2 pigeons ramiers, 1 fauvette à tête noire chantant discrètement à deux reprises, 1 faucon crécerelle faisant le saint esprit et 4 chevaliers guignettes dans rochers à la base de l’ilot.
Cette espèce nous rappelle que la période de reproduction est terminée pour la plupart des espèces nichant dans le nord de l’Europe et que la migration postnuptiale est commencée.

Aux abords :
Aigrette garzette
quelques aigrettes garzettes se nourrissent dans une filante à la pointe ouest, 1 barge à queue noire en plumage nuptial sur la vasière à l’est de la réserve, un huitrier-pie, 9 tadornes de Belon en vol à l’ouest, probablement des jeunes de l’année car les adultes ont quitté nos côtes pour muer aux abords de la mer des Waddens.
Sur les grèves les laridés sont nombreux (goélands argenté et marin, mouettes rieuses), quelques grands
cormorans sont posés.

Ce bref séjour de 3 heures a permis aux participants de découvrir cet ilot de 4 hectares réserve du GONm depuis 1986, mais pour beaucoup ce site est inconnu car difficile d’accès et fermé du 15 mars au 31 juillet de chaque année.
Cette journée a été l’occasion pour certains de découvrir la Baie du Mt St Michel avec ses bancs de sable, ses hogues, ses vasières, un lieu extraordinaire où il fortement déconseillé de s’aventurer seul..

Le retour ...
Texte Luc Loison, photos Claude Ruault







mardi 23 juillet 2013

Bellefontaine, le mardi 23 juillet 2013

Quelques notes suite à la visite du 23 juillet 2013 à la Fermette de Bellefontaine
Le chemin d’accès est au contact de deux mondes : celui de la « forêt », ici un bois de pente qui marque un espace probablement jamais cultivé vu le relief, et celui de l’espace agricole.
La bruyère cendrée de la lisière forestière
La lisière du bois est marquée par la présence de quelques plantes caractéristiques : la callune, la bruyère cendrée, la myrtille, l’épervière piloselle... Le hêtre constitue l’essentiel des arbres (6 sur 7 en lisière par exemple). Cette essence est bien adaptée au climat humide du Mortainais. La Fermette est à 275 m d’altitude ; au sud, la colline culmine à 280 m ; « en bas », la Sée coule à 75 m à Chérencé-le-Roussel.
Côté bocage, la parcelle en culture de céréale rappelle que jusqu’au milieu du 19e siècle, 80% des terres agricoles normandes étaient labourées ! Ce n’est qu’ensuite que le lait et la prairie ont imposé leur image verte de la Normandie... De même, deux des haies actuelles sont récentes : elles n’existent pas sur le cadastre napoléonien au début du 19e siècle. Sur la lisière du chemin, quelques plantes sauvages
Les parcelles cultivées du bocage ancien
marquent l’espace de la prairie naturelle : la centaurée (proche du coquelicot), le lotier ; elles ont en commun d’être attractives pour les bourdons, les abeilles, les papillons...
À cette heure de la journée, les insectes butineurs sont dans les « sapins » : pas de fleurs, mais probablement déjà beaucoup de miellat : des pucerons excrètent un liquide sucré qui est léché par les insectes, dont les abeilles qui vont en faire une sorte de miel très parfumé. Quelques cris discrets de roitelet huppé rappellent que cette espèce est fortement liée aux résineux. Ailleurs dans le bois, une famille de grimpereau des jardins vient de sortir du nid. Le pinson des arbres, la fauvette à tête noire, le pouillot véloce, le pigeon ramier et les hirondelles rustiques (et la buse en vol) sont les seuls oiseaux à se manifester vu la date avancée en saison.
L'étui du cigarier du bouleau
Un vulcain se pose sur le chemin. Ce sont peut-être des chenilles de cette espèce de papillon qui se développent sur un petit massif d’orties bien éclairées ; ou de petite tortue, ou de paon du jour : tous ces papillons pondent sur les orties... ce qui est mieux admis que les piérides qui cherchent les choux locaux (cultivés...) Un autre insecte, minuscule, marque la visite : 3 mm pour le « cigarier du bouleau », du groupe des charançons. La femelle découpe et plie la feuille du bouleau (ou du noisetier) pour en faire un étui en cône où elle pond. Encore faut-il mordre juste ce qu’il faut la nervure centrale pour que l’étui pende et fane sans se détacher trop vite de l’arbre... Rapporté à la taille de l’insecte, c’est comme si un homme roulait un tapis de 45 m de large !
Une pensée émue pour le travail que représente l’entretien des bandes de légumes à « défendre » contre la concurrence des plantes adventices, les « mauvaises herbes » (renouées, chénopode, spergulaire...) ; mais aussi le souvenir de la richesse potentielle de ces mauvaises herbes porteuses de graines dès la fin d’été. Ces graines étaient la source de survie des oiseaux granivores au cours de l’hiver à l’époque où les chaumes existaient encore. Linottes, verdiers, bruants, pinsons, alouettes étaient tributaires de ces pratiques culturales. Actuellement, plusieurs de ces espèces sont inscrites sur la liste rouge des espèces menacées en Europe ! Les cultures d’hiver ont anéanti les chaumes.
Entre bois et bocage
Un sorbier des oiseleurs, une aubépine poussent au pied du piquet de clôture ; pas par hasard, ce sont les oiseaux qui ont déposé des crottes contenant les graines de ces plantes. L’accord est répandu dans la nature : je te donne à manger (la pulpe du fruit), tu sèmes mes graines. Le lierre est un exemple connu : il suffit d’observer les piquets de clôture porteurs de lierre après quelques années. Il y a aussi les transporteurs « petite tête » : le geai perd assez souvent des glands quand il est posé sur la clôture : un futur chêne !
Elément traditionnel du bocage du Mortainais, la barrière à écharpe est ici représentée par deux exemplaires. Le talon est typiquement découpé avec fantaisie, souvent avec art dans les cas les plus représentatifs. Ces derniers témoins mériteraient attention et protection, au moins une mise à l’abri de la destruction en attendant une mise en valeur muséographique. 

© J. COLLETTE/GONm- 23/07/2013

dimanche 16 juin 2013

Servon, le dimanche 16 juin 2013

hirondelle de fenêtre

A LA RECHERCHE DU LORIOT D EUROPE

  Nous sommes 18 à la sortie d'aujourd'hui. Le point de rendez-vous était à Tanis, et en attendant les derniers, nous avons pu observer une hirondelle de fenêtre qui revient toutes les 5 mn ajouter une boulette de boue pour construire son nid (photo). Il nous est facile de voir quel travail a été effectué ce matin, car la boue, à l'ombre, n'est pas sèche.
Cette espèce insectivore, visiteuse d’été, est reconnaissable à son croupion blanc, elle construit son nid à l’extérieur des bâtiments (coins de fenêtre ou de porte ou contre un chevron porteur de toiture) au moyen de boulettes de boue voire de bouse ce qui la différencie de sa cousine l’hirondelle rustique qui niche à l’intérieur des bâtiments.
Dans un nid d'hirondelle terminé, un couple de moineaux domestiques s'est installé (photo). Le sujet de discussion entre M. et Mme moineau glissant sur le terrain politique, un léger désaccord semble apparu (photo). Toujours dans le bourg de Tanis, des hirondelles rustiques, des martinets et des étourneaux.
Squat de moineaux
Débat politique.


Paulo et Marie-Madeleine nous guident ensuite vers une zone de campagne un peu humide à la Lieutière sur la commune de
Servon, nous promettant des loriots. Enfin, il n'y en avait pas de visible il y a deux jours, mais le milieu s'y prête ...
Dès notre arrivée, nous entendons un « di-de-lio », sifflement fluté puissant et mélodieux le chant du loriot d’Europe.
Cet oiseau dont le mâle est de couleur jaune et noir, fait penser à un oiseau exotique mais son observation est difficile car il vit à la cime des arbres dans les bois ou  les peupleraies. Visiteur d’été, il arrive chez nous fin avril début mai et repart discrètement dans le courant du mois d’août. Dans le sud manche, il est présent dans la vallée du Couesnon, au bois Dardennes et aux falaises de Carolles.
Nous partons vers la peupleraie. Le chant se fait plus net, quelques cris sont entendus. Un second territoire est repéré un peu plus loin. Après avoir patienté quelques minutes, un loriot sort un instant des frondaisons pour voir qui siffle "comme un loriot", puis deux loriots et probablement un troisième sortent du bosquet et partent. Certains d'entre nous ont même assez bien vu la belle couleur jaune du mâle.
Notre groupe et une peupleraie.

Après l’identification du loriot, nous entendons une autre espèce visiteuse d’été, elle aussi très discrète et méconnue, la tourterelle des bois au chant sourd et doux : turrrrrr-turrrrr qui niche dans les bosquets et les landes tranquilles.
Au détour d’une prairie, nous surprenons un héron cendré et entendons le tadorne de Belon, canard marin nichant aussi dans les marais périphériques de la Baie du Mt Michel.
A cette saison, les oiseaux chantent beaucoup moins qu’au début du printemps, ils sont très occupés par l’élevage des nichées ainsi nous observons une famille de mésanges bleue et une autre de mésanges à longue queue.
Dans ce bocage, nous entendons aussi un autre visiteur d’été très discret, le gobemouche gris que nous observons brièvement à 2 reprises. Il se perche sur une branche, un poteau ou tout autre endroit bien dégagé et « gobe » d’un vol rapide les insectes qui passent à sa portée.
Le marais avec ses nombreuses haies est fréquenté par de nombreux passereaux parmi lesquels : fauvette à tête noire ; pinson des arbres ; pic vert ; pouillot véloce ; troglodyte mignon ; merle noir ; coucou ; corneille noirepigeon ramier ; grive musicienne ; buse variable, postée sur un piquet dans un champ voisin ; geai des chênes ; mouette rieuse (le retour des mouettes depuis leurs sites de nidification est proche) ; accenteur mouchet (un seul chant car il chante et niche bien plus tôt en saison) ; canard colvert. Soit 27 espèces différentes. Cette diversité est d'autant plus remarquable que nous n'avons fait qu'un court aller-et-retour d'à peine 1 km. A très petite vitesse ... Nous n'avons pas battu les records de distance aujourd'hui. Les amateurs de randonnées devront se rattraper dans l'après-midi ! Le milieu varié a conservé des haies comprenant des arbres âgés.
Merci, à Paulo qui nous à fait découvrir un endroit d’une grande richesse ornithologique

 Pour agrandir les photos, cliquez sur elles.
Buse variable à l'affut.
    Luc Loison et Thierry Grandguillot

Prochaines sorties :
Un bocage à l'ancienne, mardi 23 juillet, 14h à Bellefontaine, rdv à la Cour du Haut (la Fermette)
Pour la sortie à Tombelaine le 4 août, réservez auprès de Luc Loison au 02 33 58 11 78

mercredi 5 juin 2013

Moulines le 2 juin 2013

Curieux de nature (CIVAM)
Quelques notes après la visite du 2 juin 2013
à Moulines (10h15-12h)
Le stand du GONm tenu par Sébastien Crase,
François Le Goff, Evelyne Bouhallier
et Claude Legras (absent sur la photo).
La première visite, le matin, a rassemblé 11 participants. Le chemin boisé puis le sous-bois offrent des habitats parfaits pour les espèces du bocage : elles ont en commun d’utiliser les arbres et buissons soit pour chasser, soit pour chanter, soit pour y cacher leur nid. Chaque espèce a ses exigences : chanter haut (par exemple le pinson des arbres, le pouillot véloce que nous avons repérés), nicher bas (le pouillot véloce qui alerte pour « faire taire » sa nichée fraichement sortie du nid derrière le talus) ou haut (le nid de corneille noire). Un même endroit est utilisé différemment : la fauvette à tête noire chante et chasse plutôt dans la couche éclairée des feuilles hautes de la lisère ; inversement, le merle noir et le rouge-gorge familier sont de vrais oiseaux de l’humus et chassent au sol dans la couche de feuilles mortes. Enfin, les chasseurs aériens tels que le martinet noir ne se posent jamais à terre.
La grande richesse d’un bocage, ce sont ses haies et la qualité de leur boisement ; en particulier, l’âge des arbres est un détail capital pour expliquer la présence de certaines espèces qui sont liées au bois mort, que ce soit celui des branches mortes ou celui du cœur du tronc dans les cas les plus âgés. Des oiseaux spécialisés y chassent les larves et insectes qui ont besoin du bois mort pour se développer. Les nombreuses cavités creusées par le pic épeiche sont typiques. Certaines de ces « loges » servent à sa reproduction, les jeunes sont élevés dans ces cavités. Sur des souches âgées, « pourries », les pics creusent et arrachent des copeaux pour accéder aux proies du bois mort. Dans le chemin, le pic noir (un nouveau venu en Normandie depuis les années 1970) a arraché de gros copeaux à un vieux tronc. Nous avons aussi entendu le pic vert crier en lisière : cet amateur de fourmis n’est pas vraiment un pic forestier. Il est maintenant plus commun sur les pelouses de faubourgs qu’en bocage où la disparition des talus détruit aussi les fourmilières.
Les points d'écoute
(cliquer pour agrandir)
La saison est remarquable, beaucoup d’espèces sont occupées par la reproduction. Les chanteurs marquent leur territoire (seuls les mâles chantent) : les postes de chant souvent élevés sont en fait des « bornes » délimitant le territoire du couple, espace défendu contre les autres mâles de l’espèce. Certains ont des jeunes ou des nids occupés. Le rouge-gorge pousse un cri aigu qui avertit les jeunes au nid et les « paralyse », limitant ainsi les risques de découverte par les prédateurs. D’autres chanteurs sont notés : le bruant zizi, la grive musicienne (qui répète plusieurs fois le même motif), la mésange bleue, la grive draine... En vol, la buse variable et le geai des chênes restent silencieux.
Quelques autres observations : empreintes du blaireau, noisette fendue de l’écureuil, empreinte du lièvre, empreintes du ragondin au ruisseau. Excrément de Mustélidé (genre fouine) sur le chemin, caractéristique d’un mangeur de fruits du lierre vu la grande quantité de graines.
J Collette/GONm




Moulines, Curieux de nature (CIVAM - 2 juin 2013)
CR de la visite « oiseaux » de l’après-midi axée sur la ferme

Nous étions 15 à la sortie de l'après-midi. Comme vous avez pu le constater, les oiseaux sont peu actifs l’après midi ou plus exactement, il y a beaucoup moins de chanteurs. Du coup, nous n’avons pas seulement parlé des oiseaux...
Sur la route, les bermes fleuries sont l’occasion de rappeler que les sols agricoles actuels, trop riches, favorisent les graminées souvent dominantes, au détriment des « plantes à fleurs » (les Dicotylédones pour les botanistes - mais les graminées ont aussi des fleurs, non colorées -) L’observation des graminées devenant brusquement majoritaires à la sortie d’un champ montre comment la seule exportation à partir du champ
Dans le verger haute tige
(Photo Hervé Pichon)
cultivé (ruissellement d’éléments minéraux, lisier, fumier...) modifie immédiatement la flore. On peut dire que le bord de route est devenu le seul espace « sauvage » de notre environnement bocager, le dernier espace de reproduction, d’alimentation de nombreuses espèces animales, en particulier les insectes : les bourdons, les papillons ne trouvent que là l’éventail constamment renouvelé des possibilités de butinage. Sauf que l’entretien mécanisé des bermes et talus détruit chaque année un peu plus chenilles, larves diverses, nids de bourdons, etc. Il y aurait beaucoup à réfléchir sur ces techniques d’éparage.
Ce jour, la fleur la plus répandue sur la berme est la génotte, petite fleur blanche de la famille des carottes, la « noisette de terre » des anciens. Sur le talus, autour des très vieilles souches, le genêt apparaît sur une clairière (il est à sa place, nous rappelant le contexte des landes des taillis si communes encore au 19 e siècle). Un pied de « palme » (le laurier cerisier des parcs et jardins), échappé ici, illustre bien la question maintenant évidente des êtres vivants introduits et devenant parfois si envahissants (les plantes invasives, mais aussi les animaux, le ragondin par exemple ; une autre forme de la mondialisation...)
Sur la petite route, quelques oiseaux se manifestent : deux pinsons des arbres se répondent ; ce sont deux mâles (seuls les mâles chantent) posés sur des arbres élevés de leur territoire servant de « bornes » aux limites du territoire qu’ils défendent contre leurs voisins de la même espèce. Ce comportement territorial n’existe plus quand la saison de reproduction est terminée. Il permet de compter les mâles de chaque espèce et de calculer approximativement le nombre de couples nicheurs d’une espèce pour une surface donnée.
Si le pinson des arbres est une espèce typique du bocage boisé, le bruant jaune (malheureusement il s’est contenté de pousser des cris d’alerte) est ici plutôt le signe de la dégradation du maillage bocager. Le matin, pour 10 points d’écoute espacés sur le territoire de la commune de Moulines à partir de 5h50, 6 chanteurs sont notés, ce qui illustre bien le caractère de mutation du bocage actuel. Ce bruant est initialement un oiseau des landes et des paysages ouverts à buissons bas et discontinus, pauvres en arbres. Le territoire de celui qui nous a tourné autour (en fonction des perchoirs bornes de son territoire) est marqué par les barbelés de la route, des ronciers épars et des haies discontinues.
La prairie ray-grass/trèfle est, au moment où nous la traversons, peu attractive pour la faune sauvage (le trèfle n’est pas fleuri). Le contact entre les deux parcelles forme un corridor de plantes à fleurs original. Cet espace moins soumis aux pratiques culturales a conservé en partie un aspect de « prairie maigre à l’ancienne »
Deux haies successives sont intéressantes pour leurs qualités respectives : le tronçon de jeune haie d’une quinzaine d’années comparé au suivant, vieux talus boisé, rappelle que le facteur temps est capital dans l’analyse de la « nature ». Il faudra encore quelques décennies pour que la jeune plantation rivalise avec sa voisine, en particulier pour toute la faune qui a besoin du vieux bois pour habiter la haie. Cependant la jeune haie est déjà au stade arbustif qui plait à certaines espèces moins regardantes, le pinson par exemple. Outre le vieux bois, la caractéristique remarquable d’une vieille haie, c’est sa richesse en essences, c’est à dire que si la jeune haie comprend 6 ou 10 essences (toutes plantées) au maximum, quelques plantes supplémentaires sont présentes dans la vieille haie : ici, le prunellier, le fusain d’Europe, le lierre, etc. Ces plantes ajoutées offrent des possibilités d’installation supplémentaires pour les oiseaux : sites de nid, mais surtout des fruits sauvages recherchés selon les saisons. Il est à noter que la plupart de ces essences supplémentaires sont semées par les oiseaux qui dispersent les graines contenues leurs excréments.
Deux merles noirs se nourrissent à terre : cet oiseau initialement originaire des forêts a conservé sa technique de chasse dans les feuilles de la litière pour chercher ses proies sur la prairie pâturée (un vieux gazon a le même attrait en ville.)


Le nid de mésange bleue dans une cavité de pommier:
le couple nourrit (à grande vitesse!)
en permanence malgré notre présence
sous le pommier. (Photo Hervé Pichon)
Le gobemouche gris chante perché sur l’antenne. C’est un migrateur de retour tardif en Normandie vu son régime alimentaire : uniquement des insectes volants capturés en vol, d’où son nom ! L’image la plus traditionnelle de chasse de cet oiseau, c’est de le voir perché sur les basses branches des pommiers (haute tige) un peu sèches après le broutage « égalisateur » par les bovins. Depuis ces perchoirs, il capture les insectes qui volent sous les pommiers et revient souvent se percher sur les mêmes branches. L’autre chasseur aérien bien connu que nous avons vu, c’est l’hirondelle rustique (autrefois hirondelle de cheminée, où elle collait son nid en entrant par dessus !) Une étude a montré le lien fort qui unit cet oiseau aux bovins, en particulier à cause des insectes variés qui accompagnent les vaches dans les herbages. Par contre, le nid est toujours collé dans les bâtiments traditionnels, plutôt sombres, jamais dans les stabulations modernes. (Si vous avez connaissance de tels cas, c’est intéressant à signaler)
Une dernière observation remarquable (bien que banale), c’est celle du nid de mésange bleue installé dans une cavité de branche de pommier : les deux adultes nourrissent à un rythme soutenu, apportant essentiellement des chenilles aux poussins que l’on entend piailler à chaque passage des adultes. Les mésanges sont d’infatigables prédateurs de chenilles du pommier, ce qui explique que les producteurs de fruits en verger basse tige installent des nichoirs à mésanges dans leurs parcelles. Le verger haute tige traditionnel est un habitat recherché par de nombreux passereaux, en particulier ceux qui nichent dans des cavités du tronc ou des branches. La mésange nonnette, le rouge-queue à front blanc, le pic épeichette sont des oiseaux devenant rares en bocage, et qui conservent cependant des populations attachées au verger haute tige là où la production cidricole a maintenu des cahiers des charges de production attentifs au lien au terroir, y compris la biodiversité.
En buvant du cidre (normand et si possible de haute tige, et là il faut souvent faire l’éducation du serveur au restaurant...), nous encourageons nos producteurs à entretenir durablement leur verger et la vie sauvage associée.
Jean Collette/Groupe ornithologique normand/3-06-2013

A visiter : le site  du civam de  Basse-Normandie : http://civambassenormandie.org/?page_id=10
Le site du Groupe Ornithologique Normand (GONm) :  http://www.gonm.org/