dimanche 16 septembre 2018

Le Val Saint Père

SORTIE SUR LES HERBUS DU VAL SAINT PERE LE 16/09/2018

Mouette rieuse, aigrette garzette, corneille noire.

    Après la trêve estivale nous étions 10 pour la reprise de nos sorties mensuelles en Avranchin.
Au village de Bouillé, les herbus s’étendent maintenant sur une grande surface et ils sont rarement recouverts par la mer tant le niveau du sol s’est élevé suite aux apports réguliers de sédiments par les marées.

Une petite zone n'a pas été fauchée cette année.
    Il faut maintenant des coefficients au minimum de 115 ou bien des gros coups de vents pour qu’ils soient recouverts. Cet atterrissement se traduit par l’envahissement du chiendent maritime qui est maintenant fauché chaque année par les agriculteurs riverains pour faire du fourrage. Cette évolution n’est pas sans conséquence sur la biodiversité de ce milieu qui servait de refuge à plusieurs espèces d’oiseaux tels que l’alouette des champs, le pipit farlouse et la bergeronnette flavéole. Ces espèces sont maintenant en nette diminution sur cette zone.

    Au cours de notre sortie plusieurs espèces de rapaces ont été observées parmi lesquelles au moins 6 buses variables, 2 faucons crécerelles et 1 balbuzard pêcheur. Ces derniers fréquentent principalement les herbus de Marcey les Grèves et Vains car ceux-ci sont délimités par de nombreuses clôtures dont les piquets servent de perchoirs pour guetter des proies ou tout simplement se reposer.

    Le balbuzard pêcheur a été observé assez loin sur un poteau vers le sud-ouest en direction de Huisnes sur Mer. D’une longueur de 52 à 60 cm et d’une envergure de 1,5 à 1,60 m, il est spécialisé dans la capture du poisson, il est régulièrement observé chez nous au cours des mois d’août et septembre en route vers ses quartiers d’hiver africain.

Cette buse mue : les plumes manquantes sont symétriques.
    Le mois de septembre est marqué par la migration des passereaux, ainsi au cours de la matinée nous avons vu passer quelques dizaines d’hirondelles rustiques et quelques hirondelles de fenêtre. Ces espèces insectivores se reproduisent dans une grande partie de l’Europe et hivernent en Afrique.

Grand cormoran
    Autre migrateur observé : le traquet motteux, facile à reconnaître car il fréquente les milieux ouverts et son croupion blanc est très visible en vol. Autrefois ce traquet nichait dans nos contrées mais ce n’est plus le cas actuellement.
Le goéland cendré est le second à droite.

    Au bord de la Sée, dont l’estuaire se réduit de plus en plus, une cinquantaine de mouettes rieuses et quelques goélands cendrés stationnent. Un chevalier gambette a été entendu : « tchui-hu » puissant sifflement, tandis que son cousin le guignette plus petit a été observé traversant d’un vol rasant le fleuve.

    Sur l’eau, 3 canards se sont posés, leur petite taille fait aussitôt penser à des sarcelles, mais il faut un examen approfondi pour identifier la sarcelle d’été, visiteuse d’été peu commune dans le secteur. D’une taille de 37 à 47 cm, les femelles et les juvéniles se reconnaissent à l’absence de miroir vert sur l’aile contrairement à sa cousine la sarcelle d’hiver.

    Au cours de la matinée un grand cormoran nous a survolé en direction de la baie du Mt St Michel, alors que 9 goélands argentés juvéniles quittent la baie pour aller se nourrir au centre d’enfouissement des déchets d’Isigny le Buat distant d’une quinzaine de kilomètres. Quelle évolution pour ces oiseaux marins !

Les nombreux chardons témoignent de l'atterrissement.
    Sur les herbus, les espèces sédentaires sont bien discrètes, quelques alouettes des champs, pipits farlouses mais hélas ces espèces sont en grande diminution dans la zone. Près d’une filante aux bords non fauchés, 3 cisticoles des joncs sont présentes. Cette petite fauvette d’origine méditerranéenne mesure 10/11 cm, son plumage brun sableux fortement rayé n’est pas facile à voir mais souvent elle se repère à ses cris « tchipp » émis régulièrement. Lors de l’épisode neigeux de mars 2013 elle avait été anéantie.

Derrière la buse, les gardeboeufs.
    Sur l’herbu de Vains, de l’autre côté de la Sée, nous avons observés 3 hérons gardeboeufs autour de bovins ainsi que 2 hérons cendrés.

Sarcelles d'été et buse.
    De retour au village de Bouillé, nous retrouvons les espèces communes : le rouge gorge, le pigeon ramier, la tourterelle turque qui sont les seuls chanteurs à cette saison, le moineau domestique, l’étourneau sansonnet, le pinson des arbres et le merle noir. Ce turdidé, normalement très commun, est en grande diminution dans le Sud-Manche à cause du virus « usutu » qui s’est propagé cet été, tuant un grand nombre d’oiseaux.

Au total, 29 espèces ont été vues ou entendues au cours de cette sortie :

    le corbeau freux
    le rouge-gorge familier
Hérons cendrés.

    le pigeon ramier
    le merle noir
    l’étourneau sansonnet
    la corneille noire
    le moineau domestique
    la tourterelle turque
    la mouette rieuse
    le pinson des arbres
    le pipit farlouse
    la buse variable
    l'aigrette garzette
    l'hirondelle rustique
    l’hirondelle de fenêtre
    le balbuzard pêcheur
    le hérons cendré
    le faucon crécerelle
    le goéland argenté
    le vanneau huppé (3 ou 4)
    le grand cormoran
    le héron gardeboeufs
    le traquets motteux
    la sarcelle d'été
    le chevalier gambette
    le goéland cendré
    le chevalier guignette
    la cisticole des joncs
    l'alouette des champs

Compte-rendu : Luc Loison
Liste établie par Sébastien Crase
Photos : Thierry Grandguillot


Prochains rendez-vous le 30/9 à St Hilaire du Harcouët,
le 3 octobre au foyer Bindel à Avranches à 20h30 pour le café ornitho,
et le 14 octobre au parcours santé d’Avranches.

L'aster maritime fleurit en fin d'été.