dimanche 23 mars 2014

Pontorson

Au départ de Pontorson (J-M Blanchet)

 

Dimanche 23 mars, Pontorson et les marais du Couësnon

Les canards pilets

Canards pilets en vol
  Comme chaque année, le Groupe Ornithologique Normand s'associe avec Vélocité d'Avranches pour une sortie commune. Nous avons prévu cette fois de faire le tour des marais du Couësnon en passant par Antrain. Notre petit groupe, formé de 20 cyclistes, emporte deux lunettes d'observation.

  Les marais de Sougéal sont un complément très utile au complexe écologique de la baie du Mont Saint Michel, car de nombreux oiseaux passent selon leurs besoin de la partie marine à la partie eau douce de cet ensemble. De plus, la gestion des eaux permet de conserver en fin d'hiver et pendant une partie du printemps une partie inondée sur une faible profondeur. C'est très profitable aux canards migrateurs qui trouvent ici de la nourriture (des plantes aquatiques, de l'herbe) et la sécurité, car l'horizon dégagé permet de repérer les éventuels dangers.
Canards siffleurs et grande aigrette

  La météo, dès le départ de Pontorson, nous impose des averses, du vent et des moments plus calmes : les giboulées de mars ... A vélo, c'est très gênant. Dès notre premier arrêt, nous nous réfugions dans le nouvel observatoire et nous profitons d'un moment de soleil pour observer des cygnes tuberculés, des grandes aigrettes qui sont beaucoup plus rares que les aigrettes garzettes observées l'an dernier, des tadornes qui fréquentent principalement la baie et 4 espèces de canards.

Un cygne tuberculé
  Le canard colvert, le plus courant habituellement, est largement surpassé en nombre par les canards migrateurs qui font une pause dans les marais de Sougéal. Le canard pilet est aujourd'hui le plus courant. On reconnaît le mâle à son long cou portant une fine bande blanche et à sa longue queue effilée. Sa femelle est brune, avec un cou et une queue légèrement plus courts. Le canard souchet a beaucoup de blanc au flanc, contrastant avec la tête et le cou verts, presque noirs. Son bec très large, en forme de spatule, lui permet de filtrer dans l'eau les petites plantes et animalcules aquatiques. Le canard siffleur présente une tête arrondie, brune, avec une raie dorée au sommet.

Foulque, cormoran (cliquer pour agrandir)
  Deux hirondelles rustiques passent plusieurs fois devant nous. Au tout début du printemps, elles fréquentent les zones humides car c'est là qu'elles trouvent les premiers insectes volants qui sont leur nourriture exclusive.
Deux hérons cendrés

  Nous reprenons les vélos sous une nouvelle petite pluie. A l'arrêt suivant, nous avons encore de bonnes conditions pour revoir ces espèces et quelques nouvelles.

  Des grands cormorans nagent, pêchent et se sèchent sur des poteaux. Les adultes sont entièrement noirs, un jeune au ventre blanc est visible. Quelques foulques macroules au bec et front blancs nagent devant eux. Des hérons cendrés arpentent les eaux peu profondes, nous pouvons même en comparer avec deux aigrettes garzettes, plus  petites, au long bec fin et noir. Parmi les canards, la sarcelle d'été dont le mâle arbore un large sourcil blanc voisine une sarcelle d'hiver à la tête foncée. Les sarcelles sont des canards de petite taille.

Cygne au nid
  Pendant qu'une alouette des champs chante, deux grèbes castagneux et un grèbe huppé nagent et pêchent dans les eaux libres.

  Dans une petite parcelle entourée de clôture (un "exclos" pour préserver une zone de la dent des vaches en été) un couple de cygnes tuberculés a construit un nid, l'un des adultes semble couver.
Avant de repartir, deux oies cendrées passent en vol au-dessus du château du Guépéroux, près d'Aucey, de l'autre côté du Couësnon. Voir ce grand oiseau dans la nature procure toujours beaucoup de plaisir !
Oies cendrées devant le château du Guépéroux

  Nous repartons finalement vers Pontorson sans terminer la boucle prévue, car le temps médiocre et les arrêts prolongés ne nous permettent pas de rouler rapidement.

Thierry Grandguillot






Pour suivre l'actualité de Vélocité :

Voici quelques photos en complément, que Claude Ruault a prises au cours de cette matinée :
Deux tadornes de Belon, qui utilisent principalement la baie ; les marais intérieurs servent de complément.

L'amerrissage de canards pilets. Remarquer que certains n'ont pas le ventre vraiment blanc : ils portent encore des traces de latérite. C'est la terre rouge d'Afrique : ces canards arrivent tout droit du Sénégal. (Cliquez pour agrandir)

Si le cygne tuberculé semble incarner la douceur, son caractère peut être agressif : ici, deux cygnes se poursuivent. Avec une envergure qui dépasse largement les 2m, ces envols sont spectaculaires !

Dans la partie sud du marais, un cygne est en position de couveur sur son énorme nid. Des cormorans se reposent et se sèchent sur les poteaux.

Des foulques macroules au premier plan, 3 grands cormorans sur les poteaux. Le cormoran huppé, présent à Cancale, est strictement maritime, il ne vient pas dans les marais en eau douce.




Le bois du Parc

Dimanche 23 mars, le bois du Parc à Sainte-Pience

Le groupe avant d'entrer dans le bois.

 Sortie organisée dans le cadre de la journée internationale des forêts

  Nous étions 9 à braver les giboulées de mars. Les oiseaux ont aussi bien voulu participer : 18 espèces au total dont celles qui sont caractéristiques des milieux boisés : le pic épeiche, la sittelle, le grimpereau, la mésange nonnette. Beaucoup de chanteurs, pas toujours faciles à localiser : ce sont les espèces qui se préparent à nicher sur place. Deux migrateurs sont arrivés : le pouillot véloce et la fauvette à tête noire.

Cavités de pic épeiche.
  Inversement, encore une espèce hivernante de passage en remontée vers le nord : 2 grives mauvis perchées très haut repérées grâce aux bribes de chant.
Enclume de sittelle dans l'écorce d'un saule.

  Le circuit est l’occasion de faire la différence entre les tiges sur souche qui vont reconstituer le taillis (c’est le cas du châtaignier) et les arbres de futaie issues de graines, dont les beaux chênes rouges d’Amérique. Nous repérons à plusieurs reprises des branches à bois mort et aussi des trous de pics épeiche. Une branche de saule tirée du coffre au départ a permis de montrer les traces de présence des insectes mangeurs de bois mort (« xylophages » et même « saproxylophage » si le bois est mort) ainsi que les coups de bec des pics à la recherche de ces larves enfouies dans les galeries qu’elles creusent dans le bois en se nourrissant.
Vieilles galeries de larves d'insectes saproxylophages

  La zone humide en fin de parcours est remarquable : aulnes morts, mousses et fougères originales. Ce secteur est un des refuges du réseau du GONm.

  Liste des espèces : mésange charbonnière, mésange bleue, mésange nonnette, mésange à longue queue, grimpereau des jardins, sittelle torchepot, pic épeiche, grive musicienne, grive mauvis, grive draine, merle noir, rougegorge, troglodyte, pinson des arbres, pouillot véloce, fauvette à tête noire, corneille noire, geai des chênes.
Jean Collette
Traces de chasse du pic épeiche sur le bois mort.
Les sphaignes, gorgées d'eau.


Zone humide à saules et aulnes.
Une mousse de la zone humide:
la Thuidie à feuille de tamaris
(Thuidium tamariscinum)