dimanche 7 février 2016

Le Grouin du Sud


    Après deux animations très proches d'Avranches, nous sommes aujourd'hui en bord de mer, au Grouin du Sud, sur la commune de Vains. Avec 23 participants, il faut se partager les lunettes pour que chacun puisse voir les oiseaux les plus éloignés.


    A proximité du parking, un champ bordé de quelques lignes d'arbustes est fréquenté par une grosse troupe de linottes. Elles volent en groupe, se posent dans la végétation à la recherche de graines d'adventices, retournent se mettre en sécurité dans les buissons ...

    En vol, nous les reconnaissons à leurs cris, à leur vol irrégulier. Aux jumelles nous voyons les parties blanches sur les ailes, visibles sur cette photo, leur queue échancrée. La troupe d'environ 80 linottes se partage souvent en plusieurs groupes.
Le rougegorge chante, l'accenteur mouchet crie, la corneille noire passe, des pies bavardes les suivent.

    Nous rejoignons la pointe du Grouin du Sud. Un peu à l'abri du vent, nous repérons quelques mouettes rieuses, des goélands argentés, un goéland brun, des courlis cendrés et un

grand gravelot qui vient se poser devant nous. Pourquoi est-il seul, alors que cette espèce est plutôt grégaire ? Les explications, avouons-le, sortent un peu des explications sérieuses qui font habituellement l'excellente réputation du GONm ...


    Nous sommes à mi-marée, les bernaches cravants qui ont passé la nuit en sécurité du côté de Tombelaine rejoignent les sites de nourrissage, essentiellement sur les herbus. Des tadornes de Belon les accompagnent souvent. On note que les effectifs de bernaches sont depuis plusieurs années en augmentation en baie du Mont Saint-Michel. Pourtant, la proportion de jeunes, cette année, est faible, ce qui indique que la reproduction a été difficile. Les bernaches que nous voyons viennent de Sibérie.

    Nous descendons sur l'herbu, au bord de la rivière.
Une petite troupe de chardonnerets élégants nous rejoint. Proches parents des linottes, les chardonnerets montrent une large barre alaire jaune vif et un masque rouge et noir sur la tête. Leur bec, plus fin que celui des autres granivores, montre leur spécialisation dans les petites graines difficiles d'accès, dont celles des chardons. D'où leur nom. Aujourd'hui, ils se posent sur des cardères. Comment font-ils pour ne pas se piquer  ?

Une alouette, en passant, pousse son cri roulé.










Dans une boucle de la rivière, une aigrette garzette cherche de petits poissons.


    Derrière ces mouettes rieuses au repos, une spatule blanche tâte de son bec sensible le fond de l'eau. Cet oiseau est en progression à l'échelle européenne, grâce aux colonies bien protégées aux Pays-Bas. Depuis peu, elle niche en Normandie. En période de reproduction, elle vient parfois se poser dans la colonie d'aigrettes de Tombelaine, pour l'instant sans suite. Nous prenons le temps d'observer sa technique de pêche : elle marche sans cesse, tout en balançant sa tête de droite et de gauche.


    Dans l'eau, un grèbe huppé et deux grands cormorans plongent. L'eau n'est pas profonde, ils remontent souvent. A l'envol, ce cormoran montre une tache blanche sur la cuisse : plumage nuptial. Les colonies les plus proches sont à Chausey et près de Cancale l'île des Landes.


    Nous avions prévu un grand circuit mais décidément trop d'oiseaux nous intéressent, nous avançons lentement ! La bergeronnette de Yarrel chasse sur l'herbe rase. Il s'agit d'une sous-espèce de la bergeronnette grise qui niche au printemps dans les îles britanniques et passe la mauvaise saison chez nous. En toutes saisons le mâle (photo ci-dessus) présente un dos noir et le noir de la poitrine rejoint le dos.


    Avec la femelle, ça se complique ... celle-ci a le dos gris et une calotte noire. Voyons "le guide ornitho" :


ici, l'ad.intern. alba, donc la bergeronnette grise "classique" est montré avec la calotte grise, alors que le livre "Identifier les oiseaux" (Couzens), pointu sur les espèces difficiles, montre :


une calotte noire pour les femelles des deux sous-espèces en hiver. Pas facile, hein !
Il n'attribue la calotte grise qu'aux juvéniles.
Alors pour distinguer les deux types de femelles, il faut estimer le gris plus ou moins foncé du dos et sur les flancs, la yarrel montre une couleur fumée, moins blanche que la grise type.
Tout ça pour dire que sur certaines photos on voit ces flancs fumés, il s'agit donc d'une femelle de bergeronnette de Yarrel ! ouf ! Agrandissez la photo suivante pour le vérifier.




    Un pipit farlouse vient les rejoindre, très actif. Ses pattes claires, aujourd'hui très bien éclairées, le distinguent facilement du pipit maritime et du pipit spioncelle, qui fréquentent aussi les herbus en hiver. Un accenteur, nerveux, s'approche, puis vole vers les buissons, son refuge.

    Les oiseaux sont nombreux à passer de la haie à la prairie : une petite troupe de bruants zizis nous nargue un peu, car ils ne sont pas faciles à voir. Ils tirent leur nom du chant du mâle : "zizizizizi". Mais aujourd'hui, nous n'entendons que le cri, un "tzip !" très discret. Un troglodyte chante, des mésanges à longue queue sont entendues.

   D'un point de vue surélevé, nous recherchons les oiseaux sur l'ensemble de l'anse de Gisors : les bernaches sont très nombreuses, accompagnées d'étourneaux, de tadornes, de vanneaux huppés, d'une nouvelle spatule, de quelques canards, dont le canard pilet qui revient d'Afrique. Un busard survole l'espace entre herbus et grève. On le reconnaît à son vol glissé, les ailes relevées en "V" très ouvert. Un pinson chante près de nous, c'est un de ses premiers chants de l'année, encore hésitant.

Les pies sont nombreuses aujourd'hui !

    Au total, 31 espèces d'oiseaux ont été vues, c'était une sortie très riche !

Thierry Grandguillot

Prochains rendez-vousdimanche 21 février, 09:30 – 11:30
LieuBellefontaine, la Fermette (plan)
DescriptionLes oiseaux du bocage, entre haie et jardin sur un refuge du GONm Dans le cadre du développement d'une activité pédagogique autour du jardinage biologique (permaculture, cultures associées, etc) sur le site de la Fermette, le GONm s'associe à l'initiative d'Anthony, le maraîcher bio et de ses amis en proposant une animation autour des oiseaux du refuge. Des nichoirs ont été fabriqués (faucon crécerelle, effraie, mésanges), certains déjà posés, par les porteurs du projet et ce sera l'occasion de discuter de la place des oiseaux comme auxiliaires du jardinier. RV 9h30 à la Fermette, la Cour de Haut, 3 route de la croix de la Téterre 48°41'00.15N 0° 58'32.38 O covoiturage possible depuis Tirepied ou Brécey Gratuit, ouvert à tous. Bottes conseillées, jumelles non indispensables. Contact animateur : jean Collette 02 33 48 95 63 ou jean.collette@orange.fr Renseignements stages : armelle@wanadoo.fr ou 02 33 59 75 10
mercredi 2 mars, le "café ornitho" à 20h30 au Liberty à Avranches ;
dimanche 13 mars sortie au jardin des plantes d'Avranches à 9h30 ;
dimanche 17 avril à Saint Martin des Champs, rdv à 9h au parking de l'église pour un circuit passant par la Bourdonnière.

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