Le temps est serein ce matin. Peu de
vent et de bonnes éclaircies vont rendre le parcours très agréable.
22 personnes sont présentes au point de rendez-vous dans le village
de Saint-Ovin.
Le nid de l'hirondelle de fenêtre tente le moineau ... |
Les hirondelles de fenêtre et les martinets
noirs y sont très actifs bien qu’ils soient arrivés dans la
région depuis peu de temps. La tourterelle turque chante ses
trois notes qui s’arrêtent brusquement et un moineau domestique
s’est installé dans un ancien nid d’hirondelle de fenêtre. Le
corbeau freux gagne la campagne pour se nourrir.
Moineau domestique femelle à la recherche d'insectes. |
Le point départ de la sortie est situé
1 kilomètre plus loin, à la Miandière à proximité d’un centre
équestre. Le relief est accidenté et une belle vue sur la vallée
et les crêtes au sud s’offrent au regard. Un merle noir et
une merlette sont très occupés en quête de nourriture pour
la nichée. Un moineau domestique vient chercher sa nourriture
sur une butte de terre où la végétation de plantes adventices et
pionnières s’est déjà bien développée. Le moineau fait dans
son bec une bouillie de sa récolte pour la donner ensuite à ses
poussins. Il est à cette heure plus facile de distinguer les chants
qui sont plus espacés dans le temps : le chant rythmé de la
grive musicienne, le chant sonore mais monotone de la grive
draine et le tchif-tchaf du pouillot véloce.
Le groupe entame une belle descente et
admire quelques têtards de châtaigniers élagués cet hiver. Sur
leur tronc volumineux, on voit tous les bourrelets caractéristiques
de cette technique de taille et les cavités favorables aux oiseaux
cavernicoles.
Un léger remue-ménage nous fait nous
retourner. Le temps de voir quelques linottes mélodieuses
décoller avec d’autres oiseaux. La cause est bien sûr l’épervier
d’Europe, chasseur d’oiseaux qui profite de petites
concentrations d’oiseaux pour s’emparer d’une proie. Cette
technique est assez aléatoire. D’ailleurs, cette attaque se solde
par un échec.
Le chant du bruant jaune avait
été entendu plus tôt. Un mâle se laisse observer, perché à la
cîme d’un arbre : le jaune de la tête est bien net. L’oiseau
pousse un petit cri discret. Cet oiseau apprécie des espaces un peu
ouverts avec des haies discontinues et des buissons peu élevés.
C’est l’oiseau du bocage dégradé et peu entretenu. mais aussi
des versants ensoleillés.
La discrète fauvette des jardins. |
Avant de franchir le ruisseau, nous
entendons le chant de deux fauvettes rarement très proches l’une
de l’autre. La fauvette des jardins sort peu de la
végétation mais là nous la voyons passer d’une aubépine à un
saule. Il n’est pas facile de distinguer son cercle oculaire pâle.
Fauvette à tête noire, le mâle. |
La fauvette à tête noire est moins discrète : la
calotte noire du mâle est bien visible en vol. La fauvette des
jardins est arrivée de migration récemment alors que la fauvette à
tête noire peut passer l’hiver dans notre région mais le gros des
troupes part hiverner autour du bassin méditerranéen. Notons que
ces deux fauvettes sont insectivores mais que la fauvette à tête
noire passe dès l’automne à un régime plus végétarien (baies
de mûres par exemple en fin d’été et de lierre en fin d’hiver).
L'agrion fait partie des demoiselles. |
Une hypolaïs polyglotte fait entendre d’un roncier son
chant en sourdine un peu heurté entrecoupé de quelques imitations :
l’oiseau ne sera pas vu. Il est à rechercher dans ces zones bien
ensoleillées de buissons et ronciers avec de petits arbres. C’est
un visiteur d’été qui arrive fin avril en Normandie.
Un autre
oiseau typique des haies dégradées et des végétations basses est
entendu dans son chant bref et peu sonore et vu au sol puis perché
sur un fil électrique : le traquet pâtre ou tarier
pâtre. Les jumelles permettent de distinguer le collier blanc
qui sépare bien la tête noire du reste du corps plutôt
rondelet de l’oiseau: le tarier pâtre est sédentaire, il est
observé à cet endroit tout le long de l’année depuis longtemps.
Une mésange charbonnière
nous passe sous les yeux, le bec plein de nourriture pour sa nichée.
D’autres espèces sont observées dans le secteur : pic
vert, pic épeiche, buse variable et
troglodyte mignon.
Troglodyte mignon. |
Un peu plus loin, au bas de la
descente, l’accenteur mouchet chante sur un poteau
téléphonique et un autre lui répond.
Accenteur mouchet, sur une seule patte ! |
Le groupe aborde une montée qui longe
un hameau. Le rougequeue noir est repéré dans un verger de
pommiers. Jolie observation d’un couple en recherche de nourriture
qu’il ne met pas longtemps à trouver sous les pommiers et dans les
branchages.
Rougequeue noir, la femelle. |
Rougequeue noir, le mâle, qui transporte de la nourriture pour les jeunes. |
Nous avons le temps de remarquer les différences assez
nettes entre les deux sexes : le mâle est gris noir avec une
tache blanche sur l’aile. Le rougequeue noir est un oiseau sudiste
qui aurait tendance à élargir son aire vers le nord, il vit à
proximité de l’homme près des bâtiments.
Une mésange bleue
recherche de la nourriture dans un des pommiers. La route traverse
une zone plus boisée. Un chêne a curieusement poussé à
l’intérieur de la carcasse brûlée d’un châtaignier.
Nous
abordons une zone en déprise agricole : utilisée en pâturage
encore récemment, elle n’est plus exploitée si bien que la ronce
et l’ajonc s’y développent ainsi que les aulnes et les saules.
C’est actuellement un endroit idéal pour les fauvettes, les
pouillots, la linotte mélodieuse bien visible perchée sur un ajonc
et le troglodyte mignon.
Bientôt, ce sera un bois identique à
celui qui recouvre les deux versants de cette jolie vallée où
chante agréablement un ruisseau au cours rapide : des oiseaux
plus forestiers s’y installeront. Le tambour d’un pic épeiche
donne le signal du retour.
A la lisière du bois, loge de pic vert. |
Un gobemouche gris sera à coup
sûr observé par quelques participants dans le village des
rougequeues noirs. Oiseau brun clair à la calotte striée et au bec
fin d’insectivore, il installe son nid sur une corniche de
circonstance dans un mur ou bien sur une vigne en espalier ou dans un
lierre. Sa technique de chasse permet de l’identifier rapidement.
Il s’envole de son perchoir en voletant et capture quelque insecte
puis revient rapidement se percher.
L'épervier profite d'une ascendance. |
En fin de sortie, seront observés
également 3 buses variables en orbes (larges cercles) et
loopings loin vers Marcilly, quelques étourneaux et hirondelles de
cheminée et enfin le geai des chênes.
Deux espèces ont manqué à l’appel
ce matin : c’est le faucon crécerelle familier de ce
secteur de grands espaces dégagés de prairies et de cultures qui
sera vu 10 minutes après la fin de la sortie et bien sûr l’alouette
lulu attendue mais absente.
Cercope sanguinolent. |
33 espèces ont été observées. C’est
un score relativement élevé facilité par une certaine variété
des espaces agricoles : grandes parcelles de maïs ou de
céréales, fonds de vallée avec prairies dans un bocage dégradé,
zones en déprise agricole sur un terrain accidenté peu propice à
l’élevage ou aux cultures, zones très boisées.
Pinson des arbres, un mâle. |
Merci à tous les participants pour
leur écoute, leur curiosité et leur bonne humeur !
Liste des oiseaux vus ce matin :
- L'accenteur mouchet
- le pic épeiche
En bord de chemin, l'ancolie. - la corneille noire
- le moineau domestique
- l'hirondelle rustique
- l'hirondelle de fenêtre
- le martinet noir
- la tourterelle turque
- le geai des chênes
- le merle noir
- le bruant jaune
- le rougegeorge familier
- la linotte mélodieuse
- le pouillot véloce
- la grive musicienne
- la grive draine
- la mésange charbonnière
- l’épervier d'Europe
- le pic vert (+ un ancien nid dans un arbre)
- la fauvette à tête noire
- la fauvette des jardins
- le pinson des arbres
- le troglodyte mignon
- le choucas des tours
- l'hypolaïs polyglotte
- la pie bavarde
- la tarier pâtre
- le rougequeue noir
- la mésange bleue
- la buse variable
- l’étourneau sansonnet
- le gobemouche gris
- le chardonneret élégant
un cantharidé (coléoptère prédateur) |
Texte : Philippe Gachet
Liste : Sébastien Crase
Photos : Pascal Dadu, Sébastien Crase, Thierry Grandguillot
Prochain rendez-vous : le
27 mai 2018 à
Husson, 9h30
carrefour RD 32 Le Teilleul vers Mortain.
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