Réserve de l’Orange, Tirepied-sur-Sée, dimanche 16/04/23
Ambiance brumeuse, au petit matin |
La grande parcelle de l’Orange (17 ha) a été acquise par le GONm il y a 5 ans. Nous venons de terminer les travaux initialement prévus (remise en eau des bras morts et de certains fossés). L’objectif, outre la protection de l’eau (en particulier la nappe sous le sol de la prairie) est de gérer le site au mieux des intérêts des oiseaux, spécialement les espèces des zones humides.
20 participants à cette sortie |
Nous ne verrons pas beaucoup d’oiseaux (mais quand même un couple de tadornes en vol, 5 aigrettes garzettes posées, la querelle entre les corneilles et la buse « qui traverse » le territoire du couple, un grand cormoran et les goélands argentés matinaux vers le stockage nourricier de Cuves – et le lièvre habituel). Par contre quelques chants confirment bien la localisation en vallée humide : la bouscarle de Cetti, le phragmite des joncs (en migration pour l’instant), une foulque posée sur le bras mort rive droite, un chevalier culblanc en vol local, le grèbe castagneux chanteur sur la mare à gabion...
La Sée et sa jeune ripisylve |
Une partie de la propriété n’est pas louée à l'exploitant :
• Le GONm reste maître de la gestion des rives clôturée de la Sée (1,5 m) et laissera la végétation de la ripisylve (nom de la haie de la rive et forêt des zones inondables sauvages des fleuves) se développer librement. Un nid de rat des moissons de l’an dernier est encore visible dans le roncier. C’est là que chantent pouillots véloces et troglodytes. Les saules et les aulnes constituent l‘essentiel du boisement, chaque essence jouant un rôle différent selon la saison et les oiseaux ; • Les méandres fermés (certains en cours de boisement) sont typiquement recherchés par le troglodyte, amateur de fouillis végétal au sol ;
• Les fossés recreusés et clôturés sont encore trop jeunes pour attirer des oiseaux en nombre. Moustiques, têtards d’Amphibiens et premières plantes installées sont de bon augure ;
• Trois bras morts ont été recreusés, l’objectif étant de conserver de l’eau affleurant en mai si possible, période de migration des limicoles. Pour l’instant, le chevalier culblanc fréquente le site depuis un mois et demi !
Un bras mort en eau |
La visite aura été l’occasion d’exprimer l’incertitude des observations à venir. Le pipit farlouse, ancien nicheur des prairies humides de la Sée retrouvera t-il un site attractif ? Vu sa tendance démographique en déclin à l’échelle européenne, probablement pas... Quelles autres espèces seront attirées par nos aménagements ? Il y a 20 ans, aucun de nous n’aurait parié sur la présence des 5 aigrettes garzettes ce matin !
Liste des oiseaux observés :
- Choucas des tours
Un méandre en cours de boisement - Hirondelle rustique
- Grèbe castagneux
- Étourneau sansonnet
- Troglodyte mignon
- Pouillot véloce
- Pic vert
- Corneille noire
- Canard colvert
- Foulque macroule
- Fauvette à tête noire
- Grive musicienne
- Chevalier culblanc
- Chardonneret élégant
- Aigrette garzette
- Tadorne de Belon
- Moineau domestique
- Merle noir
- Pigeon ramier
- Mésange charbonnière
- Pinson des arbres
- Accenteur mouchet
- Cisticole des joncs
- Grimpereau des jardins
- Tarier pâtre
- Héron cendré
- Bouscarle de Cetti
- Grand cormoran
- Phragmite des joncs
- Buse variable
Un tas de souches utilisé par le troglodyte |
Des fossés, qui ne s'écoulent pas dans la rivière, restent longtemps en eau. Comme les bras morts, ils permettent à la nappe souterraine de se recharger en eau. Ensuite cette nappe, en été, soutiendra le débit du fleuve.
Derrière la zone verte régulièrement fauchée et pâturée se trouve une zone de joncs : c'est la nouvelle acquisition du GONm, qui va compléter la réserve de l'Orange. Nous y repérons la cisticole des joncs.
Les aigrettes garzettes sont souvent vues sur les zones où l'eau n'est pas profonde : elles y trouvent des têtards de grenouille agile, qui ont pondu en hiver.
Les goélands argentés ne se posent pas souvent sur la réserve, mais ils suivent chaque jour le fond de la vallée pour passer des dortoirs, en baie, jusqu'au centre d'enfouissement technique de Cuves, où la nourriture est abondante.
Après le "grand nettoyage" des rives de la Sée il y a quelques années, rares sont les vieux troncs restés en place. Celui-ci, année après année, nourrit des insectes, puis des pics mangeurs d'insectes ...
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