Quelques
observations relevées au cours de la sortie
du samedi
9 juin 2012 à Avranches (chemin des Mares)
Le printemps est déjà
bien avancé et les chants deviennent plus rares. De plus, c’est
plus tôt, après le lever du jour, que l’activité est plus
marquée. Cependant, quelques espèces sont encore bavardes après
9h30; ce sont les mâles qui sont ici les « bavards »
puisqu’il n’y a qu’eux qui émettent des chants ! D’autres
espèces seront plus discrètes, l’élevage des jeunes étant une
activité prenante (pas de chants de mésanges par exemple)
Le
pouillot véloce est entendu à plusieurs reprises, son chant
sur deux notes répétées, genre « tchif tchaf tchif tchaf… »
est le plus simple. Le chant du pinson des arbres est plus
complexe, mais facile à comprendre : une cascade de notes
descendantes se terminant par une roulade. La séquence est toujours
identique. Plus difficiles, le troglodyte mignon et la
fauvette à tête noire…
Le merle noir,
le rouge-gorge et la grive musicienne chassent au sol
(essentiellement des vers de terre) sur les prairies : ces
espèces appartiennent à la même famille, les Turdidés, des
oiseaux des humus et des forêts initialement. La grive musicienne
est spécialisée dans la consommation des escargots qu’elle sait
extraire des coquilles qu’elle casse d’abord en les frappant sur
une « enclume », pierre ou sol dur (vu sur le trottoir).
Des jeunes merles sortis du nid crient pour se faire nourrir par les
adultes.
Peu
de mésanges observées… Une mésange charbonnière chasse
dans la végétation basse le long d’un talus. Plus rare, la
mésange nonnette est repérée par un chant un peu spécial ;
la présence d’un couple est peu fréquente en bocage, cette espèce
forestière a besoin d’espaces très boisés. Elle était beaucoup
plus répandue en bocage avant les remembrements des années 1970.
Autre
oiseau picorant des graines sur le chemin, le discret accenteur
mouchet est aussi observé brièvement dans le lotissement au
retour, chantant même perché sur une antenne ce qui est
original pour cette espèce des buissons !
En
vol, quelques oiseaux sont faciles à repérer. Le martinet
noir chasse les insectes dont il se nourrit : noir,
longues ailes arquées et pointues, battements rapides entrecoupés
de vols planés, le martinet est bien différent des hirondelles.
Nous ne verrons que l’hirondelle de fenêtre côté
lotissement, repérée à son petit cri roulé. Les buses
variables tournoient et prennent de l’altitude sans un
battement d’aile, utilisant le vent et les courants d’air chauds
ascendants. Quelques goélands argentés passent. Et c’est
en vol qu’on reconnaît le plus facilement le geai des chênes,
grâce à son croupion blanc bien repérable, plus visible que les
magnifiques taches bleues de ses ailes. Deux autres espèces auraient
pu être reconnues uniquement au vol, le pigeon ramier et le
pinson des arbres, tous deux porteurs d’une barre blanche bien
visible sur l’aile étalée en vol. Le premier est vu posé sur le
trottoir près du lycée, se nourrissant sans crainte. Ce
comportement confiant et urbain est récent, le pigeon ramier a
commencé à s’habituer au voisinage de l’homme au siècle
dernier et des ramiers nichent maintenant dans toutes les villes et
les villages de la région. L’après-midi, lors de la visite de la
propriété des Mares autour de laquelle nous avons tourné le matin,
une bande d’une trentaine de pigeons ramiers est posée sur la
prairie pâturée. Une « plumée » de ramier est vue sur
la prairie fauchée dont nous avons fait le tour, attirés par le
chant de la nonnette. Ces plumes arrachées sont le signe qu’un
prédateur a capturé et mangé un pigeon. Les plumes étant
parfaitement « neuves » (l’extrémité n’est pas du
tout usée comme celle d’un pigeon qui a volé un an et qui va muer
au cours des mois d’été), on peut en déduire que c’est un
jeune né ce printemps qui a été capturé. Le chant du pigeon
ramier entendu depuis la rue est facile pour qui sait compter jusqu’à
5, alors que la tourterelle turque, elle aussi vue sur une
antenne du lotissement, n’émet qu’un chant à 3 notes.
Deux
autres oiseaux sont caractéristiques des zones bâties : le
moineau domestique, nicheur des toits (sauf là où l’en
empêche avec les « cache-moineaux » !) et le
verdier d’Europe dont un couple se pose sur les arbustes des
jardins. Le mâle de couleur vert bronze est bien reconnaissable.
Cette espèce est très liée aux parcs et jardins et au contraire
quasiment absente en bocage loin de l’homme.
D’autres
oiseaux ont été vus ou entendus brièvement : les choucas
des tours en vol, le pic épeiche au cri sec, la pie,
la corneille. D’autres n’ont pas été signalés parce que
trop lointains ou rapidement muets : le pic vert, le grimpereau
des jardins, le rougequeue noir, le roitelet huppé, le chardonneret
élégant…
Au total, j’ai une
liste de 29 noms, à laquelle il faut ajouter la présence certaine
de l’écureuil (« non volant »…), trahit par les
noisettes fendues d’un coup de dent original, et d’un rongeur
dans le talus (mulot probable)
Animation proposée par
Thierry Grandguillot et Jean Collette ; résumé : Jean
Collette
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