dimanche 17 mars 2013

17 mars 2013, Tirepied

Quelques remarques à propos de la réserve de Tirepied



Le Conseil d’administration du GONm ayant décidé que 2013 serait « l’année des réserves », une visite a été programmée le dimanche 17 mars 2013. Cette sortie s’inscrivait dans le calendrier des sorties mensuelles en Avranchin. Exceptionnellement, elle était réservée aux adhérents (pas d’annonce par voie de presse).

Pour mémoire, le GONm gère actuellement 32 réserves dont une réserve naturelle nationale (Vauville) et une réserve naturelle régionale (Taute) ; au total, 670 ha en gestion dont 215 ha en propriété.

La réserve de Tirepied

La convention de mise en réserve est signée en 1990 pour 2 ha de prairie en zone inondable de la Sée. C’est initialement une prairie agricole « classique » intensive (fauchages annuels répétés et engrais), aujourd’hui terrain d’expérimentation et de suivi naturaliste pour l’association.

Quelques modifications : plantation de haie (1990) et d’arbres, aménagement de fossés et de dépression humide (1995). Le site est parfait pour l’observation de la régression locale de l’aulne et la fragilisation accélérée des rives de la Sée.

Le peuplement d’oiseaux est mesuré depuis 1995 par cartographie ; en 868 relevés, 117 espèces sont notées au moins une fois dont 91 sur le site de 2 ha !

Quelques raretés (le butor, la gorge-bleue, la bécassine sourde, le moineau friquet...) mais aussi une appréciation objective de l’évolution d’espèces « banales » dont certaines sont en grave régression en Normandie : le bouvreuil est en progression ici alors qu’il diminue globalement en Normandie ; inversement, le tarin des aulnes (privé des graines des aulnes mourants), le martin-pêcheur, le moineau domestique régressent.

Les réactions de certaines espèces aux aménagements sont pour certaines faciles à constater : la bécassine des marais apprécie les rives nues des fossés et mare recreusés tant que les saules pionniers ne sont pas trop
envahissants (« années » 6 et 7). Par contre, la poule d’eau s’installe de plus en plus nettement aussi bien sur la mare que sur la Sée couverte de saules bas sur l’eau.
Cette parcelle illustre les capacités d’accueil de l’avifaune du bocage à petites mailles en lit majeur ; Inversement, les grandes parcelles ouvertes et humides accueillent d’autres espèces absentes ici : courlis cendré, vanneau, bécassine des marais, ...

Les connaissances acquises sur le rôle de la ripisylve comme habitat d’une biodiversité diminuée dans le bocage actuel pourront servir ultérieurement quand la question de l’entretien des rives de la Sée se posera. L’argument de la vie sauvage devra être entendu, de même que celui de la protection des biens en aval au cours des épisodes de crues : les haies transversales au lit majeur sont des micro barrages efficaces contre la montée rapide des eaux à Ponts, de même que la végétation des rives des méandres s’opposant au débordement de la Sée hors de son lit.
Jean Collette

Compte-rendu de la visite de la réserve de Tirepied du dimanche 17 mars 2013


En ce 17 mars hivernal, 28 espèces ont été observées, l’avifaune locale cohabite pacifiquement avec les derniers hivernants qui s’attardent et les premiers migrateurs qui commencent à arriver.
La réserve est une zone humide ...

Dans les haies et les buissons, nous avons eu la chance de voir et d’entendre 2 couples de bouvreuils pivoines, le pinson des arbres, le pinson du nord abondant cet hiver qui s’attarde sous nos latitudes, les mésanges bleue, charbonnière et à longue queue, le rouge gorge familier, la grive musicienne, le merle noir, le troglodyte mignon, l’accenteur mouchet dont 2 couples occupent le nord de la réserve et la corneille noire.

La proximité du bourg nous a permis de noter, la tourterelle turque qui se rassemble autour de la mare en dortoir l’hiver (max 90 ind), le choucas des tours dont 8 couples nichent dans le clocher voisin, le pigeon biset concurrencé par l’espèce précédente, le pigeon ramier et le moineau domestique.
mare centrale et saulaie; 
ourlet de baldingère 
et saule têtard en formation

Les arbres de la réserve et des environs nous ont permis d’entendre le grimpereau des jardins et le pic épeiche.

Nous avons constaté que la vallée de la Sée est une voie de passage pour de nombreuses espèces qui se rassemblent le soir en dortoir dans la baie du Mt St Michel et se nourrissent à l’intérieur des terres. (3 grands cormorans, 1 chevalier gambette, 40+ courlis cendré, goéland argenté, mouette rieuse)

Autres espèces notées :
La poule d’eau, la buse variable, 2 pouillots véloce (dont 1 chanteur) se nourrissaient dans la végétation basse de la mare et le pic vert.

16 participants
Aulnes mourants 
sur la rive de la Sée, juin 2008

La sortie s’est terminée, au chaud, par un pot de l’amitié offert par nos hôtes N. et J. Collette que nous remercions vivement pour leur hospitalité.
Luc Loison, photos Jean Collette

Prochaine sortie : le dimanche 7 avril, le chœur de l’aube, à Brécey (parking de Pont Roulland) et Avranches (jardin des plantes), 5h30, vêtements chauds de rigueur...


Article d'Ouest-France sur notre sortie.cliquer pour agrandir


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