dimanche 10 janvier 2016

Au parcours sportif d'Avranches / le Val Saint Père


   La météo matinale peu engageante n’a pas arrêté les 11 participants mais a grandement limité les chances de contacter de nombreuses espèces ! Le paysage traversé, entre reliques de bocage et zones bâties a permis de noter aussi bien des espèces de la haie et des vieux chemins que celles des parcs et des jardins de lotissements. Les pinsons des arbres encore peu colorés ne sont pas très reconnaissables vu le peu de lumière. Heureusement que la barre blanche de l’aile est un bon repère !  L’un d’eux tourne un moment autour des grappes des fruits du frêne sans que nous sachions vraiment s’il cherche à picorer les les graines... Une énigme à résoudre : quels oiseaux se nourrissent vraiment des fruits du frêne ?

La mésange bleue qui se prenait pour un choucas ...


Face au vent qui devient ascendant sur le coteau, la buse.
   Les haies du chemin sont animées par le merle, le troglodyte, la mésange bleue, l’accenteur mouchet, ... Un seul pouillot véloce est reconnu avec certitude. De même, le roitelet huppé, toujours attaché aux résineux, demande de l’attention pour vérifier l’absence de sourcil blanc qui serait le signe de reconnaissance du roitelet à triple bandeau que nous ne rencontrons pas ce matin. Les espèces les plus marquantes de l’ambiance de vieux bocage et de parc ancien sont le grimpereau des jardins et la sittelle torchepot entendus brièvement. Le pic épeiche crie ; des cavités qu’il a creusées dans des troncs âgés sont assez faciles à repérer. Le bouvreuil est entendu à deux reprises, mais ses cris si fluets ne sont pas faciles à repérer... Sa présence en cette saison signifie qu’il trouve dans les buissons et les arbustes des graines et surtout des  bourgeons à fleur qu’il « mastique » longuement au calme. Un couple de buses prend de l’altitude sans un coup d’aile, porté par le vent.
Avec ses feuilles, le nid de l'écureuil.
Brindilles uniquement : corneille.

   Dans la dernière partie du trajet, sous la pluie, les jardins et la rue sont silencieux, seuls quelques corneilles et pigeons ramiers (dont un « faux ») attendent perchés sur les antennes de télévision. C’est aussi la seule occasion d’entendre brièvement le moineau domestique. Paradoxalement, le rouge-gorge chante quand même, certains sont même très confiants et chantent très près de nous.



   À la fin du parcours, le soleil revenu nous incite à faire le tour de la prairie du « parcours sportif ». Une ronde de mésanges dont plusieurs charbonnières anime la haie. Trois espèces de grives sont là ! Deux grives draines, des musiciennes et même des grives mauvis repérées de loin mais peu visibles.

Trop peu de lumière pour la grive musicienne ...
   Notre attention est aussi retenue par le nid de l’écureuil, boule de branches garnies de feuilles mortes haut perchée,  les galles provoquées par des pucerons sur l’orme, le « donjon » de la taupe, grosse taupinière qui surmonte le nid.

Des galles de l'orme.
   Au total, 26 espèces ont été notées, faible score en relation avec la météo. Nous sommes venus, nous avons vu, nous avons vaincu la pluie !

Comptage « semi-quantitatif » en parallèle de la sortie

   Comme lors de la dernière sortie dans les jardins des faubourgs de la ville, les contacts avec les différentes espèces ont été notés, les individus vus ou entendus étant comptabilisés. Les résultats n’expriment que la partie visible des populations d’oiseaux réellement présentes. L’expression « semi-quantitatif » signifie que le comptage est relatif à un paramètre, ici le temps puisque c’est la demi-heure qui sert de cadre au relevé. Dans d’autres conditions, le comptage pourrait être rapporté à la distance (par exemple X chanteurs de rouge-gorge au km de haie) ou à la surface (X alouette des champs à l’ha sur les herbus). Dans tous ces cas, on ne dit pas exactement combien il y a de rouge gorge ou d’alouette, il faut appliquer d’autres méthodes pour cela.
Choucas à leur place, sur une cheminée. Et un pigeon, je crois !       

   Le conditions météorologiques peu favorables (peu de lumière et même épisodes pluvieux) appauvrissent les résultats. La même règle de prudence déjà énoncée s’applique ici : on ne doit pas comparer les abondances des différentes espèces entre elles. Les chiffres traduisent le « vécu » de l’observateur à cette date, en ces lieux, à cette heure et dans les conditions météorologiques du moment.


   Paradoxalement, malgré le côté résidentiel d’une partie du parcours, la tourterelle turque n’a pas été contactée. Le moineau domestique n’est noté qu’à proximité immédiate des zones bâties.






Souvent proche du centre du réseau de galeries de la taupe, le nid est surmonté d'une grosse taupinière : le "donjon". Que peut contenir ce nid ? Sur le forum du Groupe Ornithologique Normand, lisez les détails.
Les fruits du lierre ont la particularité de mûrir durant l'hiver. Lorsque les oiseaux les mangent, ils ne digèrent pas les graines, qui sont, comme sur le muret du parcours sportif, rejetées dans les fientes. Voilà pourquoi on trouve souvent du lierre sur les poteaux de clôture : un oiseau s'est posé là ...
Jean Collette

Prochaine sortie : Dimanche 7 février 2016, 9h30,
au Grouin du Sud (commune de Vains).
Prévoir des jumelles, des bottes et si vous avez, une lunette.


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