Sortie à la Fermette à BELLEFONTAINE
Nous étions 28 à venir découvrir le beau site de la Fermette, partagés entre deux objectifs complémentaires : un coup d’œil (ou d’oreille) aux oiseaux et une introduction au jardin pédagogique en cours d’installation.Après le bon accueil des maitres des lieux (boissons chaudes et croissants), nous avons d’abord accompagné Michel posant un nichoir dans un pommier afin de satisfaire la curiosité professionnelle de la correspondante de presse présente. Ce nichoir destiné à la mésange bleue respecte un maximum de conditions favorables à la réussite de l’installation d’un couple : diamètre du trou (28 mm), orientation vers le S ou SE, bois piqueté à l’intérieur pour une meilleure prise de griffes, orifice extérieur cerclé de métal (découpé dans une boite de conserve) pour éviter l’attaque du pic épeiche – ou de l’écureuil - , garniture intérieure de sciure...). D’autres nichoirs sont déjà posés à l’intention de la chouette effraie et du faucon crécerelle. Tous ces prédateurs jouent un rôle non négligeable dans la maitrise des déprédateurs des récoltes (ici les légumes en particulier). Cette recherche d’accompagnement par les auxiliaires est particulièrement cohérente dans le cadre de l’agriculture biologique pratiquée sur le site de la Fermette.
La présentation du nichoir. |
Avant de commencer la visite, une caractéristique majeure du site a été rappelée : avec une longueur de haie de 187 m/ha, la fermette a conservé un caractère essentiel du bocage des années 1950 : le maillage de haies d’avant remembrement était le gage d’une grande richesse naturelle (Actuellement, le linéaire est plutôt proche de 50 m/ha sur les fermes locales pratiquant une agriculture intensive). Pour les passereaux des haies, il y a quasi proportionnalité entre la densité des couples nicheurs et la longueur de haies (voir document de synthèse en fin de résumé.) Par exemple à Barenton, entre 1973 et 1977, un échantillon de 20 ha perd 66 % de sa longueur de talus boisés. Parallèlement, la population de passereaux régresse de 61 % : disparition de la mésange à longue queue, de la fauvette à tête noire, de la sittelle, etc)
Plan du site (clic pour agrandir) |
Le circuit de découverte des oiseaux a été réduit vu le crachin tenace qui a peu à peu rendu les oiseaux muets... La copie du plan des relevés est donnée en annexe. Les moineaux domestiques squattent le toit des bâtiments. Le roitelet huppé chante dans le secteur des résineux, mais sa tonalité très aigue ne rend pas la détection aisée. D’autres chanteurs épars sont entendus plus ou moins loin : la grive musicienne et ses strophes répétées, le rouge-gorge, le pinson... Trois mésanges bleues se querellent, le temps des territoires est venu, il n’y a place que pour deux oiseaux ! Le pigeon ramier a posé l’an dernier son nid de branchettes sur un noisetier enlacé de chèvrefeuille. Le vol de deux oies sauvages (vers le nord) est passé inaperçu : elles n’ont pas crié, l’espèce précise restera donc inconnue. On dira que la migration de remontée vers les lieux de nidification du nord de l’Europe a commencé...
Pour mémoire, deux chiffres extraits des commentaires :
l’élevage d’une nichée de mésanges nécessite l’apport de plus de 10 000 proies.
Pour maintenir la température de son corps (43°C), une mésange doit consommer une importante quantité de proies. Rapporté à la taille de l’homme, celui-ci devrait consommer 140 kg de viande par jour !
Jean Collette
Voici deux documents aidant à comprendre l'intérêt du maintien d'un bocage en sud-Manche :
Petit historique du Refuge de la Fermette (Bellefontaine 50520)
Peut-être écoutez-vous le midi sur France-inter l'émission de Philippe Bertrand « Carnetsde campagne » ? Le 6 janvier la Fermette de Bellefontaine était à l'honneur.
Il y a 5 ans un groupe de jeunes s'est installé là et a acheté 3 maisons individuellement, et 7 hectares en commun. Une SCI a été créée à cette occasion, mais auparavant il avait fallu convaincre les vendeurs : l'ancienne Communauté de communes de Juvigny-le-Tertre. Depuis, ce groupe dynamique composé d'un maraîcher bio, d'une « chiffonnière » (couturière), d'un céramiste et d'un boulanger bio, s'est fait accepter par la population.
Un comité d'animation à but non lucratif, le CRAC : collectif rural agricole et culturel, a organisé des spectacles et des portes ouvertes, le groupe s'est inséré au mieux dans la vie de ce village touristique, et la fermette est devenue un lieu d'innovation sociale très observé dans le Mortainais.
La création d'un refuge du GONm et plusieurs sorties ornithologiques ont montré la motivation des habitants du lieu pour préserver leur environnement : un vallon perché au fond de la vallée de la Sée, dans un écrin de bocage de hêtres.
Anthony, le maraîcher, avait le projet de donner des cours de jardinage biologique, deux adhérents locaux du GONm lui ont proposé de l'aider pour mettre en place des stages. Au printemps, un jardin pédagogique, largement inspiré de la permaculture, sera prêt : jardin mandala, spirale aromatique, jardin Gertrud Frank en lignes associées, serre en bambous, couches chaude et froide, silo à compost, toilettes sèches... Ce jardin mulché, sans retournement du sol, présentera un maximum de cultures associées, fleurs et légumes. Une dynamique s'est mise en place autour du projet et c'est maintenant une douzaine de personnes qui y travaillent autour d'Anthony.
Dimanche 21 février, une sortie ornithologique, animée par Jean Collette, s'est tenue pour fêter la pose de plusieurs nichoirs pour chouette effraie, faucon crécerelle et mésanges. Voilà un jardin qui devrait profiter d'un bon « coup de main » de la gent ailée pour lutter contre les ravageurs des cultures ! Ça bouge à la Fermette !
Vous pourrez trouver les produits de la Fermette au magasin du terroir à Sourdeval, ou à la Fermette le lundi et le jeudi à partir de 16 h.
Pour tous renseignements sur les stages :
armelle@wanadoo.fr
tél : 02 33 59 75 10
site : ateliersdelafermette.free.fr
Stages le 28/29 mai, le 25/26 juin, le 29/30 juillet, le 24/25 septembre
Ces stages sont ouverts aux débutants ou aux jardiniers plus confirmés, adultes ou enfants
accompagnés
Coût 150 euros le WE, gîte communal à proximité.
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