Le
Chœur de l’aube
Le
PETIT-CELLAND / les
Trois Croix
25 mars 2012
L’exercice
consiste à noter les espèces au fur et à mesure qu’elles se
manifestent par des chants à partir du lever du jour. Les premiers
chants sont isolés, puis pour chaque espèce, un « créneau »
de paroxysme est marqué avant que les émissions de chant de
l’espèce ne deviennent plus rares ou nulles. Les premiers
chanteurs (merle, rouge-gorge, grive musicienne…) atteignent ce
paroxysme lorsque la « seconde vague » commence à
chanter (troglodyte, fauvette à tête noire, pouillot véloce, puis
pinson, accenteur…). C’est le moment où le concert est le plus
puissant.
Un
premier relevé a été effectué le 23 mars pour comparaison sur le
même site. La météo étant identique, seule l’heure de lever du
soleil a changé entre les deux dates, soit 4 minutes plus tôt.
Bien
que présentant de fortes similitudes, les deux listes ne sont pas
exactement superposables, d’une part parce que le comportement des
oiseaux n’est pas mécanique au point de caler de façon précise
chacune de leurs activités dans le temps ; d’autre part les
deux séquences ne sont pas exactement identiques : la première,
réalisée en solitaire, est parfaitement silencieuse, la seconde en
groupe plus bavarde (du coup, quelques espèces entendues ont
été oubliées dans la liste…); de même, les déplacements vers
le bourg ou les Trois croix n’ont pas été identiques et les
occasions de noter certaines espèces ont été décalées.
Certains
oiseaux ne sont pas repérés l’une des deux fois : ce sont
des espèces présentes en petit nombre sur le site, la sittelle, le
grimpereau, le rouge-queue noir, le roitelet huppé, la buse, le
verdier ou en migration (pipit farlouse). La migration « de
printemps » (migration prénuptiale) est notée les deux
matins : grive mauvis, grive musicienne, pipit farlouse et
pinson des arbres sont entendus ou vus, en groupe ou isolés, en vol
plein est pour la plupart. Autre déplacement particulier, celui des
pies venant du dortoir pour regagner leur territoire. Le groupe
remarqué par des cris secs caractéristiques de ce type de
déplacement, circule en « sous-groupes » se dirigeant
vers le même secteur où les couples se séparent ensuite pour
occuper leur territoire dans la journée. Le soir, un déplacement
inverse a lieu vers le dortoir, situé ici dans un secteur de taillis
de châtaignier (choisi sur le critère de hauteur des perches.)
L’écoute
s’est partagée entre deux habitats : le bocage et le bois
d’une part, le village et les fermes proches d’autre part.
Certaines espèces sont communes aux deux, même si nous avons
commencé par les entendre côté bocage/bois (pigeon ramier, merle,
rouge-gorge…). Par contre, le moineau domestique, la tourterelle
turque, le choucas des tours, le rougequeue noir, l’accenteur
mouchet sont plus particulièrement typiques des zones habitées.
Inversement, la sittelle, le grimpereau, la buse, l’épervier ont
ici besoin des espaces boisés pour fréquenter le bocage voisin. Cas
particulier, le roitelet huppé ne figure dans la liste que parce que
quelques résineux ont été plantés, aussi bien dans une parcelle
du bois voisin que sur le site des Troix Croix lui-même.
Au
total, 34 espèces ont été notées en 150 m de déplacement et deux
séquences d’une heure trois-quart : un beau bilan à mettre
au compte de la qualité du bocage environnant où prairies
naturelles et taillis se côtoient à la limite des fortes pentes
des collines du flanc sud de la vallée de la Sée. De plus, le bourg
du Petit-Celland a offert un beau concert de moineau domestique,
remarque rassurante sur la résistance locale de cette espèce en
fort recul dans bien des zones agricoles ou urbaines.
L’animation
« chœur de l’aube » est organisée dans le cadre du
quarantième anniversaire du Groupe ornithologique normand. Merci aux
neuf participants pour le lever matinal et la patience dont il faut
faire preuve au début de la séance (surtout quand les hulottes sont
malencontreusement timides comme ce matin !), merci à Monsieur
Serrant, maire du Petit-Celland de nous avoir accompagné ce matin.
Pour
le GONm,
Jean
Collette
Liste
ordonnée des observations depuis les Troix Croix au Petit-Celland/50
Remarque :
L’assurance de la réalité du rang de « premier »
chanteur est donnée par le laps de temps s’écoulant sur place
avant cette première audition (arrivée à 5h05 le 23/03 et 5H30 le
25). Seules les chouettes hulottes se manifestent alors.
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