Sortie au bois d’Ardennes ;
dimanche 16 février 2014
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Mésange bleue |
Nous étions près de 30
au rendez-vous. La forêt n’est pas un milieu facile pour un grand
groupe, aussi nous sommes nous divisés en deux groupes. Mon
témoignage ne traduira peut être pas les observations de tous ...
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Un arbre mort conservé |
Le beau temps retrouvé a
stimulé les nouveaux chanteurs du printemps à venir : dès le
parking, la strophe en cascade du pinson des arbres nous a accueilli.
Le chant de cette espèce n’est pas encore très assuré, c’est
une caractéristique de cet oiseau : il doit travailler ses
gammes chaque printemps ! Tout au long du parcours, les mésanges
bleues et charbonnières ont été très présentes. Le découpage
des territoires en cours implique des querelles de voisinage qui ont
en commun de se passer très haut à la cime des arbres.
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Mésange charbonnière |
Quelques espèces sont
plus typiques de la forêt : la mésange nonnette, le grimpereau
des jardins, la sittelle torchepot seront entendus mais pas ou peu
vus. Avec le pic épeiche qui tambourine, l’ambiance forestière
est encore plus nette (bien que ce pic soit fréquent aussi en bocage
boisé). Le tambourinage est l ‘équivalent d’un chant :
l’oiseau marque les limites de son territoire en frappant
rapidement sur une branche morte haute choisie pour sa résonance ;
l’objectif est bien de se faire entendre de ses voisins ! Le
pic mar entendu miauler un peu loin est l’hôte de marque en cette
saison. Espèce très localisée dans le sud Manche, il donne toute
sa valeur au bois d’Ardennes, espace public (propriété du
département de la Manche) géré dans l’optique d’une
conservation des qualités environnementales du site.
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Nichoir à chauves-souris |
Le bois d’Ardennes a le
statut de forêt de protection : sous nos pieds, le sous-sol de
galets et de sable stocke une nappe phréatique en relation avec la
Sélune qui coule au cœur de cette vallée. Cette protection a été
peu à peu élargie à d’autres objectifs : le GONm siège au
comité de gestion depuis le début il y a une vingtaine d’années
et nous avons encouragé toutes les pistes de réflexion qui
devraient aboutir à un statut de protection encore plus fort. En
effet, la richesse du site porteur d’une biodiversité remarquable
(pas seulement du point de vue des oiseaux : il y a là des
plantes rares, des chauves-souris, des papillons remarquables...)
mérite une attention particulière. Le vieillissement de la chênaie
est possible puisque la collectivité ne cherche pas à « vendre
du bois ». Le bois d’Ardennes peut devenir la vitrine d’une
gestion respectueuse (et expérimentale) de la biodiversité
forestière.
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Rougegorge |
Les arbres déjà âgés
sont pour certains riches de cavités : trous creusés par le
pic épeiche, branches arrachées... Ce sont ces arbres qui sont les
plus importants pour les oiseaux forestiers – et les chauves-souris
- nichant dans des cavités (mésanges, sittelle, grimpereau,
étourneau...) De plus, la quantité de bois mort commande la
quantité de nourriture : sous les écorces, le bois pourri
contient des larves et des insectes recherchés par tous ces oiseaux
insectivores. Le rare pic mar n’est là que parce que le bois
d’Ardennes représente exactement ce dont il a besoin : une
vieille chênaie.
Jean Collette
Prochaine sortie le dimanche 23 mars, avec Vélocité. Rdv à la gare de Pontorson à 9h avec votre vélo. 20 km sont prévus, à petite vitesse.
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Les premiers chants du pinson des arbres |
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Ce chêne est protégé car il a des cavités. |
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Même le bois mort est source de vie : les insectes qui le décomposent sont recherchés par le pic. |
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Les restes d'un nid de papier du frelon asiatique, proche de la Sélune : cette espèce insectivore est une nouvelle arrivée dans la Manche, au grand dam des apiculteurs. |
Photos de Claude Ruault (oiseaux) et Thierry Grandguillot
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