dimanche 13 mai 2018

Saint-Ovin, à la recherche de l'alouette lulu



    Le temps est serein ce matin. Peu de vent et de bonnes éclaircies vont rendre le parcours très agréable. 22 personnes sont présentes au point de rendez-vous dans le village de Saint-Ovin.
Le nid de l'hirondelle de fenêtre tente le moineau ...
     Les hirondelles de fenêtre et les martinets noirs y sont très actifs bien qu’ils soient arrivés dans la région depuis peu de temps. La tourterelle turque chante ses trois notes qui s’arrêtent brusquement et un moineau domestique s’est installé dans un ancien nid d’hirondelle de fenêtre. Le corbeau freux gagne la campagne pour se nourrir.
Moineau domestique femelle à la recherche d'insectes.
     Le point départ de la sortie est situé 1 kilomètre plus loin, à la Miandière à proximité d’un centre équestre. Le relief est accidenté et une belle vue sur la vallée et les crêtes au sud s’offrent au regard. Un merle noir et une merlette sont très occupés en quête de nourriture pour la nichée. Un moineau domestique vient chercher sa nourriture sur une butte de terre où la végétation de plantes adventices et pionnières s’est déjà bien développée. Le moineau fait dans son bec une bouillie de sa récolte pour la donner ensuite à ses poussins. Il est à cette heure plus facile de distinguer les chants qui sont plus espacés dans le temps : le chant rythmé de la grive musicienne, le chant sonore mais monotone de la grive draine et le tchif-tchaf du pouillot véloce

    Le groupe entame une belle descente et admire quelques têtards de châtaigniers élagués cet hiver. Sur leur tronc volumineux, on voit tous les bourrelets caractéristiques de cette technique de taille et les cavités favorables aux oiseaux cavernicoles.

    Un léger remue-ménage nous fait nous retourner. Le temps de voir quelques linottes mélodieuses décoller avec d’autres oiseaux. La cause est bien sûr l’épervier d’Europe, chasseur d’oiseaux qui profite de petites concentrations d’oiseaux pour s’emparer d’une proie. Cette technique est assez aléatoire. D’ailleurs, cette attaque se solde par un échec. 

    Le chant du bruant jaune avait été entendu plus tôt. Un mâle se laisse observer, perché à la cîme d’un arbre : le jaune de la tête est bien net. L’oiseau pousse un petit cri discret. Cet oiseau apprécie des espaces un peu ouverts avec des haies discontinues et des buissons peu élevés. C’est l’oiseau du bocage dégradé et peu entretenu. mais aussi des versants ensoleillés.
La discrète fauvette des jardins.
    Avant de franchir le ruisseau, nous entendons le chant de deux fauvettes rarement très proches l’une de l’autre. La fauvette des jardins sort peu de la végétation mais là nous la voyons passer d’une aubépine à un saule. Il n’est pas facile de distinguer son cercle oculaire pâle. 
Fauvette à tête noire, le mâle.
    La fauvette à tête noire est moins discrète : la calotte noire du mâle est bien visible en vol. La fauvette des jardins est arrivée de migration récemment alors que la fauvette à tête noire peut passer l’hiver dans notre région mais le gros des troupes part hiverner autour du bassin méditerranéen. Notons que ces deux fauvettes sont insectivores mais que la fauvette à tête noire passe dès l’automne à un régime plus végétarien (baies de mûres par exemple en fin d’été et de lierre en fin d’hiver).
L'agrion fait partie des demoiselles.
     Une hypolaïs polyglotte fait entendre d’un roncier son chant en sourdine un peu heurté entrecoupé de quelques imitations : l’oiseau ne sera pas vu. Il est à rechercher dans ces zones bien ensoleillées de buissons et ronciers avec de petits arbres. C’est un visiteur d’été qui arrive fin avril en Normandie. 

    Un autre oiseau typique des haies dégradées et des végétations basses est entendu dans son chant bref et peu sonore et vu au sol puis perché sur un fil électrique : le traquet pâtre ou tarier pâtre. Les jumelles permettent de distinguer le collier blanc qui sépare bien la tête noire du reste du corps plutôt rondelet de l’oiseau: le tarier pâtre est sédentaire, il est observé à cet endroit tout le long de l’année depuis longtemps. 

    Une mésange charbonnière nous passe sous les yeux, le bec plein de nourriture pour sa nichée. D’autres espèces sont observées dans le secteur : pic vert, pic épeiche, buse variable et troglodyte mignon.
Troglodyte mignon.
    Un peu plus loin, au bas de la descente, l’accenteur mouchet chante sur un poteau téléphonique et un autre lui répond.
Accenteur mouchet, sur une seule patte !

    Le groupe aborde une montée qui longe un hameau. Le rougequeue noir est repéré dans un verger de pommiers. Jolie observation d’un couple en recherche de nourriture qu’il ne met pas longtemps à trouver sous les pommiers et dans les branchages. 
Rougequeue noir, la femelle.

Rougequeue noir, le mâle, qui transporte de la nourriture pour les jeunes.
    Nous avons le temps de remarquer les différences assez nettes entre les deux sexes : le mâle est gris noir avec une tache blanche sur l’aile. Le rougequeue noir est un oiseau sudiste qui aurait tendance à élargir son aire vers le nord, il vit à proximité de l’homme près des bâtiments. 

    Une mésange bleue recherche de la nourriture dans un des pommiers. La route traverse une zone plus boisée. Un chêne a curieusement poussé à l’intérieur de la carcasse brûlée d’un châtaignier.

     Nous abordons une zone en déprise agricole : utilisée en pâturage encore récemment, elle n’est plus exploitée si bien que la ronce et l’ajonc s’y développent ainsi que les aulnes et les saules. C’est actuellement un endroit idéal pour les fauvettes, les pouillots, la linotte mélodieuse bien visible perchée sur un ajonc et le troglodyte mignon. 

    Bientôt, ce sera un bois identique à celui qui recouvre les deux versants de cette jolie vallée où chante agréablement un ruisseau au cours rapide : des oiseaux plus forestiers s’y installeront. Le tambour d’un pic épeiche donne le signal du retour.
A la lisière du bois, loge de pic vert.

    Un gobemouche gris sera à coup sûr observé par quelques participants dans le village des rougequeues noirs. Oiseau brun clair à la calotte striée et au bec fin d’insectivore, il installe son nid sur une corniche de circonstance dans un mur ou bien sur une vigne en espalier ou dans un lierre. Sa technique de chasse permet de l’identifier rapidement. Il s’envole de son perchoir en voletant et capture quelque insecte puis revient rapidement se percher.
L'épervier profite d'une ascendance.

    En fin de sortie, seront observés également 3 buses variables en orbes (larges cercles) et loopings loin vers Marcilly, quelques étourneaux et hirondelles de cheminée et enfin le geai des chênes.
Deux espèces ont manqué à l’appel ce matin : c’est le faucon crécerelle familier de ce secteur de grands espaces dégagés de prairies et de cultures qui sera vu 10 minutes après la fin de la sortie et bien sûr l’alouette lulu attendue mais absente.
Cercope sanguinolent.

    33 espèces ont été observées. C’est un score relativement élevé facilité par une certaine variété des espaces agricoles : grandes parcelles de maïs ou de céréales, fonds de vallée avec prairies dans un bocage dégradé, zones en déprise agricole sur un terrain accidenté peu propice à l’élevage ou aux cultures, zones très boisées.
Pinson des arbres, un mâle.

Merci à tous les participants pour leur écoute, leur curiosité et leur bonne humeur !

Liste des oiseaux vus ce matin :
  1. L'accenteur mouchet
  2. le pic épeiche
    En bord de chemin, l'ancolie.
  3. la corneille noire
  4. le moineau domestique
  5. l'hirondelle rustique
  6. l'hirondelle de fenêtre
  7. le martinet noir
  8. la tourterelle turque
  9. le geai des chênes
  10. le merle noir
  11. le bruant jaune
  12. le rougegeorge familier
  13. la linotte mélodieuse
  14. le pouillot véloce
  15. la grive musicienne
  16. la grive draine
  17. la mésange charbonnière
  18. l’épervier d'Europe
  19. le pic vert (+ un ancien nid dans un arbre)
  20. la fauvette à tête noire
  21. la fauvette des jardins
  22. le pinson des arbres
  23. le troglodyte mignon
  24. le choucas des tours
  25. l'hypolaïs polyglotte
  26. la pie bavarde
  27. la tarier pâtre
  28. le rougequeue noir
  29. la mésange bleue
  30. la buse variable
  31. l’étourneau sansonnet
  32. le gobemouche gris
  33. le chardonneret élégant
un cantharidé (coléoptère prédateur)
Texte : Philippe Gachet
Liste : Sébastien Crase
Photos : Pascal Dadu, Sébastien Crase, Thierry Grandguillot

Prochain rendez-vous : le 27 mai 2018 à Husson, 9h30 carrefour RD 32 Le Teilleul vers Mortain. 
 

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