Des huîtriers passent devant le Mont |
A la découverte des oiseaux du bord de mer
Pour notre sortie du mois de mai, nous avons choisi le site du Bec d’Andaine situé sur la commune de Genêts.
Nous sommes 22 au départ du parking, direction l’arrière dune constituée de prairies naturelles et bordée de quelques arbustes et buissons.
Première rencontre, la fauvette grisette, visiteuse d’été peu abondante dans le sud manche, son chant est discret constitué de brèves et rapides strophes de sons rêches et grasseyants, avec un peu de patience quelques participants ont pu l’observer posée sur un buisson.
Tarier pâtre mâle |
Peu après, non loin de là en nous rapprochant du littoral, un couple de traquet pâtre ou tarier pâtre nourrit des jeunes volants, le mâle avec sa tête noire et son ventre orangé est facilement reconnaissable, tandis que la femelle est beaucoup moins colorée.
Au même endroit au sommet d’un buisson un bruant proyer se met à chanter d’une strophe peu variée s’accélérant vers la fin, peu farouche ce bruant au plumage brun gris strié dessus et blanc chamois dessous est maintenant rare sur le pourtour de la Baie du Mt St Michel.
Ensuite, nous arrivons sur les herbus ces prairies naturelles occasionnellement recouvertes par la mer lors des grandes marées, constituées de plantes halophites (obione, pulcinelli, spartime, chiendent maritime, etc..). Ce milieu très ouvert accueille des espèces nichant au sol telles que l’alouette des champs qui a, en grande partie désertée nos campagnes, la bergeronnette flavéole, visiteuse d’été d’une belle couleur jaune et le pipit farlouse.
Pipit farlouse dans l'obione |
A 10h, à l’heure de la pleine mer, nous arrivons sur le rivage et là des centaines d’oiseaux sont présents. Le Bec d’Andaine constitue à marée haute, un reposoir très apprécié par les laridés, les limicoles de bord de mer et le tadorne de Belon.
Ces espèces vivent au rythme des marées, se nourrissant sur les vasières à marée basse et se reposant à marée haute.
Tout d’abord notre regard est attiré par un grand échassier blanc mesurant 90 cm avec un long bec, il s’agit de la spatule blanche, l’espèce est maintenant observée pratiquement toute l’année dans le secteur sans y nicher.
Bruant proyer |
Plusieurs centaines de tadornes de Belon, stationnent au bord de l’eau, il s’agit d’oiseaux non nicheurs probablement déjà en route vers la mer de Wadden en Allemagne du Nord pour y effectuer leurs mues. Ce joli canard marin est abondant en Baie du Mt St Michel, quelques dizaines de couples y nichent dans les terriers de lapins ou à couvert sous les buissons. L’espèce apprécie les stations d’épuration par lagunage situées à proximité de la côte pour y élever ses jeunes.
De nombreux goélands marins et argentés se tiennent à l’extrémité du Bec d’Andaine, rejoints par une troupe de 4 à 500 huîtriers-pies arrivant du nord. Ce joli échassier strictement maritime, qui mesure 39 à 44 cm est reconnaissable à son dos noir, son ventre blanc et son long bec rouge. Il ne se reproduit pas dans la partie normande de la baie du Mt ST Michel, par contre environ 200 couples nichent sur l’archipel de Chausey, ce qui en fait le principal site de reproduction en France.
Quelques dizaines de petits échassiers, pour la plupart en plumage nuptial, sont observés parmi lesquels le grand gravelot, le bécasseau variable au ventre noir et le bécasseau sanderling. Ces oiseaux sont des migrateurs tardifs qui remontent vers le nord de l’Europe pour nicher.
Grand gravelot |
Un peu à l’écart de ce rassemblement, 2-3 gravelots à collier interrompu se trouvent sur leurs sites de reproduction. Un peu plus petit que son cousin le grand gravelot il est plus clair et surtout il est reconnaissable à ses pattes noires et à l’absence de collier intégral.
C’est un visiteur d’été qui arrive sur nos côtes dès le mois de février et nous quitte discrètement en septembre/octobre pour passer l’hiver dans le sud de l’Europe et en Afrique du nord.
Après avoir quitté la zone du reposoir, désertée suite au dérangement par des promeneurs, nous allons observer une colonie d’hirondelles de rivage située un peu plus au nord dans une dune érodée dont la hauteur doit avoisiner les 7-8 mètres.
La colonie d'hirondelles de rivage |
Cette espèce est beaucoup moins connue que ses 2 cousines les hirondelles rustique et de fenêtre, elle niche en colonies dans les berges de rivières, les sablières et les dunes.
Elle se reconnaît à sa petite taille (12-13 cm) son dos et son collier marron, son ventre blanc et se nourrit elle aussi d’insectes volants.
Voir ces quelques dizaines d’oiseaux s’agiter et gazouiller devant la colonie est agréable d’autant que l’espèce est très localisée en Normandie compte tenu du nombre restreint de site propice à l’accueillir.
De retour au parking nous entendons le discret serin cini qui chante dans les vieux résineux.
Au cours de cette belle matinée ensoleillée nous avons identifié 38 espèces d’oiseaux dont beaucoup ont été observés dans de bonnes conditions.
La prochaine sortie aura lieu le dimanche 29 juin prochain au même endroit dans le cadre de la Randobaie (RDV à 9h au stand d’accueil près du parking).
texte Luc Loison, photos Thierry Grandguillot
Quelques autres photos :
Les premiers jeunes étourneaux se rassemblent, ils fréquentent les herbus.
Lapin, tadornes au loin : ce dernier utilise parfois les terriers du premier pour nicher !
Le mâle de la linotte mélodieuse, sur la dune, se reconnaît à sa poitrine rouge.
Une bergeronnette flavéole mâle dans l'obione. La flavéole est une des nombreuses sous-espèces de la bergeronnette printannière.
Un tadorne de Belon femelle (pas de caroncule rouge sur le bec, tache pâle à la base du bec).
Parmi les grands gravelots, un bécasseau variable en plumage nuptial se reconnaît à sa tache ventrale noire.
Celui qui se nettoie les plumes est un bécasseau sanderling. En plumage nuptial, il est beaucoup plus roux qu'en hiver.
Un peu solitaire, ce gravelot à collier interrompu ! Quelques-uns nichent près d'ici chaque année.
L'hirondelle de rivage est brune et porte un collier.
Merci pour vos photos et explications.... c'est drôle, vous avez exactement les mêmes oiseaux que nous (sud Vendée)... je pourrais me croire chez moi sur certaines de vos photos ! ;-)
RépondreSupprimerBonne continuation